Final Fantasy XIII
5.9
Final Fantasy XIII

Jeu de Square Enix et Motomu Toriyama (2009PlayStation 3)

Et voilà... Julius, il se lance à l'assaut d'un gros morceau, une fois de plus. Et pas n'importe lequel. En effet, il s'agit de Final Fantasy XIII . Autant cracher le morceau tout de suite : je fais partie des déçus par cet opus. Explications.

Ah oui, j'aurais voulu l'aimer, ce Final Fantasy. Mais vraiment. Après un douzième chapitre que j'ai trouvé merveilleux et en osant s'affranchir de ce qui faisait les défauts de FF X, ici, on opère un retour en arrière pas toujours bienvenu.

Le jeu se passe dans un univers artificiel, Cocoon, un satellite de la planète Pulse, et qui est régi par une organisation religieuse, le Sanctum.
Ceux qui osent se rebeller contre l'autorité ou pire, sont entrés en contact avec Pulse sont évacués lors de purges pour être expulsés vers cette planète qui suscite tant de peurs.
C'est lors d'une de ce purges dans la ville artificielle que tout va s'emballer. Deux personnes qui auraient dues être expulsées se rebellent tandis que des résistants prennent eux aussi le lieu d'assaut.
Lightning, l'héroïne de l'histoire, se retrouve ainsi avec Sazsh et ne va pas tarder à retrouver Snow , son beau frère...
Celui-ci en veut au Sanctum parce que sa chérie, la soeur de Lightning , donc, avait une mission et s'est transformée en L 'Cie cristallisé.
Euuuh t'es sur que tu as écrit en français, là ? Oui, et je n'ai pas fini d'expliquer le background du jeu . Le satellite cache en lui un Fal'Cie , une entité divine, qui donne une mission aux élus qui deviennent alors des L'Cie. Mais attention, les L'Cie doivent accomplir leur mission en un temps limité. S'ils y arrivent, ils se cristallisent pour l'éternité. Sinon, ils se transforment en C'ieth, des espèces de monstres . Triste fin...Les L'cie portent obligatoirement la marque du Fal'Cie.
Il n'en reste pas moins qu'on nous balance ces termes d'un coup, sans prendre le temps de bien expliquer les choses, et certains évènements sont vite expédiés.
C'est un peu là le problème du jeu : tout va vite, très vite, trop vite, peut-être . L'essentiel du jeu est la fuite en avant, je sais bien, mais là, faut pas exagérer.
Bien entendu la fin de l'histoire se solde par l'élimination de celui qui réglait tout ça, oui, l'espèce de cadran solaire géant, c'est cela même...

Avant d'aller plus avant, ce que vous serez obligé de faire dans le jeu, en fait, laissez-moi vous présenter les personnages que vous aurez dans le jeu.

Lightning : Jeune femme, héroïne du jeu âgée de 24 ans. Dotée d'un caractère fort et déterminé, elle semble résolue à tout faire pour lutter contre son destin, qui s'annonce tragique dans tous les cas... Une bonne combattante polyvalente, avec une prédilection pour les armes blanches.

Snow : le beau-frère de l'héroïne. Snow a épousé Serah, mais cette dernière, par un coup du destin, s'est retrouvée L'Cie. Problème : lui et Lightning ne s'entendent pas du tout. Et pourtant, ils devront faire leur quête ensemble...

Saszh : Un noir de 34 ans avec une coupe afro abritant un poussin de chocobo dans ses cheveux. Il semble un peu extérieur à la situation au début, mais lui aussi a de bonnes raisons de s'impliquer dans cette quête...

Oerba Dia Vanille : Vanille est une jeune femme de 18 ans. Elle est indigène de Pulse. Elle peut paraître très superficielle au début, et en énervera plus d'un (dont moi), mais elle saura évoluer par la suite.

Fang : La femme qui joue le rôle de la fille sérieuse qui passe sont temps à froncer les sourcils et à rester impassible.

Hope : le gamin du jeu, qui perd sa mère dès le début du jeu. Il fait toutefois preuve d'une certaine maturité pour son âge et contrairement aux apparences, c'est un bon combattant.

