Alien vs. Predator
6.4
Alien vs. Predator

Jeu de Rebellion Developments (1994Jaguar)

La capacité technique ne fait pas tout. La Jaguar d'Atari avait beau avoir du potentiel et être la console de salon la plus puissante du marche à son arrivée, ça ne l’empêcha pas de faire un gros four. Alien vs Predator, quatrième opus de la franchise crossover est considéré comme l'un des meilleurs jeux du support. Mon coté mauvaise langue me fait dire que le fauve n'a pas grand chose à proposer dans sa ludothèque pour que le jeu de Rebellion ait une telle réputation.

Le jeu à tout de même le mérite de poser les bases modernes de la franchise. Nous sommes dans un FPS proposant d'incarner au choix un Predator, un Marine et surtout un Alien, ce qui était complètement inédit à la série jusqu'alors. Chacun des protagonistes à son propre scénario et son propre gameplay. Cela part plutôt bien, mais on déchante très vite. Le jeu à salement vieilli, au point d'en être presque injouable. Et encore, sur émulateur, on peut se faire sa petite configuration de touche pour être plus dans un style de jeu FPS qu'avec la manette de la console de base. Malgré ça, c’est le parcours du combattant pour progresser. D'une part car la difficulté est assez radical, on est vite submergé par des groupes d'ennemis sortant de nulle part. D'autre part, car la maniabilité fait un peu pitié, tant c’est peu précis, lent voir rigide. Il existe un systeme de sauvegarde, permettant de se la jouer die and retry. Je ne pourrais malheureusement jamais en profiter, mon émulateur crashant systématiquement à chaque tentative d'enregistrement de partie, en plus de quelques crashs intempestifs aléatoires. Et encore, j'ai utilisé celui qui fait fonctionner le jeu de façon optimal, le second le faisant tourner à 10 FPS (mais il serait très bien pour les jeux en 2Ds ) et le dernier ne se lançant jamais pour une raison qui restera un mystère (incapable de détecter un fichier bien présent à l'endroit demandé, encore un ému fini avec le trou du cul... ). Me refusant à passer 10 ans à essayer non-stop ou d'utiliser un quelconque cheat, je ne verrais jamais l'aboutissement des différentes histoires.

Parlons gameplay. Je me voyais déjà sautait dans tout les sens avec mon Alien ultra rapide et agile. Sauf que ce FPS doit être l'un des rares où il est impossible de faire un saut. Et vous allez voir, ça va avoir son importance. L'Alien reste le plus rapide et le plus facile à manier. Il utilise des attaques physiques ( coup de queue, de griffe et de "langue" ) et ne peut se servir d’aucun objet de son environnent. Impossible de se soigner. Il y a une parade à cela avec une combinaison précise de coup à faire sur un ennemi, pour déclencher la création de cocon, qui après une phase bien longue de gestation, permettra de ressusciter à partir de celui-ci à sa prochaine mort. Sauf que c’est très long, et que le combinaison est franchement tout sauf intuitive à faire, obligeant à rester immobile devant l’adversaire pour la réussir, exposant ainsi à un mitraillage en règle. Le but de l'Alien est de sauver la reine, mais pour la trouver, elle doit explorer le vaisseau spatial où se déroule l'action. Et c'est immense. Mais vraiment immense. Un vrai dédale, à faire passer n'importe quel donjon de RPG à la Dungeon Master pour des appartements deux pièces. Et aucune carte ne t’indique ton chemin dans ces pièces qui se ressemblent toutes. On peut changer d'étage, via des ascenseurs, mais le xénomorphe étant le seul à ne pouvoir les utiliser, c'est via les conduits d’aérations tout aussi labyrinthiques qu’il faut passer. Un coup à frôlé la crise de nerf. Je n’irais guère loin avec ce perso, les Marines souvent en surnombre faisant trop mal trop vite.

La reine Alien est l'objectif du Predator. Plus simple à jouer, et efficacement armé, la progression est plus rapide. Y'a tout les skills propre à la race (invisibilité, vue thermique ), et en gagnant des points, on à accès à des armes de plus en plus efficaces. Mais il faut abattre ses ennemis en étant visible pour ne pas voir son score réduit à néant. Il faut savoir jouer de la furtivité, qui n’est malheureusement efficace qu’avec les humains, et de loin vu qu'ils ont un détecteur de mouvement. Pas un cadeau au début, incarner le Predator devient jouissif une fois le canon laser obtenu. J'irais assez loin, mais ne réussirai jamais à survivre à la ruche Alien, bien infesté d’œufs avec ces saloperies de face-huggers. Et la rage de prendre un game over fatidique.

Le Marine reste similaire au Predator. On est un prisonnier, on s'échappe, on récupère des armes, et on déambule dans le vaisseau sans vraiment savoir pourquoi. Y'a un système de carte d'accès pour ouvrir des portes, obligeant à fouiller minutieusement partout. Je ne connaitrais jamais la finalité de tout ça (probablement se barrer du vaisseau, en atteste la capsule de sauvetage ). Le Marine à le gameplay le plus complet. Un comble pour un jeu mettant en vedette les deux extraterrestres. Il peut interagir avec les ordinateurs pour afficher une map des étages totalement useless, il se soigne, change d'armes à gogo, peut utiliser un détecteur de mouvement fort utile, et j'en passe. Avec de habileté , on peut tenir un moment, tant qu'on est pas submergé. Mais parfois, on se tape des vagues d'Aliens, problème aussi récurrent pour le chasseur de crânes. Quand un xénomorphe meurt, son sang acide se répand autour du cadavre. Et il n'est pas rare d'en affronter dans des couloirs exiguës, voir dans les conduits d’aérations. Et bien sur, marcher dessus fait mal, mais on est souvent obligé de le faire pour progresser. Et on en revient à cette connerie d’impossibilité de faire le plus petit bond.

Techniquement, le jeu ne tient pas totalement ses promesses. Si les décors en 3D sont impressionnants pour l'époque, les éléments qui l'habillent parfois (car c’est souvent bien vides ) tranchent radicalement. Des espèces d'images en cartons collés sur un fond noir, j'ai envie de dire. Et c’est la même chose pour les ennemis, fait sur le même modèle, avec ses dégueulasses mouvements précalculés, tranchant avec les animations ressemblant à des CGs des membres des personnages contrôlés par le joueur.
Pas de musique sauf à l'écran titre, le jeu joue de son ambiance horrifique avec une certaine réussite. On ne sait jamais ce qui nous attend au détour d'un couloir ou derrière une porte. Par contre, les effets sonores sont franchement pas des modèles du genre.

Soi-disant l'un des meilleurs jeux Jaguar. Pas étonnant qu'elle ait fait un bide pareil si le gratin de la console est aussi peu abouti niveau finition.
auty
3
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le 10 déc. 2013

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