Si en lisant le titre de cette critique vous avez automatiquement fredonné la suite des paroles de ce fameux générique c'est probablement qu'étant enfant, ou non, vous avez eu l'occasion de voir un ou plusieurs épisodes de Digimon Adventure.


Diffusait par chez nous au début des années 2000 sur la chaîne Fox Kid l'anime souffrait de pas mal de problèmes tant au niveau de l'animation qu'au niveau de la traduction qui était en faite une traduction de traduction car calquée sur la version américaine du show, sans parler de la censure à laquelle Digimon adventure, comme beaucoup d'anime de l'époque, n'a pas échappé.


Mais malgré ses nombreux défauts l'anime avait le mérite d'aborder des sujets plutôt sombre comme le divorce ou l'adoption de façon bien plus mature que son rival de l'époque, j'ai nommé Pokemon. Rajoutez à cela une ost excellente ainsi qu'un très bon générique EN VERSION ORIGINALE.


Car oui il faut savoir faire abstraction de la nostalgie parfois pour se rendre compte que les génériques d'anime repris à la française sont pour la plupart, au mieux peu inspiré, au pire de bonne grosse purge. Et non Jean-Dorothée je te vois déjà bomber le torse et me cracher à la gueule ton amour pour Bernard Minet qui a fait ton enfance etc etc... Mais on ne peut objectivement pas comparer ce braillement de Ronflex sauvage à cette tuerie qu'est Pegasus Fantasy !


Digimon a également pour lui un premier Film réalisé par Mamoru Hosoda dont certaines scènes et visuels ressemblent terriblement à celle du sympathique Summer Wars qu'il réalisera quelques années plus tard. Le film Digimon faisant ici office de premier G pour ce dernier, l'univers permettant de traiter le thème de l’inter-connectivité et des affres du virtuel qui seront à l'honneur dans Summers Wars et... Hein ?


Digimon Cyber Sleuth ?


Jamais entendue parler.


Bon allez ça suffit.


Revenons à nos mouton.


Digimon Cyber Sleuth, et non pas Cyber "Slut" auquel cas le gameplay aurait probablement été légèrement différent, est un jeu ps vita sorti par chez nous il y a peu uniquement en dématérialiser. Nouvelle invitation à plonger dans le Digi-World au côté de nos compagnons Digimon.


Digimon cyber sleuth se divise en plusieurs chapitres, vingt pour être exacte, qui feront avancer de façon plus ou moins significative le scénario principal. S'assurant ainsi une bonne durée de vie le titre à amplement de quoi vous faire dépasser les 50 heures de jeu, 75 et quelques pour ma part mais je joue assez lentement il faut l'admettre.


Les collectionneurs seront aux anges avec plus de 200 bestioles à capturer au design plus ou moins classe et les fans de stratégie pourront se faire plaisir avec un système de combat bien huilé. Tout comme Pokemon ce dernier est basé sur le concept des types et des faiblesses mais se démarque par des équipes de 9 Digimon et des combats de trois contre trois.


On regrettera tout de même le peu de diversité parmi les techniques de nos Digimon qui freine légèrement l'aspect stratégique et amenuisera la surprise durant les combats en plus de les rendre parfois un peu redondant. A contrario le fait que chaque Digimon ait son attaque signature est franchement sympa en plus de permettre une vrai iconisation de certains d'entre eux.


En revanche le mode normal s'apparentant la plupart du temps à une promenade de santé il faudra attendre certains combats de boss, l'option Colisseum ou passer en mode hard pour réellement prendre conscience de la richesse du gameplay.


A noter néanmoins que le mode hard est parfois complètement pété donnant lieu à des pics de difficulté assez dingue (One shot, esquive, vitesse de folie ect ect...) durant lesquelles notre statue de joueur nous est parfois retiré vus la vitesse à laquelle notre équipe se fait violer par l'adversaire sans même qu'on ait pu tenter de lui chatouiller le lobe d'oreille.


Niveau graphisme pas grand-chose à dire. L'ensemble est agréable à l’œil ni sublime, ni immonde. La direction artistique est sympathique mais un peu trop timide, trop sage à mon gout. Pas grand chose à redire non plus au niveau des environnements urbain qui jouent la carte de la fidélité (Akihabara, Shinjuku, Shibuya...) cependant je trouve que les espaces virtuels auraient mérité une petite touche de folie vue la liberté artistique laissée par ce genre d'univers il y avait moyen de faire plus imaginatif. Mention spéciale tout de même au Galacta Park et au passage dans le musé, ainsi qu'à la tour dans le Digi-World à la fin du jeu qui sont assez rafraîchissant.


