Comme un con, l’autre jour, je ne savais pas trop quoi faire et comme je vis dans les oldies (mon papier peint est composé de couvertures de vieux Joystick, Gen4, MegaForce et Tilt) tout en pratiquant le cosplay tous les week-end avec mes amis bridés qui ne mangent que du riz et que je participe aux concerts de Bernard Minet et consort en me remémorant les vieux Goldorak ou Ulysse 31, j’ai donc décidé de faire un test d’un bon vieux jeu sorti dans les années 80. Hop, je renfile mon premier Levi’s (celui avec lequel j’ai eu mon premier rapport), mon tee-shirt Pac-Man, ma casquette rouge ultra rare à trouver de Mario et je joue. Il est beau le monde à clichés-land, non ?


Je me demande si je savais parler lorsque j’ai joué pour la première fois à Arkanoid. Avoir un père informaticien, Windows 3.1 à la maison et des disquettes à tire-larigot, ça peut aider. Mais pourquoi ce nom, pourquoi Arkanoid? Pour faire parler gens, et pour me faire gagner une ligne. Alors qu’on me signale que le test touche à son début, il est bon de vous tenir au courant sur le fait que ce jeu n’est pas le premier du genre. Ah que non. Mais, quel genre déjà? Le casse-briques, oui, comme Bernard Henry Levy (raaah!) ou encore Patrice Carmouze. Voire Gustave Parking les soirs de pleine lune. Si l’ancêtre de ce genre pourrait être Pong, c’est bien Breakout, édité par Atari Games en 1976 qui fut le premier à casser réellement des briques comme il se doit. Réalisé sur les bases de Pong, ce soft nous permettait de contrôler une barre horizontale sur le bas de l’écran et il fallait renvoyer une balle sur les briques plus haut pour les casser, tout en évitant que la balle tombe. La balle rebondit sur les côtés, en haut, et la barre ne se déplace que de gauche à droite. Développé par Steve Jobs notamment, Breakout a débarqué sur Arcade en 1976 puis sur Atari 2600 en 1978. Il a connu un grand succès mais fut étouffé la décennie suivante par son plus grand clône.



Mais pourquoi Arkanoid ?



Quelques années plus tard, au milieu de la fièvre du disco, l’année de sortie de Top Gun, Final Countdown d’Europe, d’Un Autre Monde de Téléphone ou de Kiss par Prince, Taito nous offrait Arkanoid, qui signifie en latin «menfoufautoutpaytay» écrit phonétiquement. Le concept oublié de Breakout remit au goût du jour connaît un succès et le jeu se retrouve transposé sur diverses plates-formes plus ou moins trash, comme l’Amiga, le PC, la SNES, l’Atari ST ou le Commodore 64. Rien ne changeait selon les versions, il s’agissait d’offrir le jeu à un très large public. La version Arcade se jouait grâce à non pas un joystick mais avec une molette pour plus de rapidité, la balle pouvant atteindre une vitesse phénoménale. Les supports 8 bits permettaient de jouer aisément avec un clavier ou un joystick sans que la vitesse se trouve pénalisée. Pour le 16 bits, le jeu se jouait à la souris d’une manière toujours très simple, la vitesse de la version Arcade étant préservée. J’ai deux versions fétiches, en 8 et 16 bits, au clavier et à la souris. Jouer au clavier demandait une certaine dextérité alors qu’avec la souris on pouvait s’en donner à cœur joie. Le succès du soft ne peut que s’avérer total: un concept simple, une jouabilité simplissime qui ferait pâlir Marc-Olivier Fogiel.



Nan mais sérieux, ça vient d’où ?



Le principe, parlons-en puisqu’il est si extraordinaire. Comme pour son grand frère, le joueur contrôle une barre bougeant de gauche à droite qui doit renvoyer une balle sur des briques en haut de l’écran, certaines briques se cassant du premier coup, d’autres en deux, en trois, etc. Il y en a même des incassables. Une fois toutes les briques détruites, on passe au niveau suivant. La balle rebondit partout, se faufile malicieusement et vous surprendra si vous baissez votre vigilance. J’oubliais, la balle rebondit de plus en plus vite (c’est une idée à l’époque de Bernard Montiel) et au bout d’un moment, il est quasi impossible de suivre la trajectoire. Mais pour vous aider, des tas de bonus tomberont des briques cassées: votre barre pourra s’agrandir, rétrécir, devenir aimantée, des bonus ralentiront la balle, en multiplieront le nombre, la rendront surpuissante lui permettant de transpercer même les briques les plus solides. Le bonus ultime reste celui qui permet de passer au niveau suivant en ouvrant une trappe sur le côté dans laquelle il faudra vite glisser la palette. Des graphismes colorés, un concept accrocheur, une difficulté croissante et une cinquantaine de niveaux, il y a de quoi faire! Tout le monde ne peut se vanter d’avoir terminé le jeu, d’ailleurs j’en fais partie. Petite astuce pour finir les niveaux plus rapidement, faites rebondir la balle dans le coin supérieur gauche et cela débloquera des bonus, à vous de choisir le bon.


Arkanoid est connu grâce à Breakout. Mais il a le mérite d’avoir bien exploité le concept et les developpeurs ne se sont jamais cachés de leur inspiration. Un excellent soft, une durée de vie énorme, des bonus, du boogie wonderland, des dinosaures, Tata Yoyo et le gameplay à la portée de tous. Ca n’a pas pris une ride. Oh la vache, ce que j’ai sué dans mon tee-shirt Pac-Man en jouant tout l’après-midi! Ca tient chaud une chaise? Eh mais j’ai joué toute la nuit, mince! Tant pis, j’irais pas au travail demain. Ah! J’oubliais, j’ai pas de job, évidemment, car je suis un gros geek.

RobinBeaugendre
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le 18 juin 2016

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Robin Masters

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