Final Fantasy VII: Remake
7.5
Final Fantasy VII: Remake

Jeu de Square Enix (2020PlayStation 4)

Voilà une critique qui me vaudra certainement la vindicte populaire, mais qu'importe, si j'ai investi autant de temps pour écrire ce long examen détaillé, c'est avant tout pour l'exercice passionnant qu'est l'analyse de la lente descente de Square Enix au cours de ces 15 dernières années et l'inconstance en qualité dans leurs productions de ce studio ô combien légendaire. Parler de Final Fantasy 7 Remake c'est obligatoirement revenir à la genèse du quinzième épisode de la série et le micmac incroyable qu'aura été la gestation du projet, avec des conséquences qui se répercutent encore aujourd'hui dans toute l’entreprise. Après un développement chaotique qui mériterait sans problème un film, je vous renvois sur l'article très complet et passionnant de ffWorld à ce sujet (https://www.ffworld.com/2016/11/07/de-versus-xiii-a-ffxv-1re-partie-la-certitude-que-tout-irait-bien/), Final Fantasy XV sort en 2015 dans état plutôt déplorable, Square Enix ayant décidé de mettre fin au cauchemar de ce développement sans fin en “déplacant” Tetsuya Nomura, qui était à la tête du projet depuis Versus XIII, pour le remplacer par Hajime Tabata. Ne sachant que faire de Nomura et son salaire, celui-ci se retrouve propulsé à la tête du projet d'un remake de Final Fantasy 7. Loin de moi de dire qu’un remake de l'œuvre culte de 1997 soit une décision facile, bien au contraire, ce qui n'était qu'un secret de polichinelle se retrouve à être officialisé en 2015, pour enfin sortir en 2020. Un remake de l'œuvre qui aura vu ce même Nomura exploser sur le devant de la scène 23 ans plus tôt. Avec la gestation assez difficile du quinzième épisode c’était certainement une belle chance pour lui de se rattraper, mais régulièrement incapable de livrer un projet fini et convenable, le défie était de taille. Miracle ou envie suicidaire de la part de Square Enix de confier ce projet à Nomura, mais au final que penser de ce Final Fantasy 7, souffre t’il globalement des mêmes maux que Final Fantasy XV ou réussit il à redorer le blason de son concepteur et ouvrir sur un futur plus radieux du côté de l'éditeur ? Ne traitant que d’une partie infime de l’histoire originel le risque était de s’embourber encore dans un projet sans fin, ce qui est déjà un peu le cas mais passons, cette première partie au final elle vaut quoi ?


Évacuons l'éléphant de la pièce dès maintenant, oui je n'ai jamais fait l'épisode de 97, tantôt 4 heures par ci tantôt 2 heures par là, je n'ai quasiment rien complété du jeu, cependant le temps passant je connaissais déjà bien des évènements majeurs de l'histoire de celui-ci, tout comme son contexte via le film et surtout Crisis Core que j'ai poncé plus de 100 heures. Alors certains d'entre vous verront cela comme une faiblesse, bien au contraire je pense, à la lecture de quelques critiques dithyrambiques, que c'est souvent de la nostalgie que je ressens au travers de certains propos, créant un certains biais pour un jugement objectif, biais que je n'ai pas sûr cette oeuvre (on possède tous un jeu sans objectivité hein…).
Ce que le Nomura de 2020 a voulu faire de son remake cela m'importe peu, je juge Final Fantasy 7 Remake pour ce qu'il est, c'est à dire un jeu à part entière et vendu comme une oeuvre qui se suffit à elle même, et j'ai traversé celui-ci comme à chaque nouvel épisode que j'ai fais de la série.

Soyons francs, cette critique va être longue mais si mon pugilat (ça va tout n'est pas à jeter :p ) à des chances de vous irriter alors je vais résumer mon ressenti en une phrase et vous éviter une crise d'urticaire. Final Fantasy 7 est sauvé du désastre simplement car il était difficile d'échouer lamentablement en se reposant sur un matériau de base de si grande qualité, cependant tout ce qui aura été mis en place par Nomura et ses équipes pour réhabiliter cette oeuvre dans le monde de 2020, souffle clairement le chaud et le froid, en dehors de son héritage ce remake ne fait pas grand chose qui le placerait comme nouveau mètre étalon de l'industrie tout comme l'a fait l'épisode de 97, et comme à l'accoutumée depuis 15 ans, Square Enix s'évertue à courir après l'industrie avec un train de retard.
Remplacez le titre sur la boîte et celui des personnages et je ne suis pas certain que ce remake aurait eu droit à de si nombreuses critiques complaisantes.

