Son Groku prend la moitié du roster

Annoncé en grande pompe durant une conf magique de Microsoft à l’E3 2017, Dragon Ball FighterZ a quasi instantanément conquis le public, que ce soit les consommateurs assidus qui achètent chaque année le nouveau bousin… euh jeu DBZ annuel, ou ceux qui comme moi n’avaient plus retouché à un jeu DBZ, suite à l’apothéose vidéoludique atteint avec Budokai Tenkaichi 3 (ou Sparking Meteor pour les puristes), qui a malheureusement été suivi par une catastrophique dégringolade...

Arc System Work, les parents de Guilty Gear, nous promettaient alors un renouveau avec ce qui serait le jeu Dragon Ball le plus spectaculaire jamais créé, ainsi que le plus fidèle à la célèbre adaptation animée du studio Tôei Animation. Les premiers trailers laissaient entrevoir l’amour des développeurs pour le manga d’origine et leur indifférence envers Super, avec une gamme de transformations s’arrêtant au super saiyan 3, le retour de personnages oubliés comme Tenshinhan et Yamcha, ainsi que des séquences appelées “Dramatic Intro/Finish” nous faisant revivre les scènes les plus iconiques du manga, parfois en début, parfois en fin de combat. Mais Bandai, Toei ou je ne sais quel autre marketeux en col blanc s’en est mêlé et sont ainsi apparu les super saiyans bleus, rouges, roses, gris (fin, vous avez qu’à regarder une gay pride pour le listing complet !).

Et là les vieux comme moi, n’auront que leurs yeux pour pleurer l’absence (inadmissible) des persos du Dragon Ball de la première heure, recalés par des Black Goku, Jiren, Hit, Bills et j’en passe. Sans oubliés les Vegeto et Gogeta qu’on aurait aimé retrouvé avec leur belle chevelure blondes cendrés comme le soleil, mais qu’on devra supporter dans leur version bleu aseptisé. Mais ça “ce n’est que du cosmétique”, me direz-vous, et vous n’aurez pas complètement tort, mais un peu car la composante fanservice, “l’enrobage”, a tout de même son importance dans un jeu de ce style...

Mais soit, venons-en au gameplay, Dragon Ball FighterZ se vantait d’être le premier jeu de combat Dragon Ball “sérieux”, c’est dire à dire tourné vers l’E-sport et la compétition. Et même si c’est en grande partie marketing, il aura bien réussi son pari, malgré quelques déboires et tournois annulés de l’autre côté de l’Atlantique, à cause d’un des ayants-droits (que l’on suppose être Toei Animation).

Le jeu a bénéficié donc, en plus d’un moteur solide, de l’expertise de Arcsys en terme de système jeux de combat et d’une philosophie inspirée du cross-over Marvel vs. Capcom, avec notamment du tag battle en 3 vs 3, là où le dernier MvC n’est limité qu’à du 2 vs 2. Pour le reste, le jeu se voulant plus accessible que les autres jeux du studio, il met en place ce qu’on appelle les “auto-combos”, des longues attaques qui se déclenchent simplement en appuyant avec insistance sur un seul bouton. Le métagame repose donc principalement sur ce que l’on appelle “le zoning” quand on veut se la péter, et qui veut simplement dire : la gestion de la zone de combat et du timing.

Les développeurs ayant voulus en mettre plein les yeux, les combats démarrent et finissent par des séquences animées avec le moteur du jeu, d’une extrême fidélité au dessin-animé, et peuvent être ponctués selon les performances des joueurs, par de magnifiques coups spéciaux et autres explosions et changement de terrain, mettant l’accent sur le spectaculaire et la démesure, à l’image du manga. On en vient donc à la partie à la fois la plus réussie, mais aussi la plus décevante du jeu : le fanservice.

Car oui si visuellement le jeu ne peut faire l’objet d’aucun reproche, sur le contenu en revanche, il y a largement à redire. À commencer par le roster, occupé en grande partie par Son Goku, d’où le jeu de mot pourri qui sert de titre à ce test bourré de mauvaise foi. En réalité je n’aurais rien eu à redire, si les 10 Goku étaient noyés dans un roster de 160 personnages, à l’instar de Budokai Tenkaichi 3, mais pour un pauvre roster d’une vingtaine de personnages, il faut avouer que c’est plus que gênant.

L’autre soucis, c’est la surreprésentation des personnages issus de Dragon Ball Super, les plus jeunes en seront ravis et j’ai rien contre (enfin si, je déteste cette série, mais là n’est pas la question). Le soucis de mon côté, c’est de ne pas avoir mon Tao Pai Pai, Kamé Sennin ou Aralé… J’ai cru comprendre que la première partie du manga n’était pas très appréciée du public américain, m’enfin bon…

Je pourrai aussi pesté sur l’absence des BGM de Kikuchi (même en dlc), le nombre très réduit de stage (même un lieu emblématique comme le palais de Kami est absent du jeu), l’absence de transformations ingame, du fait que des personnages comme Ginyu n’aient même pas leur voix habituelles, l’absence de VF pourtant fortement réclamée et la non-présence de costumes alternatifs, que l’on est habitués à voir dans TOUS les jeux de combat (depuis Virtua Fighter ou Dead or Alive premier du nom, me souviens plus trop..) sauf dans les jeux Arcsys (faut dire que le studio travaille dans des conditions très artisanales).

Reste que j’ai passé un nombre incroyable d’heures sur ce jeu au point d’en obtenir les 1000G, en rassemblant notamment 20 PUT**** de Millions de Zénis et que j’ai retourné son mode histoire plus que médiocre dans tous les sens, jusqu’à en obtenir le 100% !

Bon et sinon, parlons de C-21... C’est un bon perso, n’est-ce pas ?