Dragon's Crown
7.4
Dragon's Crown

Jeu de Vanillaware Ltd., Atlus et NIS America (2013PlayStation 3)

Ayant adoré Muramasa sur Wii, Dragon's Crown, le nouveau jeu du studio Vanillaware me faisait forcément de l’œil. Il faut dire que l'esthétique particulière, mais réussie, saute au visage comme une peinture de grand maître. Avec ses personnages aux proportions bizarres, sa 2D aux couleurs chaudes et éclatantes et ses artworks magnifiques, le jeu saura faire fondre les cœurs des gamers les plus blasés.
Dans cette esthétique mais aussi dans le scénario et la narration, le jeu installe une ambiance unique, à mi chemin entre le moyen âge et ses histoires chevaleresques et une ambiance traditionnelle nippone.
Puisque l'on parle de la narration il convient de souligner la nature épique de cette dernière lors de l'accomplissement d'actes importants, qui accentue le sentiment de jouissance après avoir terrassé un dragon majestueux et renforce la gloire qui nous est alors octroyée par les habitants du royaume (élément indirectement transmis par le narrateur d'ailleurs). Sans doute que la voix du narrateur y est aussi pour beaucoup.

L'ambiance, l'esthétique et la narration procure donc au jeu une identité remarquable et appréciable ; le gameplay n'est pas en reste puisque chaque personnage se joue de manière très différente. Certes la sorcière et le magicien ont un système de jeu identique basé sur la recharge de son compteur magique afin de pouvoir continuer à lancer des sorts, mais le magicien est plus offensif tandis que sa compère disposera de sorts de soutien ; de même la mage lévite plus lentement alors que la jeune femme aux formes généreuses se voit attribuer un dash aérien très rapide. Pour le reste le chevalier se montrera un tank des plus efficaces avec ses moulinets d'épée (ou de hache) et des potions pour augmenter résistance et force ; l'amazone fait aussi dans le corps à corps mais se veut plus mobile au fur et à mesure des coups portés (avec mode berserk à la clé) ; le nain peut se battre efficacement à mains nues et peut lancer ses ennemis (et créer des bombes ou des barils explosifs) ; enfin l'elfe se bat à l'arc (et doit donc gérer son stock de flèches) et se différencie par son gameplay aérien et très mobile.

Avec ces personnages, notre fine équipe (de quatre combattants maximum) va arpenter des donjons variés comportant deux itinéraires menant à deux boss différents. Le nombre de clins d'oeil à diverses références cinématographiques ou à vidéo ludiques est important : on citera la possibilité de monter des créatures comme dans Golden Axe, de diriger un tapis volant fuyant des vagues de lave comme dans Aladdin sur Megadrive, de combattre un lapin tueur comme dans le film Sacré Graal...
L'intérêt pour le joueur est alors d'enchaîner le plus de donjons possibles afin de se voir octroyer des multiplicateurs de score (pour monter rapidement en expérience), de gains monétaires, de voir améliorer la possibilité de trouver des trésors rares mais aussi de gagner de plus en plus de vie (jusqu'à neuf).
Le loot constitue l'intérêt et la carotte du jeu, et l'on se plaira à voir son équipement s'améliorer et se renforcer. Tout le plaisir du jeu tient dans la constitution de sacs (jusqu'à neuf là aussi) compétitifs afin de pouvoir enchaîner les aventures et devenir de plus en plus puissant. Cette montée en puissance est bien réelle et tangible.

Par ailleurs le jeu à le mérite de proposer des quêtes qui, avec la montée en niveau, permettront de gagner des points de compétence pour améliorer ses techniques, en acheter de nouvelles ou renforcer des aptitudes communes comme la barre de vie, le nombre de places dans le sac pour l'équipement ou autres.
Ces quêtes ne consistent pas toutes à tuer telle quantité de monstre mais proposeront aussi de découvrir les passages secrets qui sont disséminés dans les niveaux à la faveur d'un mur à écrouler ou de runes à placer.
Les décors sont d'ailleurs remplis d’emplacements pour insérer des runes afin d'obtenir un effet magique temporaire qui se révèlera parfois bien utile.

Et ce même si la difficulté ne se montre pas aussi redoutable que ce que l'on aurait pu craindre. C'est peut-être l'unique faiblesse du jeu, il nous pousse à monter en niveau et à mieux s'équiper mais la conséquence est que l'on devient très vite trop puissant, et ce même par rapport aux boss du jeu. Mais la variété des combats efface quelque peu cette frustration. Hormis pour le boss de fin qu'on aurait aimé plus original à combattre et plus coriace.

On pourrait parler des heures des musiques divines du jeu, de sa beauté, de la partie cuisine qui donne faim tellement elle est bien mise en valeur, de la petite surprise qui vous attend au neuvième étage du labyrinthe du chaos (sorte de melting pot aléatoire des niveaux, éléments de décor, ennemis et boss du jeu) mais cela prendrait beaucoup de temps et gâcherait aussi le plaisir de la découverte.

Dragon's Crown est le bijou de la couronne, un jeu au gameplay ciselé, au système de progression passionnant malgré son apparente façade rébarbative et procure au joueur une aventure épique, mélangeant beat'em all à l'ancienne et RPG.

Congratulations, dragon slayer !
ngc111
9
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Créée

le 7 févr. 2014

Critique lue 308 fois

2 j'aime

ngc111

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