Pour terminer là-dessus mention tout aussi spéciale mais moins agréable à certains moments vers les derniers chapitres durant lesquelles mes promenades en villes ressemblaient au jogging d'un paraplégique dans un film de Jonh Woo ou, dis plus clairement : je ramais du cul à mort. Je ne sais pas si c'est dû à un problème d'optimisation ou autres mais c'était pas beau à voir.


On enchaîne sur le Chara Design qui est une vraie merveille ! C'est Suzuhito Yasuda qui en a eu la charge, un grand monsieur au style particulier que vous avez peut-être déjà eu l'occasion de voir dans Yozakura Quartet son manga personnel, ainsi que bien sur dans le formidable Durarara !


Le style est facilement reconnaissable et pour cause tous ses personnages transpirent de charisme. Trait fin, style élancé donnant cet aspect presque glissant au personnage, non vraiment allez voir vous ne serez pas déçue c'est juste sublime ! J'avoue avoir un gros faible pour les personnages féminin mais ça c'est plus subjectif. Enfin bref, un des rares artistes avec Huke dont la simple présence peut justifier mon achat.


Rapide passage sur l'ost, vous trouvez que ce morceau et ce morceau ont une petite ressemblance ? Alors ne faite pas comme les abrutis que j'ai pu voir sur youtube qui demande si le compositeur de Digimon Cyber Sleuth a volé des morceaux à Danganronpa. Faite des recherches 5 secondes et vous verrez qu'il s'agit du même compositeur. Malheureusement ces nouvelles compositions ne sont pas au niveau de l'ost de Danganronpa mais restent quand même fort sympathiques. Et puis le simple nom de Masafumi Takada est déjà un gage de qualité en soi.


Terminons donc par un morceau assez gros qu'on va tâcher de synthétiser du mieux possible : Le scénario. Brandissant l'excuse du possible spoil je vais faciliter la vie à vos yeux rouges de fatigue et à mes poignets usés par l'efforts, me permettant ainsi d'aller à l'essentiel. Le scénario est bien construit. Ce dernier possède son lot de suprise, d'épic, de drame avec une écriture maîtrisée. Le ton se veut assez mature les gars ayant bien compris que ceux qui joueront à ce jeu sont, en majorité, ceux ayant découvert la franchise enfant.


Que ce soit dans les thèmes abordés, le visuel des personnages, les références à certaines œuvres littéraires, certains films ou juste simplement le contenu des dlc offerts ont sent que les anciens fans sont les cibles premières. Je ne vais pas m'étendre plus que ça sur les personnages ils sont tous intéressant à leur façon et évitent les stéréotypes dans lesquelles ils auraient pu tomber se moquant même de ces derniers par moments. Évoluant au fil des épreuves ils apportent chacun leur pierre à l'édifice. Le scénario se permet même un petit sous-texte sur les dangers du virtuelle ainsi que notre rapport à la réalité tout à fait d'actualité avec l'arrivée de la fameuse VR.


Dernière petite remarque, le jeu dépeint un portrait de l'Otaku assez peu reluisant malgré toutes les références à cette culture (Jojo pose, Kamehameha...) que l'on peut trouver au fil de l'aventure ce qui est parfois assez troublant. Ceci pouvant s'expliquer par le sens du terme Otaku au Japon qui peut en fonction des circonstances avoir un aspect bien plus péjoratif que celui qu'on lui prête par chez nous.


Vous l'aurez donc compris Digimon Cyber Sleuth est un très bon jeu, aussi bon dans ses mécaniques que dans son histoire exceptions faite de quelques passages à vide dû à des quêtes annexes obligatoires (ne cherchez pas la logique) il reste néanmoins un jeu parfait pour patienter jusqu'à l'arrivée du prochain Poke...


Ha excusez-moi c'est le coup de fil que j'attendais...




Nintendo : Alors on fait des louanges à Digimon, et Pokemon dans tout ça hein ?! C'est elle pourtant la franchise de ton enfance !


Ben tien oui Pokemon, parlons-en de Pokemon ! Vous êtes au courant que les fans de la franchise sont en pleine traverser du désert depuis deux ans maintenant !