Pour commencer le premier point qui me parait le plus évident, c'est l'état technique de ce remake en général. Réinventer une œuvre de PS1 en 2020 n’est pas simple certes, mais l’univers de Final Fantasy 7 à quand même eu le droit à bon nombres de produits dérivés autour du premier épisode ainsi qu'à d'autres jeux donc cela à dû grandement faciliter la tâche. Malheureusement je dois bien avouer que j'ai levé un sourcil à la lecture de certaines critiques ou même des vidéos YouTube traitant le jeu de prouesse visuelle, sans volonté de ma part de jouer au troll, j'ai trouvé ce remake plutôt passable voir moche durant la majorité de l’aventure, mais vous conviendrez que le terme moche ne veut pas dire grand chose donc je vais développer.
Ici je parle bien de la version console du jeu car récemment est sortie une version PC/PS5 dont je n'ai aucune idée de l'état technique, même si les rares vidéos Youtube montrent une nette amélioration, mais sur PS4 Pro dans mon cas il m'est arrivé à de nombreuses reprises de rester bloquer sur certains éléments du décors tant je pensais ceux-ci issuent d'une version PS3 ou pire PS2. Entre les roues carrées (pentagonale au mieux) des différents véhicules, la vaste majorité des portes non texturées qu'on pensait être un bug mais qui même 2 ans après la sortie du jeu le sont encore, les arrières fonds de Midgard en 2D basse résolution et placés de manière que leurs perspectives n'est pas correctes face au regard du joueur, la grande répétition des décors sur la première moitié du jeu, les PNJ droits comme des poteaux et aux expressions sans vie, oui en général j’ai été assez surpris de l'état final de ce remake et je vois plus une oeuvre PS3 en fin de vie qu'un jeu PS4 en 2020…
Quelques années auparavant bon nombres d’entre nous sommes tombés sur FFXV pour, à juste titre, le bâcher sur la catastrophe que celui-ci était d’un point de vue technique, sauf qu’avec le recul Final Fantasy 7 ne fait guère mieux, et cela malgré que le monde ne se résume qu'à un simple étroit et long couloir, Final Fantasy XV avait au moins le mérite de proposer une bonne partie du scénario dans un monde ouvert.
Alors oui la deuxième moitié du jeu, à peu prêt à partir de Don Corneo, propose de bien plus “beaux décors” et disons qu’il semble qu'un certain soin ait été apporté au placement des objets, aux éclairages et différentes textures, ce qui contraste avec le début l’aventure qui semble issue d’un projet de fin d’étude sur Unreal Engine, cela me laisse penser que le développement a plutôt été commencé par la fin et ce n’est pas la partie artistique ni la dynamique de gameplay qui diront le contraire mais on va y venir.
Justement si la technique ne décide pas de la qualité d’un jeu, elle y contribue, mais cela va souvent de paire avec la direction artistique.
Et si j’étais prêt à fermer un peu les yeux sur le simple concours de polygones, la chose qui m’a réellement déçu dans cet épisode c’est bien la direction artistique, ou devrais je dire sa non existence.
C’est simple c’est cet aspect qui m’a inspiré pour le titre de ma critique, celle-ci est dans le meilleur des cas, correcte, mais le plus souvent passable ou pire complètement oubliable. On sait que les entreprises japonaises et en particulier Square Enix ont eu beaucoup de mal à passer le cap de la HD qui à vu souvent les studios occidentaux prendre le devant sur ce point, mais encore aujourd’hui Square Enix dans sa volonté de maximiser le profit dans un minimum de temps, semble ne plus du tout se soucier de ce que ses équipes représentent dans le jeu. Tout semble sortie d’une bibliothèque 3D accessible à n'importe qui, on ne sent pas le coup de crayon d’un artiste, ou le travail de visual concepteur passaient par là pour donner une direction vers un monde virtuel ou le joueur aurait envie de se projeter.
Final Fantasy 7 Remake ressemble souvent à une simple longue intention de style sans saveurs emmenant le joueur vers des lieux qu’on pourrait qualifier de génériques.
Honnêtement qui d’entre nous a fait le jeu et s’est posé sur sa chaise à fermer les yeux pour réfléchir à la beauté du monde qu’il venait de parcourir. Alors oui encore une fois, les dix dernières heures semblent presque sortir d’un autre jeu tant la direction artistique franchit une étape positive, mais sur les 20 ou 30 premières heures de jeu, il y avait régulièrement un sentiment de mehhh, et encore c’est quand il y a matière à en discuter car souvent vous aurez le droit à un tunnel gris et vide et puis c’est tout.
Après 25 ans de JV dans mon cas, j'attends plus d’une œuvre que me proposer un couloir pendant 30 heures dans une décharge (littéralement) texturée de manière sommaire pour reboucler dans des égouts et pour enfin me surprendre uniquement sur sa toute fin. La faute à une aventure exagérément étalée et diluée pour essayer de transformer 10% du jeu de 97 en un épisode JRPG complet sûrement ? Possible.
Aborder le travail des artistes au Japon aujourd'hui est un sujet complexe car pour vivre au cœur de cette société tous les jours je ne peux que constater, et les japonisant aussi, de la dégradation de la vision des artistes au sein des grandes compagnies comme Square Enix, non seulement dans le jeu vidéo mais aussi dans l’animation, il devient de plus en plus difficile de trouver des oeuvres sortant des carcans pour nous surprendre et non pas en quête de la rentabilité maximale, le manga restant souvent l’oeuvre d’une ou quelques personnes le phénomène est moins présent.
L’histoire récente nous a montré qu'il est difficile de créer des oeuvres centrées sur la vision des artistes, et même des studios comme Ghibli dans l'animation ont eu de grandes difficultés financières et ne représentent pas une machine à cash comme la norme des animés, dégueulasses c’est le mot, qu’on nous sert en boucle. Pourtant dans le jeu vidéo de rares studios Japonais dirigés non pas par des cols blancs mais des artistes, au hasard From Software, arrivent encore à nous émerveiller. Sans une technique irréprochable les œuvres de From Software sont toujours un très bon exemple que, la vision des artistes replacée au centre du développement de l'œuvre, permet des prouesses extraordinaires. C’est cela que je n’ai pas retrouvé dans Final Fantasy 7 Remake, et même si sur son dernier tiers le jeu prend enfin son courage à deux mains et nous emmène vers des lieux un peu moins génériques cela ne suffit pas à faire de cette oeuvre une production dont on se souvient photographiquement dans notre tête.
Connaissant de loin l'œuvre originel mais avant tout d’autres épisodes de la série des FF, je trouve cela assez triste que Final Fantasy en soit réduit à une vision si simple, sommaire, générique. Le studio ne proposant pas grand chose de transcendant et certainement pas à la hauteur des coups de crayons de l'épisode PS1. Ce jugement peut sembler dur mais s’applique à la majorité des œuvres de Square Enix ces 10 dernières années. J’ai complété FFXII il y a de ça quelques mois et je suis assez sidéré de voir que dans mon esprit bon nombres de références restent tout aussi, voire plus présentes, que les 40 dernières heures passées sur FF7 Remake il y a pourtant que quelques jours.
Encore une fois, si l'héritage de la série n’était pas là, et sur ce point il n'y a rien à redire, nous aurions eu affaire qu'à un énième épisode lambda comme a pu l’être Stranger Of Paradise récemment. Je pense sincèrement que Final Fantasy mérite mieux que des couches de gris superposées (critique que j’ai souvent lue à propos de Kingdom Hearts 3 de ce même Nomura et sous UE4 d'ailleurs), ou des coffres posés au hasard, sérieusement au milieu d'une salle de classe avec des gamins autours ? S'il-vous-plaît un peu de cohérence pour créer un monde tangible et attrayant. Parfois c'est comme si on avait affaire à une génération procédurale et je n'ai malheureusement pas la possibilité d'étayer mes propos avec des exemples visuels sur cette critique, mais je pense que la série à par le passé servi d’étalon à bon nombre d’autres studios, c’était souvent des tableaux vivants si j’ose dire, mais aujourd'hui qui se dirait d’essayer de faire un long couloir tout gris dans une décharge (l’excuse du bidonville n’en ai pas une) en plaçant des objets aléatoirement autour du joueur. Non ce n’est plus possible et même si j’ai de gros doutes quant aux suites qui arrivent, il est important que Square Enix se réveille car Final Fantasy mérite mieux.

