Pitch: Matt Hazard est une icone dans le monde des Jeux video. Durant les années 80 et 90, l'âge d'or des jeux video, il fut l'acteur principal de nombreux softs. Malheureusement, après un choix douteux, sa carrière va sombrer dans l'oubli jusqu'à ce qu'un éditeur lui propose un nouveau contrat qui se revelera vite être un piège visant à faire disparaître définitivement Hazard!



Eat Lead fait partie de ces rares Jeux Video qui se tournent en dérision (les simpson, le jeux video; la série des Timesplitters) et repensent même la question de produit vidéo-ludique (Eternal Darkness, Final Fantasy 7, Metal Gear Solid...). Jouant la carte de l'auto-dérision à travers de constantes réferences à l'univers sacrement peuplé du Jeux video et s'amusant à repenser et à souligner les problèmes de dynamiques de ce genre de produit, Eat Lead s'annoncait comme une oeuvre à posseder pour tout geek qui se respecte... Malheureusement la médaille a son revers et en dénoncant les tares de nombre de jeux video, Eat lead se prend les pieds dedans et y sombre lui même... Mais pour définir celà reposons plus en détail le contexte...

Matt Hazard, parodie évidente de 3 icones des 80's/90's à savoir le personnage de Doom pour le costume, Bruce Willis pour le personnage et Duke Nukem pour l'esprit, est un héros de shooter de la grande époque. De ce fait, il a à son actif un body count à faire rougir Jason (si tant est que Jason puisse). Mais tout ça, c'est un peu du cinéma, c'est un rôle que le personnage endosse. Et comme toute star grimpante, Matt s'enivre et commence à faire des choix douteux comme participer à un jeux de pistolet à eau pour eviter les foudres de la censure ou encore se lancer dans la course de Karts. Matt perd son public et sombre alors dans l'oubli jusqu'à ce qu'on lui offre un nouveau contrat où il jouera un personnage de detective privé confronté à la mafia (un air de Max Payne? c'est normal...) Cependant la réalité et la cohérence de ce nouveau jeu va vite se bouleverser alors que de vieux ennemis comme des soldats communistes, des cowboys revanchards, des zombies dont le seul point faible est bel et bien la tête ou encore des nazis en 2D fassent leur apparition. L'architecture sera bien sûr elle même repensser de façon complétement improbable et le joueur passera d'une boîte de strip-tease à une base allemande aux couleurs de Wolfenstein 3d en passant par la villa d'un ancien personnage des 2000's ayant su gérer sa carrière! Vous l'avez compris le jeux est ultra-referenciel. Et pour l'aborder il faudra une véritable culture cinématographique et vidéo-ludique bien fournie. Car si certaines de ces réferences sont évidentes (le capitaine charpentier pour Mario, le thème des jumeaux diaboliques, le maître cuisto pour le Master Chief de Halo ou encore les réferences au Seigneurs des Anneaux) d'autres sont bien plus subtiles (La fausse fin à la Eternal darkness, la reférence à "tout se finit toujours dans un fou rire" que l'on pouvait avoir dans les buddy movie des 80's, il est d'ailleurs probable que nombres d'entre elles m'aient échappé)...

Mais ces "reflexions" ne jouent pas que sur le côté "clin d'oeil" mais également sur le tableau du gameplay. Matt Hazard, pétri d'anciens réflexes, se mettra à courrir d'une façon totalement ridicule, defilera au sein de niveaux linéaires et remplis d'enemis, affrontera des boss aussi redondants que ridicule, se verra pris au piège lorsqu'il faudra tiré sur des enemis en 2d alors qu'il évolue dans un univers en 3D, aura du mal à lier une conversation avec un personnage de RPG Japonais qui ne parle car panneaux de textes défilant, etc, etc et etc... car là aussi les subtilités sont très nombreuses et arrachent souvent un sourire au joueur complice. L'humour est bel et bien présent et à different niveaux lui aussi du plus passe-partout (les blagues de Matt au fil des fusillades, la phrase culte qui tombe à l'au -Merci Timesplitters 3, etc...) a des idées plus propres au soft comme la liste d'objectif pharaonesque qui peut se résumer par massacrer tout le monde, les interventions pertinentes du contact de Matt ou encore le niveau où on affronte les developpeur du jeu qui arborent tous des pseudos au dessus de leur tête comme s'il s'agissait d'une partie multijoueur...

Mais, nous l'avons vu précédement, le jeu est loin d'être exempt de défauts. S'il est injuste de l'attaquer sur un point de vue graphique (le jeu s'amuse à faire co-exister les époques comme celle de la 8bits à la PS2 en passant par la N64) on peut reprocher au soft un manque de talent dans le design des ennemis qu'on aurait encore plus voulu stereotypés ou encore les tableaux eux-même trop typé réalistes (hormis des exceptions bien entendu). De plus à vouloir parodié les TPS actuels, les devellopeurs se sont contenter de miser sur la mise en place des couverts, éléments pas forcément le plus réussi tant sur l'idée que sur le gameplay. Pourtant la possibilité de choisir un couvert à distance pour y faire courrir automatiquement le personnage était une bonne idée. Un peu raide, il sera parfois délicat d'atteindre ses ennemis la portée des armes laissant un peu à désirer. Problème majeure du fait que le soft se révelera très vite sacrément corsé pour ne pas dire vraiment prise de tête par moment (le combat contre une Hydre à la god of war ou encore le combat contre le Boss Final)... Le jeu sera également desservi par quelques QTE pas forcément réussi (hormis le premier qui est un régal d'auto-dérision). La musique n'a rien d'exceptionnel hormis quelques clins d'oeil vraiment peu nombreux (où alors ils m'ont échappés) et le scénario prétexte n'offrira pas de climax redoutables... La durée de vie pour ce genre de soft est de 10 heures environ et c'est ce qu'il vous faudra compter pour finir Eat Lead.

Le jeu a reçu un très mauvais accueil de la part de la critique (en particulier cet incapable de Dinowan ou ce faux-cul d'Amaebi) mais je trouve qu'il est difficile d'être aussi catégorique sur ce jeu. Dès le départ, le soft s'annoncait comme un petit jeu, vendu 40 euros en prix conseillé (soit 20 à 30 euros de moins qu'un jeux normal) et qui maintenant se trouve facilement en dessous de 20 euros en neuf (c'est moi-même le prix que j'ai payé). Certes le jeu se mord la queue en affichant nombre de défaillances au niveau du gameplay et une certaine redondance dans les gags et il faut vraiment du courage pour en venir à bout (la difficulté étant le pire défaut de Eat Lead) mais au final nombreuses sont les scènes qui tirent au moins un petit sourire de conivence au joueur. A se procurer à un petit prix et uniquement si on a envie de se faire plaisir à reconnaître des réferences qui ne parleront qu'aux plus geeks d'entre nous, si les armes improbables comme les super soakers qu'il faut pomper pendant des heures vous font frissonner ou si l'irrévérence est votre maître-mot. Mais il faut savoir rester Objectif...
Manji1981
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le 14 déc. 2010

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Manji1981

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