Dishonored
7.6
Dishonored

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2012PlayStation 3)

Que pensez du meill.. moins pire jeu de 2012 ?


Alors déjà, mes premiers pas dans Dishonored se font assez difficilement, je peine à entrer dans l'univers du jeu.


Mais au fil des niveaux, je commence à y prendre goût, et à apprécier ses différents atouts.
Il possède un gameplay de qualité, que ce soit au niveau du combat, des pouvoirs, ou des possibilités d'infiltration. Pour accomplir nos différents objectifs, nous avons plusieurs choix, plusieurs passages, plusieurs approches à disposition. Et avec nos pouvoirs, notamment le "saut téléporté", qui nous permet d'atteindre des endroits plus haut perché, les stratégies deviennent plus variés et originales. Il y a aussi quelques bonnes mises en scène parfois, des scripts qui s'enclenchent intelligemment, notamment un moment où on est sous une table, c'est tout con, mais c'est plutôt bien fichu, mais bon, on n'en a pas tant que ça. Le jeu regorge de missions secondaires, je ne les ai pas toutes faites, mais elles sont sympa, et peuvent nous être bénéfiques pour la suite. Ce ne sont pas de simples missions qui ne servent qu'à remplir la durée de vie, elles sont généralement assez intéressantes, et ce sont la plupart du temps des compléments aux objectifs principaux. Le level-design est plutôt réussi, les aires de jeu sont assez espacées, pas super vaste non plus, mais il n'y a pas de couloirs, et cela nous permet d'avoir une liberté assez intéressante.


Cependant, même si j'ai l'air de ne trouver que des qualités à ce jeu, il ne m'a pas tant épaté que ça, et j'en ressors avec un goût amer. Dishonored est un jeu qui a tout pour réussir, un gameplay original qui offre des possibilités intéressantes, et pourtant...


L'un des plus gros problèmes du jeu, c'est justement ce "saut téléporté", qui anéanti plus ou moins le gameplay si je puis dire, puisque tout est trop simple à cause de ça. A quoi bon placer 90512 gardes devant l'entrée quand tu peux te téléporter juste derrière eux ? Là se trouve toute la problématique du jeu. J'avais trouvé certains passages assez dur à passer, mais il fallait juste user et abuser de cette compétence pour pouvoir les passer sans problème. Quel intérêt de réaliser un jeu d'infiltration quand on peut se téléporter ? A priori aucun. C'est terrible de se dire que l'un des aspects du gameplay le plus important du jeu est aussi responsable de son fiasco.


Pour ce qui est de l'univers, ça ressemble à une pâle copie de Bioshock ou de Thief, une espèce de pot-pourri en somme, un pot qui porte bien son nom d'ailleurs. Le problème, c'est que ça reste très mal copié la plupart du temps, il a aussi un aspect assez Hitmanesque, il y a quelques assassinats à produire, mais ça reste excessivement minimaliste, et la comparaison s'arrête là, ça reste en général excessivement simple, il n'y a pas vraiment de stratégie complexe à planifier. Je n'ai pas été enchanté par l'ambiance ou le scénario, qui ne sortent pas du tout des sentiers battus, c'est on ne peut plus ordinaire, je n’ai même pas envie d'en parler tellement c'est bidon, même si la présence de quelques retournements de situation rehausse un peu le tout. Les personnages ne sont pas bien intéressants, voire complètement osef pour la plupart.


Certaines missions auraient vocation à être mieux peaufiné, et non être over dirigé, avec des grosses flèches sur les objectifs, mais elles sont légitimes sur la plupart des objectifs, mais sur d'autres, ça n'a juste pas sa place. Le niveau avec les sœurs Boyle aurait pu être intéressant, si les énigmes étaient plus implicites, et pas que le jeu nous dise qui tuer avec une grosse flèche sur sa tronche. J'aurais préféré qu'on essaie de trouver des indices pour savoir qui tuer de façon plus autonome. Au final cette mission se résume à : "Aller dans la chambre pour trouver l'indice", "Tuer la cible". Voilà, mission finie. Merci beaucoup. Je caricature un peu, mais je pense que cette mission aurait pu être amélioré, après les autres missions sont pour la plupart plus intéressantes, et le fait qu'on nous indique où aller est parfois assez utile, car certaines zones restent assez ouverte, ou en tout cas non-couloirdesque. Et même s'ils les objectifs sont indiqués, le chemin ne nous est pas donné et nous n'avons pas de carte à disposition, soulignons ce bon point quand même.


Mais quand je vois que Thief est critiqué de toute part, tandis que Dishonored est encensé, alors qu'au final ces jeux n'ont pas grand chose de différent. Même si, effectivement, ce dernier est probablement meilleur que Thief, mais pas de tellement je trouve. Je n'avais pas été déçu par Thief, car je m'attendais à une bouse, sauf que pour Dishonored je m'attendais à une merveille... et ce n'est pas le cas.


