Lorsqu'on veut parler d'un FF, environ 80% du temps, on se heurte à la fanboy rampage squarenixienne qui rappelle la rage-fu que rencontre toute personne qui ose dire que la firme d'Iwata n'est pas parfaite.
Bon. Autant vous le dire, ce FFIX m'a charmé par ses graphismes, il a une ambiance bien à lui et tout et tout. MAIS.
1°) L'histoire est débile.
2°) Le background est illogique
3°) Les dessous du scénario sont vachement mal amenés.
3 bis°) Et bâclés.
3 bis bis°) Et ridicules.
4°) C'est pas bourré de clichés non non non non...
5°) Je défèque sur tous les onanistes qui encensent la réflexion que véhiculent chacun des personnages incarnés par une phrase. A part celle de Bibi dont les problématiques sont claires et apparentes dans le jeu (et qui est à ce titre sans doute son personnage le plus marquant et le plus intéressant), tout le reste c'est de la glose off-game. Un peu comme un peintre comptant pour rien qui est obligé d'expliquer le moindre aspect d'une oeuvre absconse que les intellos font semblant de comprendre pour faire hype.
Des détails?
Jouable. DONC:
1°) L'histoire c'est donc un voleur et une princesse qui découvrent le monde et le sauvent et deviennent des amoureux. Et puis ils ont des copaings et ils sont pas tous heureux. D'ailleurs à la fin tout ce qu'ils ont fait n'a servi à rien parce que le générique laisse penser clairement que ce contre quoi ils ont lutté arrive quand même. Ah BAH C'ETAIT BIEN LA PEINE DE SE REMUER LE CUL!
2°) Donc. Une reine terroriste détruit des villes. Qu'elle laisse en ruine. Elle ne prélève pas de tribut, pas de butin, elle n'annexe rien, n'en retire aucun bénéfice. Donc c'est juste un ado qui pète des abri-bus, quoi... Les villes pas encore zigouillées ne pensent pas à s'allier, à former une armée conjointe et à la foutre dehors. Non non, ils attendent en comptant des gouttes de pluie. D'ailleurs la ville qui n'est pas attaquée dans le scénario ne s'inquiète aucunement qu'un royaume casse tout autour de lui. C'est un Gold Saucer du moyen âge, ça doit expliquer qu'ils s'en foutent de la politique. Vu que plus des trois-quarts du jeu tournent autour de problématiques de politique internationale, ça fait un peu tâche.
La-dessus, après le super guerrier qui fait sa crise d'ado en voulant détruire le monde dans FFVII, on a un... un super guerrier qui fait sa crise d'ado en voulant détruire le monde. Voilà.
3° et bis) Et bizarrement, après un rapport scénario/péripéties très déséquilibré en faveur des péripéties, on a un scénario qui devient extrêmement dense sur les origines du monde, la queue de singe du héros et un monde parallèle, le tout torché en une demie-heure qui expédie un faux grand-méchant complètement transparent auquel on n'a jamais cru une seconde. Du coup on comprend rien, le symbole du logo de FFIX est mentionné deux putain de fois dans tout le jeu, on l'aperçoit vaguement une fois, et on n'est même pas sur que les dév' savaient exactement quoi en foutre.
"Attends, on doit faire un retour aux sources.
- On avait plein de cristaux magiques dans les premiers, hein?
- Cool Story bro."
4°) La princesse rebelle, les brutes au coeur d'or, le kawaï sans intérêt, les armes ridicules (toutes les villes du monde vendent des fourchettes géante,s c'est bien connu), etc. etc. etc. J'ai franchement la flemme de faire la liste, que ceux qui y ont joué aillent se replonger dans la grande liste des clichés de RPG sur console, ça leur fera les pieds.
5°) A partir du moment où la réflexion est complètement exogène vis à vis de ce qui est abordé dans le jeu, c'est de la glose. Rien à voir avec le jeu lui-même, sinon fallait se débrouiller pour le mettre dedans. Comme Deus Ex, Soul Reaver, Shadow of the Colossus, Planescape, Braid, et tant d'autres. Si si, c'est faisable. Quant à crier au génie sur le fait de mettre des thématiques graves et tristes dans des graphismes mignon tout plein tout cul cul la pral, remarquez que génie rime avec connerie.
Cela dit, quand on fait abstraction de tout ça (c'est à dire quand on éteint ses neurones), FFIX a une histoire qui se laisse suivre, des combats trop longs et que les bonheurs d'un émulateur permettent d'accélérer, est ponctué de très belles scènes et de tableaux magiques, et d'un donjon que j'aurais aimé voir plus creusé. C'est juste que la peinture s'écaille très facilement quand on la regarde de trop près.