Awesome Possum
3.5
Awesome Possum

Jeu de Tengen (1993Mega Drive)

Parfois, il y a des jeux dont on entend jamais parler. Certains sont injustement méconnus et restent comme des perles oubliées du retrogaming. D'autres gagnent à rester cachés. C'est le cas de celui-ci. Déjà, rien qu'en voyant son nom, on se dit que les concepteurs devaient pas carburer qu'au jus d'orange. Voyez un peu : Awesome Possum Kicks Doctor Machino's Butt ( en français : l'oppossum formidable botte le postérieur du docteur Machino), c'est dire. Un peu plus et il n'y avait plus de place sur la jaquette ! Quoiqu'un nom ne permet pas de se faire une idée du titre en lui même , comme il ne faut pas juger un livre à sa couverture, il ne faut pas juger un jeu à sa cartouche. Mais que ne ferais-je pas pour vous, hein ? C'est vrai quoi, Jul, il a trente balais, il joue encore avec sa vieille Megadrive... Pour ne rien vous cacher, c'est en entendant parler du jeu dans une émission de la petite chaîne Nolife consacrée aux mascottes animales que j'ai eu envie de voir si c'était vraiment une daube infâme. Ben oui c'en est une. Et une belle, qui mériterait de trôner auprès de Dark Castle, The Ooze ou Fatal Labyrinth.

Awesome Possum ( ça fait plus court) est un jeu de plates-formes apparu en pleine mode des mascottes animales sur nos chères consoles 16 bits. Le succès de Sonic s'étant répandu de par le monde, Tengen s'est dit qu'eux aussi ils en auraient une, de mascotte animale. C'est ainsi qu'on se retrouve avec un jeu de plates-formes où notre opossum dévalera des pentes à toute vitesse, sautera et se mettra en boule, tout en récoltant des canettes et autres choses de la sorte, le jeu ayant une vague caution écologique. 50 canettes récoltées et vous gagnez une vie supplémentaire. L'animal peut prendre cinq coups avant de mourir. Coriace, la bestiole. Bref c'est le Docteur Machino qui veut faire du monde entier une immense déchetterie à ciel ouvert. mais notre opossum ne l'entend pas de cette oreille. C'est ainsi que vous parcourrez 4 mondes de trois niveaux chacun + le niveau final qui sont : la foret tropicale, les fonds marins, le pôle nord, et la déchetterie. Putain , pourquoi vouloir faire original quand on peut faire banal et déjà vu ? Bien entendu le troisième acte se conclut avec l'affrontement d'un boss. Dans le niveau final, vous les affronterez de nouveau, en plus du boss final. A la fin de chaque niveau, un jury d'animaux vous posera des questions sur l'environnement, la faune et la flore... la caution écologique, il faut bien qu'elle serve à quelque chose, un peu comme dans Rex Ronan où des messages disaient que fumer, c'est mal...

Le jeu compte sans doute parmi les plus moches de la console. En 1993, faire des décors de fond aussi hideux, ça mérite la peine de mort! De plus, ça manque cruellement de couleurs et de teintes, lorsque ce n'est pas criard par moments. les ennemis sont minuscules, et les boss... ben c'est pareil, à tel point que le sprite du héros apparaît disproportionné. De plus j'ajouterai que rien n'est fait pour rendre le héros attachant : il n'attire pas la sympathie, mais plutôt le rejet, c'est un être à qui on aurait envie de donner des claques avec son aire suffisant. Pour quelqu'un qui se veut " awesome", il rate un peu le coche, notre opossum! Le Level-design est totalement anarchique : faire des niveaux immenses, c'est bien, ne pas savoir où l'on va en est une autre. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir des objets du décor flotter dans les airs dans raison particulière !

