Slogan et musique inoubliables
Fallout, c'est le premier JDR auquel j'ai jamais joué. En bonne première fois, il est donc totalement inoubliable et ses défauts sont automatiquement pardonnés. Néanmoins, il faut bien avouer qu'il y a eu pire comme début dans les JDR sur ordinateur. L'univers post-apocalyptique, est diablement original là où règnent toujours les jeux médiévaux-fantastiques soigneusement calqués sur la Bible de Saint John Ronald Reuel.
Bien qu'à l'époque je me sois laissé enfermé dans le chemin préfabriqué des soluces de Joystick et Gen4, la voie de la facilité consistant à choisir des compétences d'armement à énergie, force est de constater que la terrifiante souplesse du gameplay permettait déjà à l'époque à n'importe quel type de personnage de s'en sortir d'une façon ou d'une autre.
Fallout, c'est aussi un bon paquet de madeleines de Proust version jeux-vidéo. La musique terriblement déprimante de l'introduction est évidemment le premier exemple qui vient à l'esprit, suivie de près par la célèbre phrase de Ron Perlman : "War, War never changes". On pouvait presque choisir son camp et finir le jeu de façon prématurée. Il y avait ces animations gores au possible en cas de coup critique : ennemis coupés en deux par un laser, fondus par une arme au plasma.... La traitrise finale du Dirigeant de l'Abri 13 vient conclure cette liste, pour ceux qui ont fini cette merveille. De façon plus personnelle, il y a eu cette glauquissime visite du Rayon, le fusil à turbo-plasma, l'immense pistolet .223 Auto et surtout, pouvoir vaincre le boss final sans le combattre. On pouvait éventuellement activer la bombe atomique au fond de son abri, ou, pour ceux qui avaient une immense compétence en dialogue et bien enquêté, le convaincre de l'inanité de ses plans de domination mondiale. Des plans, il faut l'avouer, tels l'Enfer : pavés de bonnes intentions et ayant l'immense mérite de proposer une solution et une forme de rédemption à cet univers ravagé.
Alors pour ça, on lui pardonne ses bugs, sa réalisation technique déjà à la ramasse en 1997, le fait qu'à l'époque il fallait 10 minutes pour quitter le jeu... Car Fallout, qu'on le sache, est toujours un sommet de gampeplay et de cohérence inégalé, désormais disponible pour 5 pauvres euros sur Good Old Games.