Doom
7.9
Doom

Jeu de id Software et Bethesda Softworks (2016PlayStation 4)

En 1993, Doom marqua de son empreinte le jeu vidéo en démocratisant le genre FPS, à tel point que tous les jeux de tir en vue subjectif sortant après lui furent appelés «doom-like». Vingts années plus tard, iD Software ressuscite la licence en prenant le pari osé de reprendre à l'identique ce gameplay old school dans le monde des FPS modernes pour joueurs sans skill.


Mars Attacké!


Vous commencez l'aventure dans une base de l'UAC sur Mars dans votre plus simple appareil, attaché sur un autel où des démons étaient en train de vous sacrifier. Manque de chance pour eux, c'est à ce moment là que vous vous réveillez, que vous trouvez votre armure et que vous êtes le Space Marine! C'est le gros bordel et les démons de l'enfer décident d'envahir la base martienne. Comment sont-ils arrivés là et comment les renvoyer chez eux à grand coup de fusil à canon scié dans leurs gueules? Vous l'aurez compris le scénario est ultra basique car l’intérêt du jeu se trouve ailleurs. Pour ceux qui veulent quand même en savoir plus. N'hésitez pas à fouiner un peu partout pour récupérer des documents relayant un peu plus d'informations concernant la situation, sur le bestiaire ennemi ainsi que sur l'armement et ses améliorations.


Phobos, Deimos, Kratos...


Ce remake de Doom pourra rebuter les jeunes joueurs car hormis ses graphismes, le gameplay du titre d'iD Software sent bon le FPS des 90's. Ici pas besoin de recharger son arme, la santé ne se régénère pas automatiquement, fragments d'armure à récupérer et choix des armes via une roue de sélection allant du simple pistolet, à la Gatling en passant par le fusil à pompe et autre lance-roquette. La tronçonneuse est toujours de la partie mais sert d'arme joker. En effet, elle est tellement puissante qu'elle peut découper n'importe quel gros démon de l'enfer en deux. Selon la taille de la bestiole il faudra plus ou moins de carburant et ce dernier est limité sur Mars. Donc la tronçonneuse c'est la solution en dernier recours.


La progression dans le jeu est aussi fidèle que dans les deux premiers opus. Le joueur doit nettoyer un niveau de fond en comble en passant via des portes de couleurs qui s'ouvrent uniquement avec la ou les clés correspondantes. Les passages secrets font également leurs apparitions. Parfois il sera possible de trouver une Rune au détour d'un couloir. Une fois activée, on se retrouve téléporté dans une arène où un défi attend le joueur. Une fois remporté, on débloque de nouvelles compétences. D'ailleurs il existe une multitude d'améliorations à récupérer dans le jeu: des améliorations d'armure, de santé, de munitions, des modifications pour chacune des armes etc etc. Tout cela ne sera pas de trop pour survivre dans cet enfer car Doom se veut très difficile même dans la difficulté la plus basse.


La grosse nouveauté réside dans les Glory Kills. Derrière ce nom se cache une exécution bien gore pour achever un ennemi. Une fois qu'un démon a subi assez de dégâts, il se voit clignoter en jaune (bleu si ce dernier est trop loin). A ce moment là, il suffira d'appuyer sur R3 pour déclencher une exécution. En plus de rendre les fusillades stylées et rythmées, cette nouveauté apporte un côté tactique bienvenue. Car certains démons donnent de la vie et d'autres des munitions en se faisant massacrer ainsi. Un peu à la manière d'un God of War, lorsque Kratos a la possibilité d'achever un minotaure avec un QTE pour récupérer de la santé.


Réalisation d'un autre monde.


Il faut bien avouer que Doom n'est pas très beau. Sans être moche non plus et proposant de jolis effets de lumière et de particules, force est de constater que le titre d'iD Software propose des textures pauvres, des décors assez vides et un gros tearing souvent présent venant gâcher la fête. A croire qu'il a fallu faire toutes ces concessions pour pouvoir faire tourner le jeu de façon impeccable en 60fps constant. Le gore à outrance lors des Glory Kills ainsi que des inscriptions sataniques font de Doom,un titre à ne pas mettre entre les mains des plus jeunes joueurs.


Pour ceux qui n'avaient pas apprécié le changement de genre apporté par le troisième épisode, rassurez-vous: ce remake n'est plus un survival-horror rempli de jump scares mais un bon gros shooter bourrin à l'ancienne. Les musiques cultes de Doom font leurs apparitions dès que les hostilités commencent et il y a rien de tel pour se mettre dans l'ambiance. Le son des armes est de qualité ainsi que le peu de doublage en français. Dommage que l'IA commentant les parties en ligne possède une voix trop douce, ce qui ne colle pas vraiment avec la boucherie qui s'exerce sur place.


L'enfer c'est les autres.


En parlant du online, ici aussi il est question de coller à l'esprit old school. Il ne faudra pas s'attendre à des killstreaks, de la campouze et survivre plus de cinq secondes sans bouger. Seul le talent compte car il faudra chercher la vie et les munitions sur place. Pour résumer grossièrement, le multi de Doom ressemble fortement à celui de Quake 3 Arena. Jouable à 6vs6 dans un des huit modes de jeu que sont le match à mort par équipe, la capture de zone (avec une version mobile) ou la capture d'âmes pour ne citer qu'eux, le multijoueur se révèle être plutôt complet.


Après chaque partie, on gagne de l'XP faisant débloquer de nouvelles armes, kits de survie qui sont des petits bonus temporaires ou de nouvelles pièces d'armure pour tuner son soldat de la tête au pied. Après avoir choisi son arme primaire et secondaire ainsi que ses grenades c'est partie pour le massacre. Le réseau est stable et il faudra bien connaître les maps par cœur pour récupérer avant tout le monde certain bonus comme l'invisibilité, les dégâts x2 ou la Rune permettant de se transformer en démon afin de faire un joli carnage. Ce dernier peut être abattu rapidement par un railgun qui apparaît sur la carte une fois qu'un joueur s'est transformé en démon histoire d'équilibrer la donne.


En bref le multijoueur parlera surtout aux anciens joueurs qui ont connu la bonne époque des jeux où il fallait s’entraîner pour devenir bon. Dommage cependant qu'il soit impossible de créer son clan ni même représenter ses couleurs via un Tag. Afin de rendre le multijoueur infini, les développeurs ont créé le mode SnapMap qui est un éditeur de niveaux. Il existe plusieurs didacticiels afin de comprendre comment cela fonctionne. Ces derniers sont bien expliqués et permettent rapidement de connaître les rudiments de base pour fabriquer des arènes avant de pouvoir les tester (en ajoutant des Bots) ou les publier en ligne.


Les PLUS:



  • Des gunfights dynamiques.

  • Un véritable Doom.

  • Le online old school.

  • Une fluidité exemplaire.

  • Le SnapMap.


Les MOINS:



  • Une réalisation moyenne.

  • Le tearing.

  • Un solo qui aurait mérité d'être plus développé.


Difficile de croire que le titre d'iD Software soit sorti en 2016 tant tout transpire bon la bonne période où le Club Dorothée existait encore, que l'€uro n'avait pas foutu notre économie en l'air, qu'Ace of Base cartonnait dans les charts et que Doom se jouait sur une disquette. Ce remake est comme une relique d'une ère glorieuse auquel il aurait pu devenir un titre véritablement incontournable si la réalisation avait suivit.

Nightmare1984
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Liste de mes Platines obtenus !!!, E3 2015: Mon Top 10 et Les meilleurs jeux vidéo de 2016

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le 15 mai 2016

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Nightmare1984

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