C'est la trouille au ventre que j'ai décidé, il y a un mois et demi, de reprendre en main pour la troisième fois depuis sa sortie le sombre, l'inénarrable Dark Souls : Prepare to Die Edition. Jamais terminé, ce nouveau run s'apparente pour moi à une sorte de suicide vidéo-ludique étant donné les anciennes colères bien intenses que le jeu m'a soigneusement procuré par le passé ! Cependant, poussé par l'envie de challenge (j'ai été servi la con d'sa race), l'envie d'en apprendre un peu plus sur cet univers mystérieux puis par les soldes Steam, j'ai cédé... Oui, on ne se refait pas !


Je connais Dark Souls, sa difficulté artifi...légendaire, sa communauté élitiste et tout l'encre qu'il a fait couler depuis sa sortie en 2011. Cette soudaine motivation masochiste provient également de l'opération marketing lancée à la suite de Dark Souls 2 et 3. Faiblesse oblige, me voilà aux commandes de mon Pyromancien (la meilleure classe selon Google) dans le sanctuaire des morts-vivants, mon objectif est simple : dépasser le niveau précédemment atteint, soit le boss "Papillusion" dans la "forêt du viol".


Laissez-moi vous raconter mon dépucelage sur Dark Souls trois années en amont. À l'époque de mes deux premières tentatives, je jouais sans guide. Ce qui est tout à fait normal, je n'avais pas envie de me gâcher le plaisir de la découverte. Après avoir exploré le village des Morts-Vivants de fond en comble et occis le boss des gargouilles sur les toits de l'église (ultra pète couilles au passage), je pensais que la suite logique de l'exploration se trouvait dans la forêt de Noiresouche, juste après le premier forgeron. Bah non en fait ! C'est en réalité un niveau de merde facultatif mais, impossible de le savoir sans guide ! Du coup, je me revois m'acharner gentiment à finir ce niveau pour au final me faire blaster par Papillusion avec mon bouclier de merde "défense dégât magique -30". Miam ! Ne sachant plus où aller du haut de mon incroyable level 25, je me décide à explorer le royaume des fantôme sous la ville puis les catacombes... Résultat : annihilation totale ! Ce sont les derniers niveaux du jeu.


Pour les néophytes qui hésiteraient à se lancer, il faut savoir que dans Dark Souls il n'y a absolument aucune indication sur ce que l'on doit faire et où (ceci n'est pas un reproche) : "démerde toi et surtout ferme bien ta gueule". Voilà la politique du jeu. Soit. Le joueur peut s'en accommoder mais Dark Souls est tellement punitif que ramer et explorer en vain devient vite frustrant. De plus, l'univers dans lequel vous évoluez est relativement ouvert, du coup il est facile de se paumer et de se faire retourner le cul par les monstres qui peuvent être bien plus puissants que vous dans des zones où vous n'avez littéralement rien à faire pour le moment. Ce que je ne savais pas à l'époque, c'est qu'il fallait passer au préalable par les zones des Profondeurs, du Hameau du Crépuscule et du Domaine de Quelaag (rien que ça).


Bien décidé à ne pas commettre les mêmes erreurs, je décide cette fois-ci de jouer avec un guide et de suivre scrupuleusement l'itinéraire prescrit et les indications vitales pour survie en zone ultra hostile. Tout se passe relativement bien malgré les quelques roustes habituelles distribuées par des boss extrêmement agacés. Et me voilà décapitant l'Hydre, tuant le Golem géant, pourfendant Papillusion et poursuivant mon aventure jusqu'à la superbe cité perchée sur une crête rocheuse : Anor Londo.


C'est contre Ornstein et Smough que j'ai capitulé après pratiquement 30 heures de jeu. L'un des boss les plus difficiles du jeu, à ce qu'il paraît. En tout cas, ma patience a des limites et je suis navré de dire que je préfère abandonner que m'exciter sur la manette ! Ce qui me chagrine le plus dans les phases contre les boss, c'est lorsqu'on utilise des objets comme la résine de pins ou les humanités (dans le but d'invoquer un allié précieux) et que l'on perd le combat. Les objets ne reviennent pas dans votre inventaire, ils sont utilisés et c'est tant pis pour toi. D'autant plus navrant qu'à Anor Londo il n'y a pas de marchands d'objets et le forgeron vend des trucs inintéressants. Du coup, je me suis retrouvé face à ces deux gaillards seul au monde, à recommencer encore et encore même si, à force, je parvenais à le faire de plus en plus de dégât mais Ornstein avait systématiquement raison de moi dans la deuxième partie du combat. Bref, je ne dis pas que ce boss est insurmontable, mais ce qui est certain c'est qu'il est atrocement pénible et frustrant. À peine rentré dans l'arène, il est possible de mourir en 15 secondes si vous n'êtes pas attentif aux attaques ennemies. Et rebelote, tout le chemin de merde à se retaper avec les mobs bien casse burnes à croiser... Que c'est chiaaaaaaant de devoir taper sur les mêmes putains de mobs quand vous crevez !!! Raaaaah !


Le gameplay du jeu est particulier. Technique et lourd, sont les deux termes qui me viennent en premier à l'esprit. Il faut être habile et patient avant de tuer un monstre et ne surtout pas bourriner sinon c'est carton rouge direct ! Lourd car vos mouvements sont plutôt lents, votre personnage (quelque soit sa classe) n'est pas un parangon d'agilité. À la manette, la maniabilité est déroutante au début puis on s'y habitue. Rien de spécial à dire, c'est une question de feeling, on aime ou pas. En tout cas au clavier cela doit être imbitable.


Dark Souls reste néanmoins une référence dans la gamme des jeux dark fantasy, la direction artistique est sublime que ce soit pour l'apparence des monstres ou l'ambiance visuel. Le monde dans lequel nous sommes plongés est très bien agencé, c'est presque de l'art !


Malgré ces nombreuses qualités évidentes que je ne renierai pas, Dark souls est un jeu casse couilles qui vous demandera beaucoup d'abnégation et de patience pour en arriver à bout. Sans guide, sans tuto ou conseils, j'ose affirmer que ce jeu est pratiquement impossible à finir sans se faire mutiler ou sans passer 400 heures dessus. Peu patient et impulsif, ce jeu n'est définitivement pas fait pour moi...et c'est pas faute d'avoir essayé !

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le 2 août 2016

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silaxe

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