Pas la moindre news sur un futur jeu canon, pas le moindre indice à se mettre sous la dent !


Vous avez presque réussi l'exploit de faire passer inaperçue les 20 ans de la saga c'est quand même pas rien ! Alors c'est bien sympa de ressortir les premières versions avec des consoles a leur image mais ça fait pas le café ! C'est pas ce qu'on attend et vous le savez !


Nintendo : Mais on a fait Pokemon shuff...


OH NON ! Ne prononce pas ce nom en ma présence. Ecoute ne t'enfonce pas plus, il faut parfois savoir reconnaître sa défaite.


Nintendo : Sale traître...


J'ai toujours eu du mal avec ce principe de dichotomy sur lequel internet fonctionne les trois quarts du temps. Cette obligation de choisir entre un camp ou un autre en laissant entre les deux un espèce de No mans land de la honte. Oui en effet, Digimon et Pokemon étaient en compétition dans les années 90 le principe se ressemblait, les histoires aussi et le public visé était plus ou moins le même.


On est en 2016 à présent, de l'eau a coulé sous les ponts et les gens qui étaient fascinés par ces deux univers tournent autour de la vingtaine aujourd'hui et j'ose espérer que maintenant ces personnes ont un sens critique suffisamment développé pour accepter le fait qu'on puisse apprécier ces deux licences sans déclencher un pogrom ! Et durant cette période de diète du coté des monstres de poche tu ne m'en voudras pas d’accueillir à bras ouverts un excellent jeu de ton rival d'il y a 20 ans !


Nintendo : Et Pokemon Soleil et Lune ?! Alors !?


Ok l'annonce était parfaite mais on a absolument rien vu ! Et puis c'est quoi ce Nintendo direct aussi court que la durée de vie d'un clodo parisien en plein hiver ! Ha... Il a raccroché...


C'est ainsi que l'homme qui se prénommait Dr Stein joua à Digimon pour célébrer les 20 ans de Pokemon.

Dr_Stein
8
Écrit par

Créée

le 6 mars 2016

Critique lue 653 fois

3 j'aime

Dr_Stein

Écrit par

Critique lue 653 fois

3

D'autres avis sur Digimon Story: Cyber Sleuth

Digimon Story: Cyber Sleuth
Sofian_DeRochdi
8

Digivolution!

Histoire/Scénario : L’histoire peut sembler assez basique voir enfantine au premier abord. Mais finalement, c’est tout le contraire. Le scénario du jeu est assez mature et complexe. On y traite...

le 13 févr. 2019

3 j'aime

Digimon Story: Cyber Sleuth
Bruninho87
7

Digimon petit monstre

Bien que je sois un fervent admirateur de la concurrence, à savoir Pokémon, j’ai eu carrément une grosse envie de me jeter dans l’aventure Digimon Story : Cyber Sleuth sorti dernièrement sur PS4 (et...

le 21 juil. 2016

3 j'aime

Digimon Story: Cyber Sleuth
Dr_Stein
8

Digimon, petit monstre...

Si en lisant le titre de cette critique vous avez automatiquement fredonné la suite des paroles de ce fameux générique c'est probablement qu'étant enfant, ou non, vous avez eu l'occasion de voir un...

le 6 mars 2016

3 j'aime

Du même critique

Grimgar : Le monde des cendres et de fantaisie
Dr_Stein
8

Batissons sur les cendres le feu n'en sera que plus beau.

Au coude à coude avec Erased pour le prix de l'anime de la saison le plus fort émotionnellement Hai to Gensou no Grimgar se paît en plus le luxe d'être vraiment magnifique visuellement. Peinture à...

le 29 mars 2016

17 j'aime

1

Shiki
Dr_Stein
8

Qui est le véritable monstre ?

Je n'ai pas vu énormément d'anime d'horreur à part Umineko no Naku Koro ni qui est...Spécial dirons nous. J’avais longtemps hésité à commencer Another que je n'avais au final pas retenu. Après ces...

le 22 févr. 2014

12 j'aime

3

Mekaku City Actors
Dr_Stein
9

Mekakugatari ?

Ha, Mekakucity Actors ! Je pense que comme beaucoup de fans d'anime, je prends beaucoup de plaisir à chaque nouvelles saisons à faire la liste des sorties que je compte suivre durant cette période...

le 11 juil. 2014

11 j'aime