Ce sera juste un mauvais moment à passer... descendre Fallout et m'attirer la haine farouche de ses millions de fanboyz intégristes. Je commence donc par un avertissement: Je n'ai pas trouvé que Fallout était un mauvais jeu, mais je ne l'ai pas aimé.

Je l'avais acheté un ou deux ans après sa sortie. Je venais d'avoir mon premier PC et j'étais très enthousiaste à l'idée de mettre la main sur un vrai RPG occidental pour homme.
Alors j'ai tué quelques rats, me suis épris du système de dialogues et suis allé gaiement chasser le Radscorpion dans les grottes.
Là, je me suis fait saigner le cul. Alors j'ai réessayé, mais Vlan, même châtiment. A un moment, par un miracle quelconque, j'ai réussi à tuer le bazar mais j'étais tellement empoisonné que le temps de trouver un soigneur en ville, j'étais déjà refroidi. Trop mauvais, jeune et con, j'ai lâché l'affaire sans insister outre mesure.

Dix ans plus tard, je me penche à nouveau sur la bête, avec tout le recul et la culture RPGesque qui s'impose, et je décide qu'il est temps de combler mon impardonnable lacune.
Mais là, c'est le gameplay qui m'a refroidi, pas la difficulté.

Le jeu a un peu vieilli mais j'ai une certaine affection pour ce genre de 2D qui m'évoque mes bons souvenirs de T4C. Son système de dialogue et de troc est toujours cool, de même que l'ambiance, l'originalité de l'univers et la qualité d'écriture du scénario et des dialogues. Tous ces points ayant été amplement développés dans d'autres critiques, je ne m'y attarderai pas.
Son principal défaut aujourd'hui est qu'il a beaucoup vieilli en terme d'accessibilité et d'encadrement du joueur, d'une part, mais aussi pour sa narration et le parti pris de sa construction. Je m'explique.

En gros, vous commencez le jeu avec un objectif clair : Sauver votre abri anti-atomique en trouvant une puce d'eau. C'est dans cette optique que vous faites vos premiers pas dans les plaines arides. En suivant la seule piste à votre disposition, vous arrivez au Bunker censé abriter l'objet de votre convoitise.
La blague, c'est qu'il n'est pas là. Ok, c'est un rebondissement inattendu. Seulement... c'était ma seule piste. Alors maintenant, je suis sensé errer en attendant d'en trouver une autre au hasard ? S'il y a une alternative, on ne l'a jamais indiquée.
Alors je m'engage comme mercenaire, je fais deux trois boulots et puis j'en ai vite soupé parce qu'il y a pas mal de combat et que je n'accroche pas à leur gestion du tour par tour. J'ai besoin d'un objectif à long terme, une trame de fond, un fil rouge, n'importe quoi sauf : errer au hasard en toute liberté.

Je crois que j'ai joué à Fallout trop tard, après avoir été habitué à toute une succession de RPG Bioware mettant l'accent sur une intrigue semi-linéaire ayant pour vocation d'immerger le joueur, de lui faire vivre une aventure épique, sans jamais le laisser désœuvré ou dans l'expectative. J'ai besoin d'une trame générale qui donne du sens aux missions et relègue explicitement le reste au statut de "Quête annexe". Alors cette totale liberté d'action, c'est une très bonne intention, mais ce n'est pas suffisant.

Créée

le 11 juil. 2010

Critique lue 2.3K fois

27 j'aime

11 commentaires

Ezhaac

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

27
11

D'autres avis sur Fallout

Fallout
Hypérion
10

Glauque et jouissif...

Ma vie a très mal débuté. J'ai commencé par Fallout 2. Et en tant que fanatique de Fallout 2, j'avais dévoré l'excellent manuel, incluant en introduction le journal de l'ancêtre, nous expliquant en...

le 5 avr. 2011

33 j'aime

17

Fallout
Ezhaac
5

Critique de Fallout par Ezhaac

Ce sera juste un mauvais moment à passer... descendre Fallout et m'attirer la haine farouche de ses millions de fanboyz intégristes. Je commence donc par un avertissement: Je n'ai pas trouvé que...

le 11 juil. 2010

27 j'aime

11

Fallout
LeChiendeSinope
9

War... War never changes...

Fallout. L'évocation de ce nom suffit à dresser en masse le sexe de milliers de ces joueurs qui chaque années réinstallent le jeu pour une partie supplémentaire. L'échec de Fallout 3 - d'un point de...

le 18 mars 2010

25 j'aime

Du même critique

Martyrs
Ezhaac
9

Expérience traumatique

Peu de films ont su me retourner comme l'a fait Martyrs. Je vais éluder le débat stérile sur la légitimité du thème de la torture au cinéma et partir du postulat que la vocation première du film...

le 21 juin 2010

85 j'aime

4

Vidocq
Ezhaac
8

Paris gothique en numérique

Le film qu'il vaut mieux ne pas aimer quand on veut briller en société, tant il se traine une réputation usurpée de nanar. Alors c'est le moment de m'empoigner les couilles et de les poser sur ce...

le 16 janv. 2011

64 j'aime

16