The Witcher, premier jeu d'un jeune studio polonais, avait surpris tout le monde en 2007 avec son approche mature du jeu de rôles old-school. Non dénué de défauts, il avait conquis les rôlistes par son univers dark fantasy non manichéen et les nombreux choix à prendre au long de l'aventure dont les conséquences se faisaient ressentir longtemps après. Depuis, le temps a passé. Et c'est avec un statut de véritable blockbuster que The Witcher 2 débarque sur nos PC. Pour notre plus grand plaisir.
Après un prologue en demi teinte, le jeu démarre avec un acte 1 absolument somptueux. Et là, plus de doute possible : on tient bien le digne successeur de The Witcher. Geralt est toujours aussi monstrueusement classe, les intrigues sont toujours aussi travaillées et riches en rebondissements, les choix toujours aussi difficiles à prendre. Tout est là. Et pour ne rien gâcher, le jeu est magnifique. Les environnements naturels sont les plus beaux que j'ai vu à ce jour dans un jeu vidéo. Combien de fois me suis-je arrêté pour admirer une chute d'eau perdue eu milieu de la forêt ou pour contempler les rayons du soleil filtrant à travers la végétation luxuriante ? Le plus beau jeu actuel, autant techniquement qu'artistiquement, à n'en pas douter. Saluons aussi le travail fait sur les personnages, dont certains sont très charismatiques (Geralt et sa gueule balafrée bien sûr, mais aussi l'elfe Iorveth qui crève l'écran par sa prestance) et loin des clichés habituels. Le système de combat a été repensé et se montre à la fois plus classique et plus immersif. Même si l'on perd les différents styles de sorceleur, on y gagne esquives, parades, contre-attaques et coups ultimes qui rendent les combats très dynamiques. Côté sonore, le doublage français est de bonne qualité (une fois passé le choc du changement de doubleur de Geralt) et les musiques sont excellentes. La durée de vie est hélas plus faible que celle de son prédécesseur, mais l'aventure ne souffre d'aucun temps mort, grâce notamment à la disparition des quêtes annexes inintéressantes du premier opus. D'autant plus qu'à partir de la fin de l'acte 1, nos décisions donneront un tournant bien différent à la suite des évènements. Les actes 2 et 3 s'en voient donc bouleversés d'une partie à l'autre : rarement un jeu n'a autant permis de ressentir les conséquences de nos actes. Et n'oublions pas que dans The Witcher il n'y a pas de bon ou de mauvais choix. Seulement des choix.
The Witcher 2 n'est évidemment pas dénué de défauts. Rien qui ne gâche l'inoubliable expérience de jeu mais ils sont quand même là alors autant en parler. Premièrement, la difficulté plutôt mal dosée. Étrangement, les combats sont très difficiles au début et très facile à la fin. En jouant en mode normal, je suis mort une bonne centaine de fois, sans exagérer, au cours du prologue et de l'acte 1. La deuxième partie du jeu a quant à elle été une promenade de santé. Peut-être ai-je eu de la chance dans la répartition de mes points de caractéristique ? J'ai été aussi victime de plusieurs bug dans le jeu, mais rien de bien méchant. Un patch est déjà prévu pour y remédier. On soulignera enfin des mini-jeux plutôt ratés, des menus pas toujours ergonomiques (notamment l'inventaire) et quelques manques de précision dans la jouabilité (du genre certaines touches qui ne répondent pas au bon moment).
Les petites imperfection du titre ne pèsent au final pas bien lourd face au soin évident dont il a bénéficié. Magnifique, jouissif, adulte, profitant d'un scénario aussi épique que passionnant, The Witcher 2 est une réussite et peut désormais fièrement siéger au panthéon des meilleurs jeux de rôles de tous les temps.