Le pitch du jeu est on ne peut plus connu si tant est que l'on connaisse, entre autres, l'œuvre de Lewis Carroll, auquel on ajoutera une petite note horrifique. Au-revoir la blondasse Disney ou burtonnienne, bonjour la brunette dérangée.

On navigue entre un Londres de fin de XIXème siècle (rapidement) et le pays des merveilles (véritable théâtre des aventures de Alice).

Très sombre (au propre comme au figuré), l'univers est clairement adulte. Pas de gentil lapin de Pâques, ni de chat violet farfelu. Dans ce pays des merveilles, on se prend des coups de lame aiguisée et on explose dans une gerbe de sang... en n'oubliant pas de laisser ses molaires pour qu'Alice puisse upgrader ses armes.

L'univers graphique est magnifique. Très décrié par certains sites, les graphismes sont à mon sens sublimes (en même temps, en tant que retrogamer, les pixels, ça ne me fait pas peur). Certains passages font clairement penser aux séquences de l'Epouvantail dans Batman Arkham Asylum. Le décorum est bien pensé et assez harmonieux. L'accent mis sur le côté onirique et malsain de l'imaginaire d'Alice est parfaitement maitrisé.

Les phases de combat sont plutôt bien pensées et les esquives bienvenues. D'ailleurs, ces dernières sont matérialisées par une nuée de papillons bleus de toute beauté. La progression se fait crescendo en difficulté et on accède à des armes de plus en plus puissantes.

Le gameplay est intuitif et faire évoluer Alice se fait avec une facilité déconcertante. D'ailleurs, c'est préférable vu que EA a eu la fâcheuse idée de fournir un livret sommaire d'une page en noir et blanc avec la photo du pad PS3 et quelques commandes du jeu. Lamentable.

Pour le reste, pas de difficultés : enchainer les doubles sauts, planer un instant pour rebondir et atteindre des passages a priori trop hauts où se nichent bien souvent des items à collecter, passer en mode tir avec la poivrière en lockant des ennemis, se fait sans s'emmêler les pinceaux. Et quand vous êtes sur le point de succomber, Alice entre dans une rage meurtrière pour tout dévaster et mieux survivre à sa propre folie.

A contrario, quelques points pêchent : la gestion de la caméra est parfois approximative et les phases où Alice doit rapetisser pour passer par des passages secrets matérialisés par des serrures, sont complexifiées par un placement hasardeux qu'il faut rectifier à coups de sticks R3. L'habillage sonore est, quant à lui, trop discret à mon goût.

Au final, je suis sous le charme de ce délire vidéo-pathologique qui m'aidera à attendre le prochain univers sombre de Batman Arkham City.
JackoLantern
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le 14 juil. 2011

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