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Si je vous dis stratégie, plate-forme ou encore beat'em all, il y a fort à parier que vous ne me répondrez pas "Astérix". Et pourtant. S'il n'a pas égalé la polyvalence d'un certain plombier italien qui sait tout faire (ou presque), Astérix a quand même eu une carrière vidéoludique étonnamment diversifiée, à défaut d'avoir été heureuse. Des coups de cœur, j'en ai 3. Trois aventures épiques concoctées avec la complicité de libellules très étranges, de véritables bijoux que je n'arrête pas de survendre à qui veut bien l'entendre parce qu'ils ont bercé mon enfance et que je fais ce que je veux, non mais oh !


Mais puisque l'on parle de diversité en Armorique, ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Avec Astérix Maxi-Délirium, le gaulois s'essaie au party-game, mais pour quel résultat ? S'est-il emparé de la recette du succès ? Mérite-t-il de figurer fièrement dans votre guide Via Michelin des meilleurs party-games de France et de Navarre ? Évacuons d'office le suspense : oui et non. Oui parce que les épreuves d'AMD sont - à mes yeux en tout cas - une franche réussite, non parce qu'il pêche sur d'autres aspects, mais on en parlera bien assez vite, restons pour le moment sur nos épreuves. Simples, accessibles et bien pensées, ces dernières reposent presque toutes sur des concepts barges que Goscinny lui-même n'aurait peut-être pas renié (s'il avait été concepteur de JV, s'entend).


Préparez-vous donc à enchaîner les ball-traps, les recherches d'ingrédients, les banquets ou les courses en tous genres, qu'elles soient sur boucliers ou en catapultes, car en Armorique, les fous sont partout ; poursuivre ses adversaires sans relâche dans la forêt pour leur casser la nuque entre deux massacres de marcassins est une joie qui se transforme vite en passe-temps, et si vous aimez martyriser ce pauvre Idéfix au détour d'un chemin, n'oubliez pas qu'une maudite pelle peut tout à fait vous briser la clavicule sans prévenir lors d'un cache-cache diabolique.


La cerise sur le gâteau, c'est que telle une panthère qui laisse gambader son petit en toute insouciance dans la savane, Maxi-Délirium laisse son joueur libre de faire à peu près tout ce qui lui chante sans trop le prendre par la main. Comprenez par là que le défouloir va très loin : la cueillette d'ingrédients tourne rapidement au racket, tout comme le banquet "gifles-comprises/jeux-de-coudes-permis", sans oublier les courses maritimes, ces batailles navales miniatures mais à grande échelle. Et croyez-en un enfant qui a passé les plus beaux jours du printemps de sa septième année à décrocher des mâchoires à coups de pelle ; un peu de liberté dans un party-game, ça marche terriblement bien.


Maintenant voilà, la potion magique, c'est joli, mais ça ne trompe personne, et malheureusement le contenu ne suit pas. 14 épreuves et 4 personnages jouables, c'est peu, très peu. C'est pourtant tout ce que le jeu a en magasin. Sans doute est-ce un peu malhonnête de ma part de faire cette comparaison, mais on est loin d'un Mario Party. Lorsque Maxi-Délirium sort, l'intégralité de la trilogie N64 est déjà sur les étals, ce qui veut dire que le deuxième et le troisième épisodes de la série (qui comptent à mes yeux parmi les meilleurs de la saga, et de loin) sont encore frais. Parmi ces trois opus, tous proposent au minimum une quarantaine de mini-jeux, une brochette de six personnages différents et une foultitude de plateaux plus déjantés les uns que les autres ; bref, de quoi satisfaire l'appétit de tous les moustachus, qu'ils soient plombiers italiens ou irréductibles gaulois.


Tout ça pour en arriver à un constat assez paradoxal : tout fun qu'il soit, AMD est trop maigrichon pour être vraiment efficace. C'est un excellent défouloir sur lequel j'ai passé beaucoup de temps (le triplé "courses en catapultes/poursuite de sangliers/cache-cache" restera toujours dans mon cœur), mais il peut difficilement prétendre à plus. Pire, son multijoueurs limité à 2 et même pas disponible pour tous les mini-jeux (du moins dans mes souvenirs) n'en fait pas vraiment un candidat idéal pour les soirées canapé. Pour un party-game, c'est gênant.


Mais au fond, est-ce vraiment un problème ? Pour le jeu, certainement, mais pour moi, un peu moins. J'aime toujours beaucoup Maxi-Délirium, et j'y rejouerais avec plaisir si mon ordi ne refusait pas de lire la galette. Seulement voilà, je trouve ça dommage qu'on ne puisse pas profiter de ces joutes juteuses avec d'autres joueurs. Alors finalement, qu'en retenir ? Eh bien, probablement que pour la première et la dernière fois dans un jeu Astérix, on peut incarner Assurancetourix. Et ça, les amis, c'est beau.

TiJokentio
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le 26 mai 2017

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