Bourrinage olympique

Ah, Athens 2004... Je me souviens avoir saigné ce jeu chez mon frère au moment de sa sortie. 13 ans plus tard, j'ai la chance d'y rejouer grâce à un pote mais je doute y passer autant de temps qu'à l'époque, la faute à des épreuves très inégales.

Entre celles qui nécessitent de marteler bêtement croix et rond (100/200/400m, natation, haltérophilie...) et celles qui sont trop faciles et répétitives (lancer de poids/disque, saut en longueur, triple-saut...), c'est plus de la moitié du jeu qui s'avère lassante au bout de 2h. L'autre moitié demande plus de technique, de finesse, elle fait la part belle aux QTE (gymnastique) et autres épreuves nécessitant de trouver le bon timing, à l'image du skeet ou du saut en hauteur. Cette dernière demeure, avec le tir à l'arc, mon épreuve préférée. Le saut en hauteur demande d'appuyer sur rond (pied droit) et croix (pied gauche) en rythme avec la course du personnage. Quant au tir à l'arc, il s'agit de lutter contre le vent pour bien placer son curseur sur la cible qui ne cesse de rétrécir, sachant que le vent aura aussi un impact sur la trajectoire de la flèche. Le gameplay est précis et le challenge suffisant pour qu'on en redemande.

À propos de difficulté, l'IA est malheureusement imprévisible. Par exemple, il m'est arrivé de finir 4e du saut en hauteur, devancé par 3 CPU ayant battu le record du monde que j'avais moi-même amélioré à trois reprises. Je veux bien que le jeu s'adapte à nos résultats pour corser un peu les choses, mais là c'est exagéré, d'autant que ça demeure assez aléatoire.

À côté de ça, quelques petits défauts viennent alourdir l'expérience de jeu. Les cinématiques précédant des épreuves comme le saut à la perche sont trop longues et impossibles à zapper, et j'aurais aimé pouvoir sélectionner la hauteur de mes sauts. Les femmes commencent le saut en hauteur à 1m80 et le jeu augmente la hauteur 2cm par 2cm, demandant chaque fois au joueur s'il souhaite tenter un saut ou viser plus haut. Si je fixe un record à 2m18 et que je cherche à le battre, je suis contraint de zapper 20 tours avant de pouvoir faire mes trois essais à 2m20. Et si j'échoue trois fois, je n'ai plus qu'à tout recommencer... Il aurait été intéressant de créer un mode "record" avec la possibilité de fixer une hauteur et de s'y exercer à l'infini. Même le mode entraînement dispose d'un nombre limité de tentatives.
Dans l'ensemble, les modes de jeu se ressemblent trop : l'épreuve simple est similaire à la compétition, les enjeux en moins, et l'entraînement n'apporte pas grand-chose si ce n'est un léger gain de temps dans certaines épreuves, étant donné qu'il n'y a pas de classement à afficher entre chaque tour. En gros Athens 2004 se résume à son mode compétition, plutôt complet puisqu'il permet de participer aux épreuves individuellement ou regroupées au sein de disciplines (décathlon, heptathlon, natation etc). On peut également créer sa propre compétition personnalisée, de quoi s'en tenir aux épreuves les plus funs. Reste qu'à moins d'être un gros chasseur de records, on fait vite le tour du jeu en solo, il faut alors se tourner vers le multi pour prolonger le plaisir et risquer de péter sa manette sur un sprint trop disputé.