Pas assez sombre, mon fils.
Un bon jeu, sans aucun doute, mais après une quinzaine d'heures de jeu ou j'ai pris plaisir à trancher des carotides, il me reste un petit arrière gout de déception...
Principalement concernant le gameplay, annoncé si "ouvert et novateur" et qui ne l'est finalement pas tant que ça : pour chaque mission le choix est laissé entre infiltration, combat et une solution alternative "bon samaritain". La mayonnaise aurait pu prendre mais la difficulté vraiment absente ne pousse pas à chercher les solutions alternatives.
L'axe "combat" du jeu est décevant, les armes n'ayant pas la finesse d'un vrai FPS et le corps à corps étant limité à un mécanisme parade/contre-attaque. En moins de deux on est quasi invincible au contact et on s'amuse vraiment à tenter des trucs tordus pour sortir un peu de son ennui. Genre "allez défi, je tente de finir le niveau uniquement en lançant des figues molles sur les ennemis".
L'axe "infiltration" est plutôt original, avec la possibilité de trafiquer les "pièges" posés par les ennemis, le fait de pouvoir prendre contrôle des petits animaux pour se glisser dans un trou de souris ou encore arrêter le temps. Fun mais encore une fois déjà vu et pas vraiment impressionnant. L'IA n'aide pas, avec des ennemis qui ne s’inquiètent pas le moins du monde de voir un gus se téléporter devant eux et balancent un "tient, ça devait être un rat". Un rat d'1m90 avec un masque de mort, une épée et une arbalète dans la main mais pourquoi pas...
Enfin la narration n'est pas la mieux lotie : le scénario est creux (Venges-toi et sauve la fillette, fin), manichéen, les gentils sont kikoolol, les traîtres ont ça marqué au milieu de la tronche et pour chaque "cible" à éliminer on te propose un gentil plan B sauce "et si au lieu de la tuer on l'envoyait dans un couvent?".
Un bon point par contre pour la direction artistique du jeu, pour le coup vraiment originale, avec des décors et des ambiances qui fleurent bon l’épidémie de peste de Londres saupoudrée d'une touche de steampunk. On retrouve aussi le coté "Thief" qui va bien, à explorer des vieilles demeures bourgeoises pleines de gardes qui marmonnent. Le fait que les gardes tapent la discut' et balancent des indices sur des mini-quêtes secondaires est vraiment pas mal.
Bref, une licence avec du gros potentiel, qui pèche par un gameplay mal calibré et un scénar pas assez noir. Allez les petits gars, on rectifie le tir et je préco le deuxième opus!