C'est une bonne transition pour aborder l'autre point qui m’a interloqué, son level design, vous inquiétez pas on va venir aux points positifs après, laissez moi cracher mon venin d’abord.
Encore une fois, même avec la meilleure volonté au monde, je suis abasourdi par la médiocrité du level design qui nous est proposé ici et je ne comprends pas comment la majorité des joueurs ont réussi à passer outre ce point. Bien-sûr ce premier épisode ne reste que le tout début du voyage initiatique des protagonistes mais n'attendez vous pas autre chose qu'un long et soporifique couloir de deux mètres de large pendant les ¾ de l’aventure ?
Ici on parle du remake en 2020 de ce qui est certainement l'épisode le plus populaire de la série et Square Enix ne trouve que le moyen de nous offrir des lieux étriqués qui se rapprochent bien plus d'un Final Fantasy XIII en mode autoroute que d'un Final Fantasy XII bien plus ouvert pourtant sorti sur PS2. Si le jeu possède de rares villes "hub" celles-ci se contentent du strict minimum et vous n'aurez rien à y faire de réellement passionnant et les rares interactions se feront avec les sempiternels magasins d'armes et d'objets. Ces pâtés de maisons seront reliés entre eux par de simples lignes droites où vous pourrez croiser quelques monstres. Pour une œuvre moderne c'est un gros retour en arrière, d'autant plus comparé à certains épisodes de la série, et si on vous laissera lors d'un seul et unique chapitre "vous promener", 90% du reste du temps vous serez condamné à une marche en avant. C’est là tout le souci de ce remake, et la cause de bien des mals, ils ont voulu trop diluer la partie sur Midgard de l'épisode de 97 pour en faire un jeu complet. Cela se ressent dans la linéarité et le dynamisme de l'œuvre qui met des plombes à vraiment commencer.
Le plus préjudiciable reste la nature que prennent les missions principales qui sonnent comme un retour dans le passé à tel point leurs conceptions vieillottes nous ramènent au pire moment de la génération 360/PS3, avec encore une fois une construction centrée sur des couloirs et des boutons à actionner avec par moment des allers retours ou pire des salles se répétant de très nombreuses fois, change seulement les monstres à y affronter. Sans oublier les indicateurs au sol pour nous montrer la voie à suivre comme si on avait 6 ans. Une fois n’est pas coutume et sans même connaître tout de l'épisode de 97, il est assez facile de noter à quel moment le jeu tente de prolonger l’aventure du joueur en le forçant à accomplir des actions soporifiques et à quels moments le rythme de l'œuvre d’origine reprend ses droits. Je pense que Midgard méritait mieux et cela est assez inquiétant pour la suite de ce remake. En regardant dans le rétroviseur avec le monde ouvert raté qu'est Final Fantasy XV et le long couloir de ce remake je me demande réellement comment Square Enix va réussir à passer LE cap pour nous offrir l'ensemble du monde de Final Fantasy 7, à la manière des méchas dans Xenoblade, le vaisseau dans Chrono Trigger ou le train dans Mother 3, et à l’heure ou j’écris ses lignes, on ne sait toujours pas après le premier trailer de Rebirth quelle forme prendra la deuxième partie du jeu.

