Alors que l'on n'y croyait plus, une des plus grandes Arlésiennes du jeu vidéo vient de sortir : Duke Nukem Forever. Au bout de 13 ans d'attente, la légende a pris un sacré coup de vieux.
La genèse de Duke Nukem Forever (DNF) n'a rien à envier à la plus retorde des telenovela. Maintes fois annoncé, abandonné, oublié, ressuscité, ré-oublié, il a fallu du courage à Gearbox Software (Borderlands, Brothers in Arms : Hell's Highway) pour s'attaquer à cette légende. Un titre légendaire pour deux raisons. La première parce qu'il s'agit de la suite de Duke Nukem 3D, un titre ayant marqué grand nombre de joueurs masculins dans les années 90. Son action débridée, son bestiaire délirant, son humour grivois et décomplexé et ses bimbos faisaient de lui un objet unique dans l'univers vidéoludique. Deuxième aspect légendaire : le temps d'attente entre les deux titres. Et c'est peut-être là la force et la faiblesse de ce DNF 2011. Gearbox Software a parfaitement conservé l'esprit du titre originel et cette dernière aventure du Duke sature d'humour potache et parfois vulgaire, avec une dose salutaire d'autodérision. Car ce qui pouvait faire rire des ados débordant de testostérones dans les années 90 marche moins bien sur des trentenaires, certes nostalgiques mais moins amateurs de ce genre d'humour. La tendance actuelle du FPS est l'ultra réalisme. Certes DNF apporte de la grivoiserie dans un genre qui se prend trop au sérieux, mais ses attributs techniques ne sont plus à la hauteur de ses ambitions. Ce jeu est à l'image de son héros, celui d'un vieux beau sur le retour.