On a tous eu très peur en voyant que sous l'égide de Rockstar, Max Payne ressemblait à Bruce Willis. Moi compris.
Pourtant, on aurait pas dû. Les gars de Rockstar n'ont peut-être pas la plume aussi aiguisée que ceux de chez Remdy, qui ont selon moi accouché d'un des personnages les plus intéressants du jeu vidéo, mais ils savent quand même écrire, les bougres. On replonge donc sans soucis dans l'esprit torturé de ce bon vieux Max, qui à coup d'aphorismes cinglants qu'il assène d'un ton bourru en évitant des déferlantes de plomb, nous prend par la main pour emmener dans un monde où règne le flou des verres trop remplis et des cachets trop blancs.
Le studio a changé, le lieu aussi : fini les nuits enneigées du New Jersey, bonjour le soleil de plomb du Brésil. Un contraste étrange que pourtant je trouve loin d'être idiot. Il faut bien que ça évolue, un mythe, et confronter Max aux petits bourgeois sniffeurs de coke aussi bien qu'aux sauvages désilusionnés des favelas, c'est le faire évoluer, c'est éviter de se répéter. On garde le même personnage et on change juste le contexte, et bordel ça marche. On en arrive à une aventure très bien narrée, même si elle n'atteint pas les sommets des deux précédents, et qui se paie le luxe d'être bien écrite et plutôt intelligente dans le propos développé. La violence et les désillusions de Max sont palpables et il évolue tout au cours du jeu pour finir dans un déluge de violence tel qu'il englobe presque le joueur, jusqu'à l'en dégoûter. Peu de gens sont assez bien écrits pour toucher d'une façon aussi viscérale, pour nous faire ressentir, à nous, pavures cons assis devant notre écran, la mélancolie bourrue d'un type qui tue par obligation, par habitude, qui aimerait bien arrêter mais qui n'a pas d'autre choix que de reprendre les armes, encore et encore.

Notons qu'outre la narration, le gameplay offre un challenge bien old school, ce qui est assez rare pour être apprécié. Les mécaniques sont soignées et la prise en main intuitive, c'est très simple mais très maîtrisé, et très efficace. Même si bon, les bugs de collision qui t'empêche de bouger quand t'es en couverture, c'est vraiment chiant, et hélas un peu trop récurrent.

Alors voilà, on a reproché au jeu d'être trop bavard - ce qui ne m'a pas gêné, je savais à quoi m'attendre et je préfère qu'on me parle trop, surtout quand les paroles font autant mouche, d'être répétitif - en même temps c'est un TPS bourrn qui se veut old school, et d'employer des effets visuels cheap qui servent à rien - vrai que c'est vite redondant, mais j'ai trouvé ça cool et pas gênant.
Max a beau finir chauve et enchemisé dans des favelas, il reste le même (ex) flic torturé et bourrin qui se bat contre tout pour ne plus avoir à se battre contre lui-même. Comme il le dit : "Nothing changes"
C'est vrai. Surtout pas Max Payne. Et c'est tant mieux.
Stavroguiness
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le 17 déc. 2012

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Stavroguiness

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