Entre nous, on ne peut s'empêcher de voir un air de déjà vu pour certains personnages : Snow n'est pas sans rappeller Zell de FF VIII dans son apparence et son caractère impulsif. Saszh n'est pas là sans évoquer Barret de FF VII, et Fang rappelle par trop Paine de FF X-2 .
On dirait que Nomura a tout de même du mal à se renouveler... C'est d'autant plus vrai lorsque l'on voit les habits des personnages... Faudrait peut-être dire à Nomura que MTV c'est dépassé depuis longtemps!

Système de combat
Le jeu propose des combats qui ne sont pas aléatoires : on voit les ennemis sur l'écran. Le problème, c'est que la majorité des environnements est si étroite qu'on est obligé se les taper tout de même. D'autant qu'on les voit souvent au dernier moment.
Trois combattants sont présents lors des rixes. Le système ATB fait son retour avec une évolution toutefois : la barre est découpée en segments et chaque action demande un ou plusieurs de ces segments en plus de la barre de temps. L'IA de vos alliés est assez réactive, et encore heureux parce que la majorité des combats ne seront pas évidents. Une autre évolution vient du fait que si le leader de l'équipe meurt, c'est Game Over direct. Mais rassurez-vous, si vous choisissez l'option de continuer , le jeu vous fera réapparaitre à quelques pas de votre bourreau. D'ailleurs, vous pouvez choisir directement de réessayer si un combat se passe mal en passant par le menu de pause.
La fin d'un combat se solde par un écran de résultats avec un nombre d'étoiles pouvant aller de 1 à 5 selon vos performances, et bien entendu, plus vous en avez, moins vous avez tardé dans la bataille et plus votre récompence en étoiles,et en PC ( Points de Cristarium) sera grande. Hé oui, on reprend ici une feature issue de FF X... Mais en nettement moins bien. Les sphériers de ce dernier permettaient parfois de choisir plusieurs directions, et le joueur pouvait même décider le lui même l'orientation que ses personnages pouvaient prendre en prenant le système personnalisé. Ici, les cristariums sont rangés en fonctions des classes que vous choisissez de développer pour vos personnages. Les PC servent ainsi à avancer d'une case à une autre pour activer une compétence. Le problème, c'est qu'il n'est pas rare de se retrouver en plein milieu du chemin parce que ces derniers venaient à manquer. Et il n'y a pas tellement de liberté, en fait. Les cristariums ont plusieurs niveaux d'évolution. Malheureusement, cela ne dépend pas de vos performances mais de votre avancée dans l'histoire. Autrement dit, on peut se retrouver bloquer avec des PC en surplus si on a pas avancé. Rageant.
Je viens de parler de classes. En effet, dans ce FF, les personnages pourront avoir différentes classes telles que attaquant, soigneur, ravageur, défenseur, tacticien ou saboteur. Si les compétences de certaines sont évidentes, je vais expliquer les rôles des autres :
Le saboteur permet de lancer des altérations d'état à l'ennemi, telles que Poison ou Lenteur.
Le ravageur est en réalité le rôle de mage noir du jeu : il permet de lancer des magies comme le feu, la glace...
Le tacticien permet de lancer des améliorations d'état sur les alliés.
Les personnages ont plus ou moins d'affinité avec une classe, et certains sorts ne seront accessibles qu'à certains d'entre eux.
Les classes de personnages peuvent changer, et cela est dû aux différentes stratégies que vous débloquerez dans le jeu. Il est possible de changer de stratégie en plein combat sans perdre le tour . Toutefois, il ne faut pas hésiter trop longtemps parce que les ennemis frapperont en continu, le temps ne s'arrête pas. Ce système est repris directement de FF X-2.
Une barre fait son apparition en haut de l'écran : la barre de choc. Plus vous frappez un ennemi, plus elle se remplira. Une fois pleine, l'ennemi sera sonné et ne pourra plus réagir le temps que la barre décroisse. Vous infligez de plus des dégâts plus importants. Bien entendu, le seuil de choc peut varie, de 100 à 999% .