Concernant la relecture intrinsèque de l'œuvre d'origine, il me semble que c’est cet étalage à outrance avec l'ajout de nombreux aller retours et un recyclage omniprésent qui m’a fortement ennuyé, pour être gentil, et ce jusqu'à la rencontre avec Don Corneo.
Dans sa globalité, oui j’ai bien aimé l’histoire de cette première partie mais comme je disais au tout début, il était difficile de tout rater tant de base il y a matière à créer une œuvre exceptionnelle. Le scénario étant déjà écrit et les personnages et leurs background existants, il suffisait aux équipes de réinventer cela pour coller à un monde avec des voix et garder la nature intacte des dialogues originaux.
Malheureusement on n'échappe pas à tous les exemples caricaturaux des oeuvres japonaises récentes et j'aurai apprécié des dialogues un peu plus “adultes” au delà de ce malaise constant qui s'installe avec des échanges assez niais venant de la gente féminine et les dialogues brutaux et énigmatiques de la gente masculine. Venant de Square Enix et ses équipes de jeunes japonais ne connaissant pas grand chose du monde, cela ne me surprend pas. Si je me permet de dire cela, c’est avant tout car je connais bien ce pays pour y vivre depuis un bout de temps, donc il n’y a aucune volonté de ma part d’être anti quelque chose, mais la capacité de certaines boîtes bien précises de répéter un schéma pour toucher un public large et souvent jeune à tendance à m'exaspérer. Je pense qu’il y avait par exemple moyen de passer outre Tifa et ses gros nibards et ses dialogues nunuches en 2020, c’est dommage mais je ne suis pas surpris et loin de moi de jouer au moralisateur, juste que Nomura à 52 ans devrait faire mieux mais on ressent à travers ce qu’il écrit et dirige une certaine immaturité dans les rapports sociaux (et ses récents projets souffrent tous de cela), une tendance présente dans de multiple strates de la société japonaise qui me repousse encore de beaucoup de JRPG, mais c’est un autre sujet.

