Bon sang, j'ai cru que ça ne finirait jamais.

Ces mots, vous les prononcez quand votre voisine de palier de 80 ans vous a raconté sa vie pendant deux heures et qu'elle vous libère enfin.

C'est exactement cette sensation que j'ai eue quand j'ai fini cette édition complète de Cyber Sleuth.


Je ne vais pas m'embarrasser d'une introduction, donc je vais directement commencer par le point qui m'a le plus sauté à la figure en jouant à ce qui était censé être l'un des meilleurs jeux Digimon.


Tu. Parles. Trop.

Oh mon dieeeeeeeeu, j'ai jamais vu un scénario aussi basique et inintéressant se prendre autant pour du Shakespeare. Les personnages sont ultra clichés, les rebondissements se voient venir à des kilomètres, le récit reprend les codes les plus connus des shônen, mais pour une raison inconnue, le type à l'écriture a dû penser qu'il produisait un truc incroyable et s'en senti obligé d'apporter 1001 précisions sur absolument tout ce qu'il se passe.

Tu es beaucoup trop bavard, cher Cyber Sleuth. Alors ne vous faites pas d'idée, j'ai déjà joué à des jeux dans lesquels la proportion de lecture par rapport au gameplay était encore plus importante, comme des visual novel tels la série des Zero Escape et Steins;Gate.

Cependant, il y a une différence fondamentale entre ces jeux et Cyber Sleuth : les dialogues étaient pertinents. Mention spéciale à la détective qui ne peut pas s'empêcher de raconter une anecdote de quelque chose qui n'a rien à voir avec la conversation dès qu'elle ouvre la bouche.

En parlant de bouche, saviez-vous que la mâchoire contient trente deux dents et que chacune d'elles est composée à 97% d'émail ? C'est la raison pour laquelle il est conseillé d'utiliser une pâte dentifrice contenant du fluor, qui assure la protection de cette matière. En effet...

Oui, voilà, c'est exactement ce genre d'anecdote inutile qui rallonge chaque dialogue de plusieurs minutes et qui ne sert strictement à rien.


L'écriture de Cyber Sleuth est mauvaise et ne relève pas le niveau d'un scénario pas horrible, mais pas extraordinaire non plus.


Pas horrible mais pas extraordinaire, ça résume le jeu et c'est peut-être ce qui le rend encore plus frustrant que les vrais mauvais jeux : au moins, on abandonne ces derniers sans trop de regrets, alors que celui-là, on va quand même jusqu'au bout parce qu'on se dit qu'on a déjà vu pire. Mais qu'est-ce qu'on s'ennuie.


Le scénario principal n'est pas l'unique problème : la myriade de quêtes secondaires ne rend pas le jeu plus diversifié. Globalement c'est toujours la même chose : un client a un problème quelconque, il nous explique en quoi c'est un problème en prenant trois fois plus de temps que nécessaire, et de toute façon on s'en fout puisqu'à la fin il faudra taper un Digimon pour résoudre le problème. Bravo, ça fait 5 minutes de gameplay pour 15 minutes de dialogues ennuyeux.


Bref, pour la première fois, j'ai martelé A pour passer les dialogues.


Et le gameplay alors ?

Au milieu de tous ces dialogues insipides, les phases de gameplay sont une bouffée d'air frais. Pas que le gameplay soit spécialement incroyable non plus, hein.

Pour faire court, c'est du tour par tour à la Final Fantasy X, et qui a des mécaniques de types comme dans Pokémon, sauf qu'il y a que trois vrais types et huit sous-types. Le nombre d'attaques est ridiculement bas, mais ça n'a que peu d'importance puisque de toute façon on va souvent se retrouver à spammer l'attaque signature de nos Digimon (qui est certes joliment animée en général).

La partie Hacker's Memory a le mérite de proposer des affrontements parfois un peu différents et ça fait passer un peu mieux la pilule, mais comme on a normalement déjà fait Cyber Sleuth avant, on commence à en avoir marre de toute façon.


Le seul élément de gameplay sur lequel je prenais vraiment du plaisir, c'était la complétion de l'encyclopédie, là aussi un peu dans le style du Pokédex. Il est vrai que ce jeu donne envie de découvrir le plus de Digimon possible et de "tous les attraper". Mais le reste du jeu est tellement basique que je n'ai même pas eu la foi de finir cette quête.


Finalement, on se retrouve avec un sous-RPG. Moi qui avais adoré Digimon World (sans pour autant contester ses nombreux défauts) pour toutes les idées qui lui étaient propres et qui n'ont toujours pas trouvé de successeur aujourd'hui, Digimon Story Cyber Sleuth fait dans le classique de bout en bout, ne propose jamais rien de nouveau et se contente de faire comme tout le monde mais en moins bien.


L'ambiance, peut-être ?

Ah bah non, non plus. Les environnements sont parfois bien foutus, notamment ceux qui représentent Tôkyô (y étant moi-même allé j'ai parfois ressenti un peu de nostalgie devant le réalisme des décors, même si j'ai jamais vu Tôkyô aussi peu peuplé que dans ce jeu), mais ceux dans lesquels on va passer le plus de temps (autrement dit, les lieux virtuels envahis par les hackeurs) n'ont aucun charme, ni dans leur représentation graphique, ni dans la musique qui les accompagne.

La plupart du temps, on va juste courir dans des environnements bleus, et là on ne peut que regretter les mondes tellement bien imaginés qu'on parcourait dans Digimon World et Digimon World 2003, qui mariaient à la perfection nature et électronique.



Bref, c'est un jeu tellement bof que je sais pas quoi écrire. Histoire bof, personnages bof, gameplay bof, ambiance bof, vous pouvez éventuellement y jouer si vous avez vraiment rien d'autre à faire, mais avec tous les jeux qui sortent de nos jours, gardez votre argent pour autre chose.

Nyrelhos
4
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le 12 avr. 2023

Critique lue 19 fois

Nyrelhos

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