Breath of Death VII
6.1
Breath of Death VII

Jeu de Zeboyd Games (2010Xbox 360)

Vous aimez les J-RPG old school ? Breath of Death VII n'est certes pas vraiment vieux, ni même japonais d'ailleurs, et n'est encore moins le septième opus d'une éventuelle série "Breath of Death", mais il pourrait tout de même vous convenir.


Bon, là, j'en conviens, on a énuméré tout ce que Breath of Death VII n'est pas. La question est : qu'est-il donc? À dire vrai, Zeboyd Games nous a concocté un soft hautement parodique, s'amusant à pasticher avec un certain talent les anciennes gloires du J-RPG, auxquelles il emprunte de nombreux éléments, comme par exemple l'esthétique, la fréquence des combats "d'un autre âge" ou encore la difficulté retorse (surtout en hard mode). Même son sympathique scénar', que je vais m'empresser d'évoquer, a ce petit côté années 80…


En l'an 20XX, c'est à dire dans finalement pas si longtemps quand on y pense, (ce que je suppose être) la Troisième Guerre Mondiale s'est fort mal terminée, puisqu'un inconscient a vraisemblablement appuyé sur le petit bouton rouge fatidique, ce qui a eu pour conséquence immédiate la disparition de la surface du globe de milliards d'espèces animales, avec bien sûr dans le lot la principale, celle responsable de ce terrible désastre…


Quelques dizaines (centaines?) d'années plus tard, la "vie" a repris ses droits, ou plus exactement son opposé, puisque le monde est désormais peuplé de morts-vivants, de goules, de spectres et autres créatures de l'ombre, pour qui l'Humanité n'est tout au plus qu'une vague légende… Mais comme dans tout J-RPG qui se respecte, le Mal et ses suppôts démoniaques viennent à débarquer sur Terre, auxquels il va logiquement falloir opposer quelques élus plus ou moins prophétiques…


C'est là qu'intervient Dem, un squelette aphone -forcément, il n'a pas de cordes vocales- un brin pessimiste, parachuté Héros malgré lui par le narrateur de l'histoire, parce qu'il en fallait bien un. Dem sera secondé par des alliés "qui s'imposeront d'eux-mêmes" : Sara, fantôme férue d'Histoire, interprète officielle -comprendre "comme ça l'arrange"- de Dem ; Lita, vampire geekette adepte des technologies oubliées, et enfin Erik, le dragueur lourdeau de service à l'accent franglais à couper au couteau, prince zombi de son état. Avec une telle équipée, on ne peut décemment pas perdre…


Pour qui a beaucoup pratiqué le J-RPG old school, la réalisation de Breath of Death VII lui fera immédiatement penser au précurseur du genre : Dragon Quest. L'apparence de la map générale, le sol fushia des rues et des commerces en ville, certains monstres du bestiaire, l'interface de combat avec son écran de fond monochrome…on dirait un véritable hommage. Même l'ennemi le plus coriace du jeu est une référence on ne peut plus évidente au boss final du premier opus de la série phare de Chunsoft/Enix.


Pour autant, parler de pâle copie -voire pire, de plagiat- serait une énorme erreur, car Breath of Death VII s'émancipe de son modèle sur bien des points, qu'ils soient d'ordre graphique -comme ses environnements originaux (villes abandonnées, égoûts, bunkers, cimetières) ou son bestiaire atypique (rejets toxiques, robots, carcasses de voiture démoniaques, plantes carnivores génétiquement modifiées…)- ou bien de gameplay, ce dernier ayant la bonne idée d'allier académisme et petites touches de modernité…


Car oui, malgré un tour par tour des plus classiques -que certains chieurs trouvent obsolète- quelques subtilités viennent dynamiser les joutes. Ainsi, un système de multiplicateur de combos est pris en compte : plus le combo est élevé, plus on frappe fort ; si certaines techniques n'ont aucune incidence dessus, d'autres le font exploser, tandis que les plus puissantes -comme les techniques "Unite" inspirées des techniques doubles/triples de Chrono Trigger- le remettent généralement à zéro… Il s'agira alors de tirer pleinement partie de ce système selon l'état des troupes et le type d'ennemi(s) en face…


Parlons-en tiens, des ennemis, qui ne sont pas pour autant les dindons de la farce, puisqu'à chaque tour d'action, ces derniers voient leur stats globales augmenter de 10 % !! Autrement dit, pour ceux qui n'auraient pas piger, PLUS LE COMBAT S'ÉTERNISE, MOINS ON A DE CHANCES DE LE GAGNER. Plus l'affrontement dure longtemps, plus on approche du moment fatidique où le rapport de force finira irrémédiablement par s'inverser : inutile de préciser qu'il faudra être efficace contre les boss…


À la fin de chaque combat, on récupère l'intégralité de nos HP, ainsi qu'une partie de nos MP (qui varie en fonction du temps passé en combat). Vous trouvez cela sans doute un poil trop généreux ? Croyez-moi, ça ne sera pas de trop dans certains lieux -genre le palais zombi, un exemple pris TOTALEMENT au hasard- où les ennemis font bien mal et les grosses techniques nécessaires pour les vaincre très gourmandes en MP…


D'après plusieurs avis lus sur la toile, certains trouvent Breath of Death VII très facile. Il s'avère que ce sont très majoritairement des commentaires de joueurs PC… Après quelques recherches, tout s'éclaircissait : la version PC dispose d'une featurette que n'a pas -et c'est tant mieux- celle du XBLIG : une sauvegarde manuelle, possible à peu près partout. Forcément, avec un risque aussi minime en cas de défaite, il est plus aisé de progresser en mode "attaque, attaque, attaque" sans tirer partie des subtilités du système, surtout en mode normal… Et non, contrairement à ce que certains aiment à penser -et surtout diffuser- les "Pcistes" ne sont pas plus "coregamers" que les autres…


Mais quelle que soit la version jouée, un constat s'impose : il ne faudra qu'une toute petite dizaine d'heures -grand maximum- pour boucler l'aventure… Arnaque ? Certainement pas, Breath of Death VII ne coûtant que 80 MSP, soit 1€… C'est juste qu'on aurait aimé que ça dure encore et encore… À la rigueur, s'il y a un truc qui m'a un peu dérangé, c'est…non, ce n'est pas le jeu tout en anglais -travaillez à l'école, bande de garnements !!- mais plutôt le twist final : pour une fois qu'on nous donne le choix dans le jeu, devoir répondre entre "yes" et "sure" à une question qu'on souhaiterait vivement répondre par la négative est un peu décevant…


Car non, ce n'est pas à nous de payer pour réparer les erreurs des anciens, et ceci marche dans n'importe quel domaine, même dans la vie de tous les jours (c'était la pensée philosophique de la semaine). Pour le coup, on POUVAIT le faire dans Dragon Quest (sorti en 1986), même si ça menait plus ou moins à une sorte de game over... Ça n'enlève surtout rien aux qualités de ce Breath of Death VII, excellentissime, dont la suite spirituelle -aka Cthulhu Saves the World- est encore meilleure…

Wyzargo
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le 20 juil. 2015

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