Biker sans coeur

Dans une "cérémonie" des Olimar, j'avais jugé qu'il suffisait de voir le jeu pour ressentir toutes ses ondes négatives sans avoir besoin de toucher une manette. Voulant quand même faire les choses bien, je me suis cependant procuré le jeu et me ait décidé d'y consacrer un peu de mon temps.

Pour résumer mes instants sur ce jeu, je dirai qu'il a plus des allures de beta qu'un jeu en early access non mis à jour depuis plusieurs mois. Ride to Hell a été bâclé de la plus insultante des manières.

Le jeu commence par une cinématique, et puis 5 secondes plus tard, vous voila à devoir jouer dans une séquence de tourelle, qui elle-même se finit aussi rapidement et brutalement qu'elle avait commencé pour 5 autres secondes de cinématiques, puis toujours aussi abruptement, un combat en QTE, qui dure un peu plus longtemps avant de nous laisser voir le reste de l'hideuse cinématique avec un doublage et des bruitages douteux voire absents. Habituez-vous à cette mise en scène plus que décousue, car le jeu en raffole. C'est grâce à lui que j'ai appris l'intérêt de transitions, car elles manquent cruellement.

Au delà de ce déroulement, le jeu se compose de deux phases et-demi différentes :

• Des combats mous à pied avec une IA soit demeurée, soit abusée (mais toujours chiante à battre), contre laquelle vous pourrez utiliser deux attaques de mêlée différentes, dont le coup de pied, ABSOLUMENT INCONTRABLE par les ennemis (Ils ont vraiment playtesté le jeu ?). Aucun intérêt donc à acheter des combos aux prix exorbitants si vous pouvez rouler sur le jeu avec un seul bouton. Vous pouvez aussi passer en mode "rage" pour finir les ennemis, mais vous devrez vous taper un QTE où, tenez vous bien... LES TOUCHES INDIQUÉES SONT FAUSSES ! (Pour moi, X était en fait gâchette gauche, et Y était X). COMMENT ON PEUT RATER LA CONCEPTION D'UN QTE, BORDEL ?
  Les flingues ne s'en sortent pas mieux, avec une maniabilité énervante, surtout à bout portant, un feeling inexistant et des phases où les ennemis ne sortent la tête qu'une demi-seconde. Et puis, ne parlons pas de ces ennemis avec des masque de hockey, certainement les plus cons du jeu mais aussi les plus durs et longs à tuer.
  Tout ça se déroule dans des niveaux grands, mais vides et linéaires avec un level-design aussi subtil que celui de Flappy Bird.

*Des phases en moto, soit en combat, soit en simple conduite, mais toujours en ligne droite, où vous pourrez conduire votre moto (galère à conduire, mais très customisables, sans doute le seul point positif du jeu) dans un environnement à 95% en travaux. Durant ces instants fascinants, vous pourrez découvrir la manière ridiculement robotique des adversaires pour venir vous combattre en QTE, leur façon de continuer de conduire, de se rabattre, d'attendre et d'exploser après que vous ayez réussi, les collisions avec des voitures ou un obstacle qui vous feront simplement propulser en arrière comme une auto-tamponneuse...Bref, la majorité des preuves que ce jeu est dénué de tout soin.( A noter également que, par souci d'ergonomie, les développeurs ont pensé à déplacer le bouton de tir sur la touche A/Croix au lieu de la gâchette durant les gunfights des trajets, malgré le fait que la moto passe en pilotage automatique durant ces instants....). Bref, on est très loin de Road Redemption/Road Rash.

Entre les deux, il y a un hub très grand (même sans compter les nombreux murs invisibles), mais avec seulement 4 points d'intérêt rapprochés. Donc, un hub très vide, sans vie et sans intérêt.

C'est un très mauvais jeu, mais qui fonctionne sans encombre sur PC. Ca en est presque étonnant.

Cependant, le jeu s'enfonce ailleurs : Il est moche, insultant envers les femmes (Vous aurez de nombreuses occasions de tirer un coup rapide avec elles, mais vu que tout le monde reste habillé, c'est aussi excitant et réaliste que de se faire entrechoquer deux poupées Barbie), possède une bande-son des plus agaçantes, génériques et à côté de la plaque (SAUF la musique du menu principal, ("Pressure & Time" par Rival Sons), qui ne méritait pas ça), et enfin, faussement subversif dans son univers (drogue, fuck, bikers, etc)

Je n'ai jamais vu un jeu aussi loin de sa finalisation que Ride To Hell : Retribution. Tout y respire l'inachevé, le truc là en attendant qu'on fasse mieux. Et pourtant, ce jeu est sorti. Avec ces animations dignes d'un premier contact avec un logiciel pro. Avec ce propos sexiste et puéril. Avec cette mise en scène chaotique multipliant les ellipses soudaine, par paresse. Et le pire, c'est que finalement, ce n'est pas le type de nanar vidéoludique à faire jouer à ses potes pour rigoler. C'est un spectacle navrant.