Dark Savior
6.6
Dark Savior

Jeu de Climax Entertainment et Sega (1996Saturn)

Je me souviens du temps béni où mon imagination vagabondait à la vue de quelques screenshots. Une passion dévorante me gagnait avec l'espoir qu'un jour, je vivrai ces aventures - largement fantasmées - découvertes au fil des pages. Et, en février 97, Joypad avait frappé très fort.
En premier lieu, le test import de Final Fantasy VII, mais aussi Suikoden et Dark Savior. Je me suis alors fait une promesse: il me fallait un jour la console pour y jouer. Presque vingt-ans plus tard, le jour est enfin arrivé.


Villain, une créature extraterrestre terrifiante, est tombé du ciel lors du passage d’une comète. Capable d’imiter à la perfection l’apparence de ceux qu’elle rencontre, il sème la peur et la mort partout sur son passage. A bord du navire la menant à son lieu d’exécution, celui-ci parvient à s’échapper et commence à décimer l’équipage. C’est ici que votre aventure commence : vous incarnez Ryu-Ya et partez immédiatement à sa poursuite avec l’objectif de maitriser le monstre.
Ce qui fait le caractère unique du soft intervient dès lors: selon le temps que vous mettrez à traverser le vaisseau, l’histoire évoluera de cinq manières différentes. Une idée véritablement excellente qui offre au joueur la possibilité de parfaitement cibler son univers.


L'aventure se présente sous la forme d’une expérimentation des genres. Le plus souvent, votre tâche sera de traverser de longs niveaux en 3D isométriques (néanmoins en véritable 3D) qui feront grandement appel à votre habilité et mettront vos nerfs à rude épreuve. Énigmes à base de caisses, délicatesse des sauts et interrupteurs seront vos compagnons tout au long de ce périple. Ces phases sont très intéressantes mais souffrent malgré tout de défauts irritants parmi lesquels des angles de vues très discutables et une maniabilité catastrophique au pad traditionnel. S’il est bien sûr possible de déplacer la caméra, le résultat attendu n’est jamais atteint et rend la fonction complétement inutile tant elle est mal pensée. On parvient au final à son objectif avec un peu de témérité, mais non sans pester à de nombreuses reprises.


Viennent ensuite les « fameux » combats, inspirés des jeux de bastons. Ceux-ci sont très originaux mais toute comparaison avec un Street Fighter serait une exagération honteuse. Les coups sont peu nombreux et répéter une seule et même action peut permettre de remporter tous les duels sans exceptions. Autant dire que l’on a connu mieux, même si la possibilité de recruter puis combattre en dirigeant vos opposants est très plaisante.


Enfin, divers éléments issus des jeux de rôle s’invitent également à la partie. Tout d’abord dans la présence très marquée d’un scénario, quelques moments d’explorations au sein de villes et dans la gestion du personnage. Ce dernier point est d’ailleurs innovant : chaque combat vous rapporte des XP que vous pouvez utiliser pour vous soigner ou répartir pour augmenter vos statistiques. Le problème étant que ceux-ci font également office de vies dans les phases de plates-formes (un nombre important de point vous est soustrait à chaque faux pas) et, comme vous l'imaginez, celles-ci sont très difficiles. Il faut donc faire un choix. L’idée de sacrifice pourrait être intéressante mais comme dit plus haut, il est tout à fait possible de remporter les batailles avec quelques petites astuces, sans même gagner un seul niveau, ce qui fait tomber à l’eau l’ensemble du système.


Autant le dire, nous sommes loin de la réussite envisagée. Pourtant, malgré de nombreuses lacunes, je suis loin d’avoir détesté. Bien que discutable, l'univers possède une personnalité propre et la possibilité d’interagir avec lui reste très intéressant. C'est d'ailleurs ce point qui donne envie d'en voir le bout et de faire preuve de persévérance. De plus, les différents parallèles sont relativement courts (environ 4 heures), ce qui permet à la curiosité de l'emporter sur les défauts.


Dark Savior n’est certes pas l’exceptionnel RPG que l’on pouvait espérer sur Saturn, mais sa pertinence et son univers particulier feront que l’on appréciera le terminer une première fois. A essayer.

-Wave-
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le 19 nov. 2015

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