Il reste d’autres scènes assez bizarres niveau écriture, comme le fait que l’équipe ne peut pas se rejoindre car séparée par un étage, sauf que dans le reste du jeu les personnages sautent dans le vide pour atterrir 50 mètres plus bas, mais bref passons car chaque oeuvre possède son lot de détails qu’il ne vaut mieux pas s’attarder dessus.
Cependant tout n’est pas à jeter bien entendu, l'histoire reste toujours passionnante surtout quand elle décide enfin de suivre le rythme d'origine, et on se retrouve facilement aspiré jusqu'à la fin. Quelques belles cinématiques CGI sont présentes tout au long de l’aventure et comme à chaque fois on souhaiterait en avoir plus mais elles ont le mérite d'être réussies.
J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’aventure et sentir le poid des conséquences au début, et les rares quêtes annexes qui demandent de retrouver des chats ou des gamins dans la ville n’aident pas, mais arrivé sur la deuxième partie j’ai dévoré le monde et les thématiques de Final Fantasy 7 alors j'espère sincèrement que Nomura pensera à ne pas trop infantiliser la suite de l’histoire, encore une fois c’est une mode récurrente, mais aussi simplement car le Final Fantasy 7 sur PS1 nous offrait quelques moments dramatiques, espérons que ceux-ci ne seront pas aseptisés pour coller aux “normes” d'aujourd'hui.
Côté mise en scène, le même schéma se répète, presque rien au début et pour finir dans un feu d’artifices lors la dernière et longue ligne droite de l’histoire. Le rythme étalé et haché du jeu veut ça, gage que les équipes prendront notes pour les deux parties suivantes à ne pas endormir le joueur pendant de longues heures simplement car un JRPG se devrait de faire plus de 30 ou 40 heures.

