Epic Mickey: Power of Illusion par HorsebackRevenge

Cet Epic Mickey : Power of Illusion est un petit jeu de plate-forme au pitch kawaï et à l'ambiance amicale entendue : ici, on est entre potes, pas de prise de tête, de la plate-forme mâtinée de pinceau du pouvoir hérité de l'épisode Wii et bercée par le défilement des héros Disney tel un fluide de lait et de miel qui coulerait délicieusement dans nos veines... le tout dans des décors bluffants pour les arrières-plans, qui profitent au passage d'un effet 3D des plus réussis, avec en bonus un certain nombre de clins d’œils aux anciens jeux vidéo de la marque, tels la rue d'Aladdin, ou le Picsou bondissant sur sa canne de Ducktales... sans parler des dessins des héros Disney, jamais aussi fins et colorés dans un jeu vidéo !

Hélas, il n'y a que 11 niveaux assez courts, dont les arrière-plans superbes ne seront pas toujours mis en valeur : les avant-plans eux, plutôt fades, les cachent souvent. De plus, bien qu'il faudra souvent refaire certains niveaux pour trouver un coffre ou un personnage qui n'y était pas avant le déclenchement d'une mini-quête, on ne reviendra jamais ou rarement dans d'autres, faciles et rapides à faire et ainsi peu mémorables.

Qu'on ne s'y trompe pas, même si elles sont -très- nombreuses, ces quêtes sont en fait de simples allers-retours entre les différentes pièces de la forteresse (lieu de refuge des personnages égarés), voire dans les niveaux de plate-forme eux-mêmes. Mais elles auront au moins le mérite de faire évoluer les différentes pièces de la forteresse, basiques tout d'abord, puis fourmillant de plus en plus de détails. EM : PoI, c'est avant tout une aventure graphique.

Car avec l'arsenal de Mickey, que ce soit le saut "fessé" (double pression), la tornade ou encore les jets de dissolvant ou de peinture (limités par une jauge), on ne tombera en rade de ressources lors des phases de plate-forme, l'essence du jeu tout de même, que vers la fin. De plus, on pourra faire apparaître des plate-formes, des tonneaux propulseurs, des chaînes-liane, et autre aides avec une rasade bien sentie de peinture, ou les faire disparaître quand c'est préférable avec du dissolvant.

C'est là qu'interviennent les mini-jeux de peinture. Ils ne sont guère difficiles, il faut vraiment le vouloir pour rater un objet, le challenge ici étant de ne faire que des perfects (pour des bénéfices pas toujours évidents, certes), ce qui s'obtient en dessinant lentement, pour peu que l'on ait assez de matière dans sa jauge. (que l'on peut augmenter aussi) On regrettera que dans les derniers niveaux, ces derniers disparaissent presque complètement, n'en faisant ainsi pas un aboutissement poussé de gameplay, mais juste une fonction intérimaire rigolote le temps de quelques niveaux.

Ajoutons à cela les derniers niveaux assez agaçants, notamment ceux dans l'eau, où l'invincibilité de Mickey après s'être fait toucher ne garantira pas de ne pas se prendre des combos bien énervants.

Au final, le bilan reste mitigé : les niveaux les plus beaux sont aussi les plus fugaces, et j'ai trouvé la qualité des sprites des héros assez moyenne. (celui de Mickey reste assez neutre voire insignifiant) Les mini-jeux de coloriage semblent anecdotiques (absence dans les niveaux sérieux), même s'ils pourront amuser les plus jeunes. Enfin, l'expérience graphique est limitée par une absence de montée en puissance des décors, qui se révéleront plutôt absents vers la fin.

De bonnes prédispositions, une volonté d'utiliser les fonctions de la machine (écran tactile et 3D réussie), mais un manque de réflexion quand à la capitalisation de ces avantages, (graphismes sans crescendo, fonctions "oubliées") qui font qu'on fini par le boucler le plus vite possible, fût-ce à 100%. Comptez une dizaine d'heure tout de même, sachant que les mini-quêtes, avec leurs allusions aux aventures des différents personnages, ne feront pas illusion longtemps, mais c'est bien tenté.