Alors sur le papier, c'est bien. A l'écran, je ne le nie pas, c'est rapide. Le problème, c'est que l'on passe la majorité du temps à marteler la commande auto-attaque . L'ordinateur fait tout , on nous mâche le boulot, à moins de vouloir vraiment faire autre chose il y a toujours la commande de compétences, celles de techniques et d'objets mais en général les commandes sont réglées comme sur du papier à musique. Résultat, j'ai souvent eu l'impression de me trouver devant un Beat'em all que devant des combats de RPG...
Le système de combat est un peu comme à l'image globale du jeu, en réalité : de bonnes idées, mais noyées dans de très mauvaises.

Déroulement : on se sent à l'étroit...
Avec le précédent épisode, je m'étais pris à rêver que les autres FF qui suivront fassent de même : c'est à dire, qu'il y ait de grands espaces vivants et que le joueur puisse aller quasiment là où il veut pour explorer le monde dans lequel son équipe évolue. Je me suis trompé. Pourtant, je m'étais dit que les couloirs pour le début du jeu, rien de plus normal, mais que ça devait évoluer ensuite... Non, en fait. NON. Les trois quarts du jeu ne sont en fait que des couloirs étriqués ! Enfin, étriqués, j'exagère, ça s'élargit tout de même, mais on est condamné à aller tout droit. Les embranchements ne sont là juste que pour aller chercher des objets dans des coffres! Résultat , les dix premiers chapitres,lors des phases de jeu, c'est : avancer/taper . Avancer/taper. Rien que ça. Un jeu en couloirs donc, avec des boss ou des invocations pour jalonner le parcours....
Et quand on arrive enfin dans un espace offrant un semblant de liberté, c'est juste une immense plaine pour faire des chasses à la Monster Hunter! On aurait pu s'attendre à ce qu'il y ait au moins un village, parce que pendant les vingt-cinq heures de couloirs que vous vous serez tapées avant, vous n'en aurez pas croisé un seul. Même pas! La notion de ville, de village, cela n'existe pas dans FF XIII !!! Pour acheter vos objets, vos potions, votre équipement, vous le ferez aux terminaux de sauvegarde! Des couloirs, des couloirs, encore des couloirs pour terminer l'aventure. Le problème, c'est qu'une fois qu'on a quitté un lieu, on ne peut pas revenir en arrière, au moins avant d'avoir terminé une fois l'aventure. Mais surtout, les PNJ que l'on croise n'ont strictement rien à dire. Donc du coup, on avance...Et bien entendu au bout du couloir se trouve... le boss de fin. Et il n'y a PAS de carte du monde.
On retrouve ici un FF bavard où dès que l'on avance de dix mètres, une cinématique se déclenche...
On retrouve les inconvénients majeurs de structure qui étaient présents dans FF X. Mais ce dernier proposait au moins quelques villes! Le problème, c'est qu'ici, sans villes, et dans une structure faite de couloirs on s'éloigne du RPG pour se rapprocher d'un beat'em all. Je veux bien, mais ce n'est pas ce que je demandais au jeu. J'ai du mal à comprendre ce brusque revirement. Alors je sais, l'équipe en charge du jeu n'était pas celle des créateurs de la mythologie d'Ivalice. Tout le monde ne peut pas être Matsuno. Mais bordel, quel virage à 180 degrés... Pulse , le monde sauvage, Cocoon, le monde artificiel... c'est tout ? C'est peu, tout de même... D'autant que les environnement donnent un sentiment de bouts collés les uns après les autres sans cohérence logique , si ce n'est des cinématiques... FF X était lui aussi archi-linéaire. Mais cela ne l'empêchait pas d'avoir un univers structuré et cohérent.
Et qu'on ne me sorte pas que si la structure du jeu est ainsi, c'est parce qu'il a fallu le porter sur Xbox 360. C'est une fausse excuse. Le douzième épisode est sorti sur PS2, console largement moins puissante et tenait en plus sur un seul DVD, mais qui proposait un monde d'Ivalice ouvert et des villes parfois immenses! Là, c'est incompréhensible.

Technique:
Inutile de le nier : le jeu est magnifique. La maîtrise de la PS3 est là et ça se sent. Les développeurs ont su exploiter non seulement le hardware mais aussi la place qu'offre le blu-ray pour des personnages et des scènes parfaitement modélisés. Les décors sont absolument magnifiques,le champ de vision est très étendu et on a qu'une envie : aller explorer le terrain. Malheureusement, cela n'est pas possible, la structure du jeu nous en empêchant . Dommage.
Ce qui ne l'empêche pas d'être le plus beau jeu de la console à l'heure actuelle. Je n'ai pas essayé la version 360, je sais juste qu'elle tient sur 3 DVD.