Pour revenir vers un autre gros morceau de ce remake et cette fois-ci plutôt très positif, le gameplay. Depuis Final Fantasy XV la route a été longue, très longue. A cette époque, je me suis fortement inquiété de la direction des futurs épisodes de la série car la quinzième n'avait plus rien de l’ADN de la franchise. Sorte de Devil May Cry du pauvre ou on se contenterait de marteler le même bouton, c'est comme si les développeurs avaient tout fait pour construire un système de combat le plus opposé possible à la richesse habituelle de la série.
Heureusement et soulagement immense ce remake corrige presque tout et si il conserve un gameplay plutôt orienté action RPG dans les faits celui-ci s'avère être un parfait équilibre entre dynamisme et possibilités offertes par un RPG tour par tour.
Ici on affronte les monstres directement sur la carte, et on est libre de nos déplacements une fois dans les combats, qui offrent généralement des zones assez larges avant d'atteindre une zone de fuite possible.
Une fois dans un affrontement, les actions à entreprendre s'effectuent en accord avec une jauge ATB (Active Time Battle) qui augmente au fil du temps et plus rapidement si vous frappez l'ennemi avec vos attaques de bases. Cette jauge une fois arrivée à un niveau particulier, permet de mettre le combat en pause dans une sorte de ralenti, vous laissant libre cours à vos choix d'attaques spéciales, sorts ou encore objets.
Honnêtement le système dans sa globalité fonctionne plutôt bien avec des combats dynamiques et une vraie stratégie avec la barre de choc des monstres (celui-ci se retrouve paralysé en accumulant des coups/faiblesses) d'autant plus présente quand votre équipe sera au complet. Chaque membre de l'équipe possède un gameplay unique et entre Barret qui peut attaquer de loin, Tifa et ses mouvements et déplacements rapides, Aerith avec ses combos de sorts et pour finir Cloud et son système de corps à corps on prend un vrai plaisir à changer à la volée entre les personnages et profiter des points forts de chacun et enchaîner des combos face aux monstres, le tout est assez jouissif.
Un bestiaire qui monte en puissance tout le long du jeu, et si j'étais un peu dubitatif au début tant qu'à leurs capacités de me surprendre, c'est vers le milieu de l'aventure, une fois de plus, que les boss gagnent en style et en charisme tout comme le reste du bestiaire plus traditionnel. Rien ne réinvente la roue mais certains combats sont plutôt épiques et une mention spéciale pour le dernier tiers du jeu de Don Corneo jusqu'à la tour Shinra ou on a affaire à de superbes combats de boss avec une mise en scène qui donne envie de poser la manette et regarder comme si nous étions face à un nouveau Advent Children. Sans rien révéler pour ceux qui comme moi arriveraient dans cet univers, le début peut paraître mollasson mais cela vaut le coup de s'investir dans les combats dès le lancement du jeu pour se régaler par la suite. En mode normal (le plus haut mode au lancement lors de la première partie) la difficulté est parfaitement dosée avec du challenge sans s’arracher les cheveux et sur les derniers affrontements cela demande beaucoup de tactique, bref ce qu'on attend d'un Final Fantasy.
Concernant les équipements et materia, correspondant aux sorts et améliorations, j'ai trouvé que le nombre à disposition était plutôt bien équilibré sans crouler sous le loot, de toute façon ça aurait été difficile dans ce monde étriqué, on arrive tout juste à un équilibre entre variété et quantité qui dans mon cas m'a satisfait.
L'amélioration des armes et l’apprentissage de leurs différentes attaques spéciales permet diverses stratégies possibles et styles de combat et même après 40 heures on ne ressent aucune lassitude sur ce point.
Et ce n'est pas la superbe que dis je la magistrale bande son du jeu créé par Nobuo Uematsu qui viendra gâcher notre aventure, bien au contraire. Elle nous transporte dans les combats comme jamais, transposant quelques moments vraiment bons du jeu en moments exceptionnels et ça ce n'est pas rien.

Oui j'ai été dur avec le jeu mais pour des raisons que je juge objectives et j’aurai encore pu continuer à en parler mais je sais aussi reconnaître que ce remake a su me tenir en haleine pendant 40 heures avec des hauts et des bas mais dans globalité j’ai plutôt apprécié le voyage, ma critique, que certains pourront trouver peut être virulente, s’inscrit dans une volonté et de contrebalancer le fanboyisme un peu trop présent dans d’autres critiques que je ne juge, et je suis désolé par avance, peu pertinentes si on replace ce remake au centre de l'industrie en 2020.
Au final pour être tout à fait honnête, j'ai bien cru ne pas mettre la moyenne à ce remake tant son entrée en la matière est ratée et ennuyeuse puis à un moment le jeu décide de se caler sur le rythme d'origine de l’épisode de 97 et retrouve un dynamisme qui prend du temps, mais sur la deuxième moitié de l'histoire, celui-ci traite mieux les enjeux du monde dans lequel on voyage. Malheureusement ce qui nous entoure est souvent assez laid et des dialogues parfois niais par ci par là viennent stopper nos ardeurs. Reste que si Nomura et ses équipes n'avaient pas décidé d'étaler bien trop longuement une séquence qui ne durait que quelques heures dans l'épisode PS1 pour en faire un jeu complet, peut-être nous aurions eu droit à un excellent remake. Plus court, mieux construit, mieux écrit et plus dynamique cet épisode aurait pu être une réussite mais Square Enix a décidé de fragmenter l'aventure en trois pour des coûts économiques on le sait bien. Est ce que j’ai quand même envie de découvrir sa suite ? Oui et c’est pour cela que j’ai décidé d’être indulgent sur la note finale. Il est temps de conclure les amis et merci à ceux qui sont arrivés jusque là, j'espère que ce regard vierge ou presque sur Final Fantasy 7 vous aura apporté des réponses ou simplement une bonne lecture, rendez vous en 2023 avec Rebirth…

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le 11 juil. 2022

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Sajuuk

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