Les nécros morflent
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Il y a du bon dans ce Dead Space 3, du très bon, même. Malgré tout le mal qui en a été dit par les fans de la franchise qui n'ont pas voulu faire le deuil des Jump scares du premier opus ou les hippies qui ont accusé EA de pactiser avec les démons du Capitalisme, j'ai passé de très bons moments devant ce troisième volet.
Et oui, comme ça a été dit dans toutes les autres critiques : Dead Space 3 n'est pas un survival horror et a terminé sa mutation vers l'action sans concession.
Dead Space 2.5
DS3 n'invente pas grand chose. Le gameplay n'a pas trop bougé depuis le précédent opus et on passe toujours notre temps à démembrer des nécromorphes répugnants qu'on devra découper en petits tronçons jusqu'à ce qu'ils arrêtent de ramper en crachant du pus acide pour essayer de nous grignoter les mollets.
L'armement n'a pas évolué mais on peut désormais le personnaliser avec un système de craft plus encombrant qu'autre chose, et le bestiaire fait du sur-place, malgré quelques ajouts pas transcendants, que ce soit en terme de design ou de comportement. C'est d'autant plus dommage qu'ils n'ont pas choisi les meilleures créatures. On voit souvent les mêmes ennemis alors que certaines atrocités des opus précédents ont mystérieusement disparues, ou ne font qu'une ou deux fugaces apparitions (les amas de boyaux qui hurlent sur les murs, les "oiseaux" qui pondent dans les cadavres, ou les tentacules géants qui vous chopaient la jambe dans DS1)
Rien de neuf, donc, mais c'est toujours aussi bon de trancher de la bidoche putréfiée au cutter plasma ou de faire de grands travaux à la scie circulaire dans des golem de cadavres dont même les organes internes essayent de vous faire la peau.
Côté gameplay, je crois que les seules vraies nouveautés de cet épisode, ce sont les descentes et montées en rappel, ainsi que les brefs passages aux commandes d'engins spaciaux, deux ajouts bienvenus qui apportent un peu de fraîcheur dans le premier cas et quelques sueurs froides dans le second.
Plus c'est long, moins c'est bon
16h pour venir à bout du bousin, c'était au moins 8h de trop. S'ils avaient divisé la durée de vie par deux en condensant un peu les séquences marquantes et en réduisant la quantité d'enfilades de couloirs où les nécromorphes sont saupoudrés semi-aléatoirement sans jamais présenter un réel difficulté, le jeu en serait sorti bien meilleur, bien plus intense.
4h d'open world dans l'espace, 4h de trip "Lost Planet" et on tenait un hit de la trempe des deux premiers (l'innovation en moins).
Par ailleurs, le jeu est très inégal :
[SPOILER sur les chapitres du jeu, rien sur l'histoire]
Alors on ne s'ennuie jamais vraiment mais trop de couloirs, trop d'ennemis, trop d'artefacts à collecter dans trop de bases avec trop de craft pour garder son armement à jour à fabriquer régulièrement de nouvelles armes qu'on utilisera 20 secondes avant de revenir au Cutter Plasma, tellement plus efficace et réjouissant. Les ennemis humains font leur retour mais on leur pardonne d'avoir une IA aux fraise car c'est rigolo de les voir se fait massacrer par les nécromorphes et tout ce beau monde crée un bordel assez réjouissant à l'écran.
Pourquoi un 7 ?
Si c'est si mal rythmé, trop long et pas très mémorable, pourquoi aller jusqu'au 7 ?
Parce que si c'est un Dead Space médiocre, ça reste un bon jeu. Le gameplay est riche et plaisant, avec un personnage plus réactif qu'avant et des gadgets dont je me lasse pas trop, comme le gravity gun et le slow-mo localisé ou les passages en zéro G.
Visuellement, c'est toujours aussi magnifique et l'ambiance est parfois si réussie que j'ai envie de pardonner les passages plus pantouflards. Le moteur affiche une quantité affolante de petits détails et les graphistes ont su créer un univers remarquablement cohérent et détaillé, crédible dans ses moindres textures rouillées, et sublimé par des effets de lumière incroyables.
Toute la partie sonore est un sans faute, avec des effets répugnants, une ambiance malsaine et pesante, à laquelle se marie une OST qui m'a semblée plus présente et inspirée que dans les premiers chapitres.
C'est vraiment dommage que tout ça soit porté par un scénario aussi médiocre, piètrement mis en scène, avec une galerie de personnages qui vont du ridicule à l'insupportable, un Isaac pleurnichard à qui on colle une nouvelle romance inutile dans un trio amoureux complètement hors-sujet aux enjeux dignes de Twilight.
Le scénario minimaliste de Dead Space 1 m'avait plu, et prenait un tournant plus sombre dans la suite, avec un Isaac tourmenté dont les hallucinations devenaient parfois franchement inquiétantes, mais là, je me suis rarement senti aussi peu concerné par les événements et les morts successives des protagonistes ne m'inspirait rien de plus que du soulagement.
Mais 7 quand même, parce que je suis bon public avec cette saga. C'est bien payé =)
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Créée
le 21 août 2015
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