Massacre à la sulfateuse.

Dusk ne s’embarrasse pas de beaucoup avant de nous lancer dans la mêlée: une vilaine voix demande notre mort, on chope une paire de faucilles (la classe, quand même), et nous voilà parti dézinguer 3 mabouls avec des tronçonneuses, avant d'enchaîner sur une pelletée d'autres personnages aussi peu recommandables. Si le jeu démarre assez mollement niveau combat (tout le premier épisode des 3 qui composent l'aventure est un petit peu plan-plan), on remarque assez vite que pas mal d'efforts ont été fait pour donner une identité visuelle au titre, notamment avec la couleur et la lumière. Le jeu a au final pas mal de gueule et certains environnements sont vraiment inspirés, l'atmosphère est prenante et permet au titre d'être plus qu'une simple succession de bastons ponctuées par de la recherche de clés, d'autant que le tout est plutôt varié, avec des ambiances renvoyant tantôt à Lovecraft, tantôt à Resident Evil 4 ou Massacre à la tronçonneuse, entre autres. Faut se faire au style graphique par contre, et accepter le fait qu'il y ait sans doute moins de polygones que de types d'ennemis. Quand il s'agit d'affronter ces derniers, Dusk peut se montrer assez inégal. A son meilleur, le jeu est digne de ses inspirations, avec des arènes bien fichues conçues pour favoriser le mouvement, des projectiles à éviter dans tous les sens et des ennemis intéressant à affronter sur une musique qui envoie (la B.O est très sympa). Mais quand il a pas envie, le jeu nous balance 50 fois le même clampin sur un terrain vague ou nous force à nous planquer à cause d'un level design parfois un peu étrange, pas hyper agréable pour un jeu avec un perso qui se contrôle comme une savonnette. La toute dernière arène est d'ailleurs assez symptomatique, où le jeu nous envoie 250 ennemis (sur plusieurs vagues, quand même) sur un terrain tout plat; il y a quand même la variété des ennemis et des flingues, et la tension est là, mais tourner autour de la map en bunny-hopping (assez chouette à exploiter d'ailleurs) pendant 10 minutes pour éviter de calancher, c'est quand même un peu limité niveau gameplay. Les boss ne sont pas très intéressants non plus, à l'exception du dernier, plutôt sympa. J'ai pas mal noirci le tableau, mais les combats restent pour une majorité vraiment bons une fois passé le premier épisode (même si l'on atteint rarement la fluidité d'un DOOM 2016), et le jeu se veut assez varié dans les situations et le level-design (d'où les ratés sans doute). Le bestiaire est en général lui aussi réussi, malgré quelques faux pas (notamment au niveau des points de vie, ou des boss qui deviennent des ennemis lambdas), mais l'arsenal mis à disposition manque pas mal d'originalité; les sensations sont là, mais l'artillerie de DOOM a quand même plus de 25 ans, il serait peut être temps de renouveler (et y a même pas de BFG). Le jeu est assez court, moins de 6 heures en difficile pour moi, mais vous pourrez y retourner pour trouver les secrets ou faire les défis. J'ai pas tellement eu envie d'y retourner cela dit, j'ai eu un peu l'impression d'avoir fait le tour de ce que les combats avaient à offrir.

Si vous aimez le genre ou voulez casser du cultiste à coup de fusil à pompe (les deux vont de pair, généralement), Dusk est un jeu tout à fait recommandable. Le titre sait faire varier son ambiance et son gameplay avec talent, mais il manque pour moi de maîtrise dans trop de mécaniques importantes pour être plus qu'une chouette expérience.