Le jeu en lui-même possède des qualités intrinsèques que je ne peux douter. Mais je n'ai pas ressenti un plaisir exponentielle. Mais restons humble, et concluons dans la joie et la régression.


En clair, Dishonored est un jeu qui reste bien sympa, avec un gameplay assez remarquable, mais qui se tire une balle dans le pied avec son clignement (le nom du fameux "saut téléporté"). C'est assez paradoxal, car je dis que le gameplay est excellent (et c'est le cas), mais il est trop permissif et le challenge se retrouve affaibli.


Arrêtons d'être pessimiste et voyons le bon côté des choses, Dishonored est un bon jeu d'infiltration avec de bonnes mécaniques de gameplay, qui possède un level-design relativement ouvert (je veux dire par là qu'il est non-cloisonné). Et malgré la présence du clignement, qui fait parti intégrante du jeu, il n'est pas responsable que de méfaits, et offre une dimension intéressante au jeu. Le jeu a été pensé pour cette aptitude, et ça à l'air de fonctionner plutôt bien. Tous les niveaux ne sont pas excessivement faciles, et le clignement ne nous permet pas de nous téléporter excessivement loin. Il faut parfois bien fouiller pour trouver le bon chemin, même si en général on tombe dessus assez facilement, et quand une clé est à trouver, elle nous est donnée de façon assez explicite en général.


J'hésitais à lui mettre 6 ou 7, mais je lui mets finalement 6. Pourquoi ? A cause d'un univers trop convenu, des personnages non-charismatiques, des pouvoirs over-cheatés, des énigmes trop simples à résoudre, mais qui réussi à se dépatouiller grâce à un level-design plutôt bien agencé, et des objectifs principales et secondaires intéressants. Mais il se peut qu'avec le recul, je lui mette un 7, j'ai peut-être l'air de marteler ses défauts, mais ça n'en reste pas moins un bon jeu avec de bonnes idées.


Dishonored n'est certainement pas un mauvais jeu, mais peut-être que sa renommée est un brin exagéré. Après, vu le peu de bon jeu sorti en 2012, les gens l'ont acclamé vu que la concurrence était inexistante. Si les gens y trouvent leur compte tant mieux, il ne faut pas trop en demander comme on dit. Moi je n'ai pas accroché, j'en suis navré.


Ce n'est donc pas le meilleur jeu de 2012, juste le moins pire.


Quittons-nous tout de même sur une bonne note, avec ce magnifique thème de fin https://www.youtube.com/watch?v=p0NFGgl7Cqs


Critique aussi disponible sur Hooper.fr

Tiflorg
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Jeux finis en 2015 et Jeux joués en stream (+ avis)

Créée

le 4 mai 2015

Critique lue 403 fois

1 j'aime

2 commentaires

Tiflorg

Écrit par

Critique lue 403 fois

1
2

D'autres avis sur Dishonored

Dishonored
Vnr-Herzog
8

Another brick in Dunwall

La cité de Dunwall est au bord du gouffre. Alors que la peste ronge petit à petit ses rues, c'est désormais tout son édifice politique qui s'écroule avec l'assassinat de l'impératrice. Autrefois...

le 8 oct. 2012

83 j'aime

15

Dishonored
bangawa
7

Bac à sable pour assassin surpuissant.

10 heures, c'est ce qu'il m'a fallu pour finir Dishonored en privilégiant le meurtre silencieux avant tout. 10 heures à osciller entre plaisir certains et déception avérée. Car même si Dishonored...

le 11 oct. 2012

71 j'aime

4

Dishonored
Sheenay
5

Vous m'avez annoncé une révolution ?

La déception de l'attente. C'est dur, c'est fatal, c'est comme l'acier froid de Corvo en plein coeur. Ou en pleine gorge, selon les préférences. Pour une des rare fois de ma petite existence, je me...

le 9 oct. 2012

64 j'aime

17

Du même critique

Sans jamais nous connaître
Tiflorg
8

Deuil d'une enfance perdue

Un film surréaliste que nous propose Andrew Haigh, que j'ai connu avec "Week-end" un de ses premiers films, qui est parmi mes romances gays préférées au cinéma, et donc il me tardait de voir son...

le 3 déc. 2023

11 j'aime

The Last of Us: Remastered
Tiflorg
8

Pas un jeu à faire. Mais un jeu à vivre.

Un jeu unique. Je n'avais pas prévu de me faire ce jeu à la base, mais suite aux différents critiques qu'il a eu, je me suis dis que ça vaudrait peut-être le coup. Par contre, il ne faut pas...

le 6 févr. 2015

7 j'aime

Ghost Trick : Détective fantôme
Tiflorg
8

Sissel l'impératrice

Après un titre d'une originalité sans précédent, je m'en vais vous conter mes impressions d'un jeu que j'ai fini il y a de ça déjà quelques mois. Je lui avais à l'époque juste laissé un laconique 7,...

le 25 mai 2016

6 j'aime

2