La bande originale du jeu est bonne. Amauzu n'est pas Uematsu, ça se sent, mais j'ai aimé les compositions faites par l'homme. Ça colle plutôt bien au jeu, ça change un peu, certes, avec des sons synthétiques et rapides, mais j'aime bien. Carton rouge en revanche pour celui qui a osé mettre du Léona Lewis pour les versions occidentales du jeu, d'autant que la chanson n'a rien à voir avec les thèmes abordés, en plus. Hormis cette faute de goût, le reste passe sans problème. On regrettera cependant la disparition du Victory Fanfare, pourtant présent depuis le premier épisode...
Le doublage américain est convaincant, mais comme je suis pinailleur, le doublage japonais m'aurait bien plu, aussi. D'autant qu'un autre jeu n'ayant pas bénéficié de la même communication ni du même budget et répondant au nom de Resonance of Fate le propose... oui, bon j'ai pas pu m'empêcher de le placer... On ne se refait pas...

J'ai dit que ce FF était bavard, et c'est le cas. Pourtant, ici, pas question de niaiserie comme apprendre à siffler ou à rigoler. Non, ici on reste sérieux, avec une équipe qui va tout faire pour échapper à l'inéluctable destin qui l'attend. Cependant, c'est bourré de clichés en tous genres, certains sujets sont traités de manière trop superficielle. Le script est déjà assez pauvre, mais il y a aussi de l'inégalité dans l'écriture. Cela se renforce d'autant plus que lorsqu'on arrive à la fin du jeu, on a l'impression que cela a été vite expédié pour tenir les délais... Je vous garantis que la conversation avant le boss de fin m'a donné une sensation étrange par rapport au jeu. J'ajouterai que là encore, on a le droit à des cinématiques bien longues. Parfois on aimerait bien jouer... Le problème, c'est que les zones, surtout au début sont ridiculement petites. D'où un certain déséquilibre... Mais cela est d'autant plus vrai qu'au final, le scénario ne recouvre même pas un quart de ce qui se faisait dans FF VI ou VII en comparaison...

Le jeu vous tiendra en haleine pendant une quarantaine d'heures en allant tout droit ( de toute façon il n'y a que ça à faire!). Rajoutez-en vingt de plus si vous comptez partir ensuite à la chasse aux monstres et compléter tous les cristariums. Reste que la durée de vie est assez réduite pour un FF mais je pense que la structure du jeu y est pour beaucoup.

Final Fantasy XIII m'a déçu. Tout simplement parce qu'il renie ses principes RPG pour s'approcher davantage d'un beat'em all. Pas de villes, de longs couloirs et une plaine qui fait illusion un temps seulement. La structure du jeu ne m'a pas plu, parce que je ne m'attendais pas à un tel retour en arrière. Il faut ajouter à ça un système de combat simplifié à l'extrême avec des commandes que l'ordinateur assume seul. Pire, ce qu'il reprend de certains FF il réussit à les refaire, mais en moins bien! Certains le trouvent innovant par ses partis pris. Ce n'est pas mon cas. J'espère que les autres jeux tirés de celui-ci ( Versus, Agito..) sauront remonter mon intérêt pour la franchise, et que dans le cas d'un hypothétique FF XV , celui-ci ne prendra pas la voie tracée par le jeu. Sinon on pourra vraiment dire que c'est vraiment la fin d'un mythe. Et que le genre RPG est mal barré.


Points positifs :
C'est superbe
Bonnes musiques
Système de combat dynamique...

Points négatifs :
...Mais trop simplifié
Système d'évolution reprenant en moins bien certaines idées présentes dans d'autres FF
Scénario pauvre
On est trop assisté
Un long couloir pendant les trois quarts du jeu
Pas de villes ou de villages
les PNJ n'ont strictement rien à dire
Léona Lewis
Pas de liberté


Julius
4
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes RPG, Déceptions, Mes jeux PS 3, Guns of the kikoolols et Ils ont craqué, chez jeuxvideo.com...

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le 6 mars 2011

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Julius

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