Final Fantasy XVI
6.6
Final Fantasy XVI

Jeu de Square Enix (2023PlayStation 5)

Critique FF XVI

Je ne suis pas un joueur de J-RPG. En temps normal, ma route n'aurais jamais croisé celle de Final Fantasy XVI, même j'ai toujours été proche de la série par le biais de proches qui sont des inconditionnels. Mais moi, non, ma course s'est arrêtée à l'épisode 4, sur Super Famicom il y a presque 30 ans maintenant. Jusqu'à ce que je tombe sur la démo de ce FF XVI, un soir de juin. Et je l'avoue, cette démo m'a enthousiasmé : la direction artistique superbe, la musique magnifique, l'histoire captivante. Tant et si bien qu'au final, je passe à la caisse pour acquérir une launch edition. Sauf qu'au final j'ai quand même un peu l'impression de m'être fait avoir, car globalement, FFXVI est un jeu qui ment. Dans tout ce qu'il essaie de faire, pour tous ses aspects, il passe son temps à essayer de paraitre ce qu'il n'est pas. Jugez plutôt.


Ce n'est pas un bon RPG, même s'il s'en donne tous les atours : il y a une feuille de personnage, de l'équipement, de la montée de niveaux, des arbres de compétences, des affinités... Mais le jeu est tellement facile que tout ça ne sert à rien : aucun de ces éléments n'a la moindre influence sur le gameplay. Pourquoi ? Pour ménager à la fois les habitués et les novices ? Le résultat ne sera que frustration, pour les uns comme pour les autres.


Ce n'est pas non plus un bon jeu d'action, même s'il multiplie les compétences à utiliser en combat. Le jeu ne propose qu'un seul et malheureux combo, que l'on pratique en matraquant le bouton carré jusqu'à l'écoeurement. Là encore, il y a de multiples capacités liées aux invocations que l'on peut équiper, mais en pratique elles ne sont qu'esthétiques : on tourne en boucle avec les même et le féru de build sera bien désapointé en s'apercevant que ses longues heures d'optimisation ne seront absolument pas rétribuées.


Ce n'est pas non plus le lore que j'attendais : FFXVI fait tout pour faire croire qu'il parle de Dark Fantasy, avec des thèmes sombres et des personnages ambivalents. Mais passé les premières heures, formidables encore une fois, le naturel et tous les tropes du J-RPG reviennent au galop. L'intrigue géopolitique, tellement inspirée de Game Of Thrones que cela en devient risible, n'est qu'un cache misère et n'a finalement rien à voir avec la trame principale. Mais même pour cette dernière, le rythme de la narration est proprement insupportable : en dehors de quelques rares exceptions, les scènes clés qui font avancer le scénario sont délayées dans des allers-retours interminables, matinées de dialogues et de missions parfaitement anecdotiques. Du haut de ses 35 heures, la quête principale m'a semblé bien trop longue. Les quêtes annexes ne méritent pas l'attention, sauf si FedEx est votre passion.


Ce n'est pas non plus une grande réussite technique. En dehors de sa direction artistique, remarquable du début à la fin, les autres aspects sont très inégaux : les compositions de Soken soufflent le chaud et le froid, alternant sans ménagement thèmes mémorables et mélopées inintéressantes. L'animation, plutôt très bonne dans les cinématiques, est beaucoup trop rigide et répétitive dans les dialogues avec les NPC. Le framerate en mode qualité est un peu souffreteux, mais il n'est pas non plus irréprochable en mode performance.


Alors que reste-t-il après tant de déceptions ? Quelques bonnes choses quand même, par exemple des affrontements de « Primordiaux » (ie. Les invocations dans les autres épisodes) spectaculaires à souhaits. Ou les combats qui, même s’ils sont un peu répétitifs, restent assez satisfaisants. Ou encore la direction artistique, infallible encore une fois. Et puis quand même, dans cet océan de quêtes inintéressantes et de personnages OSEF, certaines scènes montent brutalement le niveau et sont vraiment à couper le souffle. Tant et si bien que l’on subi, littéralement, ce pacing catastrophique juste pour aller profiter le plus rapidement possible du prochain twist. Et au final, même si ça m’a trop couté en argent et en temps, j’ai quand même fini la bête et, encore une fois, certaines scènes pivots valent vraiment le coup. Même pour presque 100 euros ? Mouais non, peut être pas.

JipéF
6
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le 16 oct. 2023

Critique lue 15 fois

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