L'ambiance sonore, comment dire... heureusement qu'il existait déjà des boutons pour couper directement le volume. Les musiques sont des boites à rythmes de quelques secondes qui agressent les tympans en permanence et elles se ressemblent toutes. Si les sonorités nous rappellent Phantasy Star II, ce n'est ici pas du tout mélodieux! Les bruitages sont peu nombreux et les impacts saturent le processeur avec un volume beaucoup trop fort. Fait rarissime pour l'époque, notre héros parle! Oui, ils l'ont doté de voix, un peu comme Bubsy. Sauf que notre félin, héros d'un jeu honnête, ne parlait qu'au début des niveaux. Ici, c'est tout le contraire ! inutilement bavard au moindre coup que vous porterez sur les ennemis ou objets que vous ramassez, vous aurez très envie de lui dire de la fermer.

Le gameplay est pompé sur Sonic.C'est à dire que votre opossum pourra aller très vite et faire des bonds en tournant sur lui même en se mettant en boule. Gros problème : ce n'est pas maîtrisé, et on ne peut jamais anticiper où on va atterrir. la gestion des collisions est également foireuse, on perd souvent des vies ou de la santé pour rien, le level design y étant aussi pour quelque chose. tellement il semble avoir été fait à l'arrache. Faire de grands niveaux ne veut pas dire anarchie générale.

La durée de vie : assez courte dans l'absolu, 13 niveaux, ce n'est pas énorme, mais c'est sans compter la difficulté complètement foirée, ainsi que les collisions, qui vous feront piquer des crises. Mais si vous voulez vraiment le terminer, un conseil, TRICHEZ. Ce jeu est tellement foiré qu'il ne mérite pas d'être terminé à la loyale.

Si on veut faire un jeu avec une mascotte animale, on prend au moins le temps de bosser non seulement le personnage, mais aussi tout ce qui va autour, c'est à dire le level design, les décors les musiques. Rien de tout cela n’apparaît ici. Tout n'est qu'anarchie, avec un héros antipathique au possible qu'on aurait envie de lui mettre des claques ( 365 TTC), et tenter de lui faire prononcer Engelbert Humperdink sans bégayer. La caution écolo est ici trop grotesque pour être honnête, alors que cela était distillé de façon plus subtile chez le hérisson bleu, dont deux épisodes étaient déjà sortis lors de la sortie de cette bouse, qui a pompé ses idées sans les digérer et les mettre en perspective. Vous voulez un jeu avec un opposum ? Préférez donc Rocket Knight Adventure, supérieur sur tout les plans, même si le but n'est pas le même. Vous cherchez un jeu avec une mascotte animale ? Préférez-lui tout le reste, et croyez-moi, sur la console de Sega, ce n'est pas ça qui manque.
Julius
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes daubes, rétro gaming et Le nom du méchant est dans le titre

Créée

le 9 nov. 2012

Modifiée

le 22 nov. 2012

Critique lue 482 fois

2 j'aime

Julius

Écrit par

Critique lue 482 fois

2

D'autres avis sur Awesome Possum

Awesome Possum
cyborgjeff
2

Sonic en moche...

Et dire que ce jeu se voulait porter haut la nouvelle mascotte de Tengen ? Les graphismes sont criards, le gameplay imprécis et l'ensemble n'a pas d'âme... comme un mauvaise copie de Sonic... si au...

le 25 sept. 2016

Du même critique

Final Fantasy XII
Julius
9

Le FF made by Matsuno

Mesdames, Messieurs, membres du jury, monsieur le président, je suis ici pour défendre mon client : Final Fantasy XII. Accusé de trahir la célèbre saga de Square Enix, je suis ici pour démontrer que...

le 2 janv. 2011

53 j'aime

20

Astérix chez les Pictes - Astérix, tome 35
Julius
6

Un début encourageant pour le nouveau duo...

Il était difficile de faire pire que le tome précédent,et creuser plus profond dans le nullissime eut été difficile. Ce sénile d'Uderzo s'est enfin décidé à passer la main. Que dire sur ce nouvel...

le 24 oct. 2013

52 j'aime

10

The Room
Julius
10

Le meilleur du pire du nanar

La notation d'une telle oeuvre est juste impossible. Ce n'est pas du cinéma. Ce n'est pas un navet complet non plus... En réalité, il faudrait inventer une autre catégorie de nanar rien que pour...

le 22 janv. 2013

51 j'aime

2