Plat du pied, gros bonnets.

On ne va pas se mentir, dans la grande famille des jeux de Versus la série des Dead or Alive s’est toujours posée en mauvais garçon.
Trop simpliste pour les joueurs de Virtua Fighter, trop étranger au système de jeu de Tekken (coucou le mashing d’inputs), trop 3D pour ceux de Street ou KoF, et surtout trop racoleur pour...tout le monde.


Il faut dire que DoA, surfant un peu trop vite sur ses premiers succès, s’est un peu reposée sur ses lauriers. Dead or Alive 3, sublime (même si un brin maigre en contenu), et ensuite, c’est le drame. 
Difficile à croire que Tecmo et la Team Ninja se soient engouffrés dans ce DoA X (puis plus tard DoA Xtreme 2), «jeux de volley» vulgaires, au sens premier du terme, simples prétextes à faire juter des boutonneux de 12 piges devant des poitrines qui feraient pâlir de jalousie notre Nabilla nationale.


Retour aux choses sérieuses en 2006 avec DoA 4. Loin d’être mauvais, graphismes qui claquent, prise en main rapide, aspect technique renforcé (les counters bien moins gratos que dans l’épisode 3), Tecmo avance néanmoins à pas feutrés. On n’est pas loin d’une simple refonte graphique de l’épisode précédent (le vrai, pas les morues qui jouent au ballon). 


Arrive alors Dead or Alive 5, et pas au meilleur moment, il faut l’avouer. 2012, l’Esport pointe le bout de son nez, Super Street Fighter IV AE règne en maître sur les salons, Blazblue CSII à ses côtés, et autant dire qu’ils regardent le dernier opus de Tecmo d’un petit air dédaigneux. 
Sauf que. Sauf que oui, Dead or Alive contrairement aux suscités n’a jamais renié son côté arcade. Et arcade au sens ou il privilégie la simplicité d’accès tout en demandant une lecture du jeu exigeante basée sur un système pierre/feuille/ciseaux (frappe/counter/chope) diaboliquement bien pensé. 
Un roster relativement équilibré (relativement), modes de jeux ultra-complets, et la cerise pour la version Vita : les tutos sont des modèles du genre.


L’opus se paye en plus le luxe de se calmer sur ce qui est resté finalement son fonds de commerce : les boobs et l’érotisme soft très japonisant. Les héroïnes affichent désormais des proportions moins extraterrestres, mais elles suent et se salissent, faut bien compenser mon petit Kevin.

Alors oui, même avec des counter un poil plus durs à timer et des frame-traps un peu chelou, on est très loin de la technicité d’un Street IV ou de n’importe quel titre d’Arc Sys. Mais après tout, comparons ce qui est comparable. 


Au final donc, plus mature, plus valorisant au niveau du gameplay, plus beau et plus fun, n’en déplaise à certains Dead or Alive 5 fait bien partie des meilleurs jeux de bagarre actuels et, du haut de son 95C, il vous salue bien.