L'âme d'un final fantasy, le gameplay d'un Oui-Oui ..

Perdue depuis un certain temps, l'âme de Final Fantasy résidait dans les souvenirs nostalgiques des 25-30 ans jouant aux 7ème, 8ème et 9ème opus, véritables chef d'oeuvres de Square. Si les critiques ont accompagné leurs successeurs, l'épisode 15 de la célèbre série nippone était attendue comme le Saint Graal par les passionnés de J-RPG. Après tout, 10 ans de développement et d'attente, il fallait au moins que le jeu en vaille la chandelle.

Ainsi, manette en main le soft respecte ses origines. Des personnages charismatiques, un monde ouvert (enfin de retour) passionnant et magnifiquement retranscrit par la PS4. Un système de magie qui rappelle un tantinet FF8 et une utilisation d'un véhicule vraiment ludique pour visiter les vastes contrées du Lucis tout en écoutant les musiques des anciens opus. Scénaristiquement, le jeu se repose sur des bases solides qui font sa force. Le côté dramatique est exploité et la quête du jeune Noctis se révèlera des plus épiques grâce à la force de la mise en scène des réalisateurs japonais. Techniquement au point, doté d'une durée de vie immense, ce Final Fantasy XV a toutes les clés en main pour satisfaire pleinement ses fans. Mais ...

Mais il y a un mais. Un "mais" qui fait malheureusement toute la différence. L'époque vidéo ludique est en constante évolution et la jauge ATB qui a fait la force des FF de par son côté stratégique et dynamique n'est plus de ce temps. Les combats sont désormais en tant réel et sont vraiment dynamique. Où se trouve le problème alors ? Dans la difficulté. Allons y crûment, ce FF est tout sauf difficile. Et c'est un problème. Le message d'accueil "un final fantasy pour les fans et pour les nouveaux venus" prend alors tout son sens. Mais les nouveaux venus sont-ils des joueurs qui ont besoin d'être aidé sans cesse pour réussir ? Non. Ainsi, dans les combats, il est quasiment impossible de mourir. La jauge de PV tombe à 0 ? Pas grave, Noctis peut encore bouger et se soigner tout seul. Il faudrait vraiment une narcolepsie partielle du joueur pour que ce dernier tombe à terre. Les esquives deviennent alors quasi-inutiles et il faut se contenter d'appuyer sur la touche d'attaque sans toucher son joystick pour que Noctis aille frapper seul comme un grand. Assisté vous avez dit ? Le système de niveaux, classique dans un FF, n'est pas adapté. Fourmillant de quêtes annexes, ce FF donne de l'expérience à tout va. Et il suffit que vous soyez attiré par les diverses quêtes qui s'offrent à vous pour voir votre personnage monter allègrement de niveau. La quête principale devient alors infiniment facile et ça, ça fait tache. Alors oui, les anciens épisodes n'excellaient pas non plus dans la difficulté mais gardaient quand même pour certaines phases des challenges relevés. Ici bien que le donjon ou les objets sont inutilisables relève d'un réel niveau technique de la part du joueur, on parcourt les pleines de la map sans réelle opposition. Enfin, les possibilités d'équipements sont minimalistes. On aurait aimé un peu plus de profondeur même si l'idée du sphérier reste une valeur sûre dans l'acquisition des compétences.

Et la comparaison avec The Witcher 3 est alors inévitable puisque Square s'inscrit dans le même schéma. Si dans le soft de CD Project, qui frôlait la perfection, la difficulté était crue et les quêtes très scénarisées, Final Fantasy XV se contente de copier la forme sans creuser le fond. Ainsi, les quêtes annexes sont des va et viens fatiguant et sans réel intérêt, on joue sans se prendre la tête toujours en se disant : "ah la je vais galérer". Mais non. Même les combats contre les invocations, bien que spectaculaires sont d'une simplicité affligeante. Un jeu long c'est bien, mais s'il est plat, cela devient un défaut.

En conclusion ce FF revient sur des bases solides qui ont fait jadis sa force. Malheureusement, le jeu se perd sur sa difficulté qui n'atteint jamais les sommets. Devoir refaire le jeu en New Game + pour tâter la bête en "Difficile" relève du fardeau. Ce FF, on y joue volontiers, mais on passe vite à autre chose. Et c'est bien dommage car le potentiel était vraiment là.