Tudu dudu dudu dudu Batman !

La curiosité étant un vilain défaut, je pars à la découverte du premier jeu mettant en scène l'homme chauve-souris. Il est considéré comme l'un des meilleurs jeux d'aventure de la ZX Spectrum (mais aussi sorti sur Amstrad et MSX), vieux système micro-informatique ayant vu naitre une pléthore de jeux en vue isométrique. Ce Batman n'y échappe pas.

Ça commence avec le "tudu dudu dudu dudu" issu du générique de la série TV des années 60, à la qualité sonore répulsive, montrant les morceaux du Batcraft, engin que Batou va devoir remonter en récupérant les morceaux disséminés quelque part dans le jeu. Enfin, avant ça, il va d’abord récupérer son équipement, indispensable pour faire les actions de base (sauter, transporter une charge, planer), car notre héros, visiblement pas très malin, est arrivé les mains dans les poches dans une vaste demeure labyrinthique, remplie de pièges et d'ennemis.

Autant dire que les premiers pas sont violents. On s'adapte tant bien que mal aux contrôles très rigides, on apprend à différencier collectibles et dangers. On a pas d'indication, tout se fait à l'instinct, et c’est souvent en essayant (et en perdant une vie) qu'on comprend qui fait quoi. Il y a quelques bonus (vitesse, invincibilité) qui ne dure qu'un temps limité (ou un certain nombre de pas) et des systèmes de sauvegardes temporaires, qui te ramène sur place au game over, mais qu'une seule fois.

Avec un peu de pratique, on finit par maitriser le perso, comprendre son fonctionnement. Les sauts, par exemple, qui demande de choper le bon timing, et surtout d'aller aux limites de la chute, ce qu'on ne fait pas par réflexe de base. Sauf que voilà, déjà, la vitesse bien mou du genou du perso laisse à désirer, et avec des ennemis aussi rapide que lui, au comportement parfois totalement imprévisible, les vies fondent comme neige au soleil. Ouais, la difficulté est violente, mais pas que.

L'isométrie offre un second problème : le manque de précision du placement de son personnage dans des salles demandant précision et vitesse car des adversaires te collent au cul. J'ai explosé le compteur de décès à cause de ça. Bien sur, pas de caméra permettant de changer d'angle (ZX Spectrum en même temps, faut pas trop demander...), les morts qui s'enchainent associé au véritable labyrinthe de salles qu'offre le jeu impose un vrai parcours du combattant au joueur. Surtout que des accès sont cachés, et il faudra nécessairement les trouver à un moment donné pour continuer à progresser.

Résultat, si j'ai réuni tout les gadgets de Batman, je n'ai jamais vu la moindre trace des morceaux du Batcraft, perdu que j'étais dans ce dédale aux salles pleines de mauvaises surprises (la bonne blague de rentrer dans l'une d'elles et de tomber automatiquement dans une fosse de piques si t'as pas la direction enfoncé du bon coté...).

Alors surement qu'en 1986, c'était cool, et dans le top des jeux du moment. Mais aujourd'hui, c’est un peu le choc des générations, même pour un amateur de rétro-gaming. Cela dit, sur la grosse heure que j'y ai passé, j'ai pris un certain plaisir. Comme quoi, il a quelques restes.