Des jaillissements d'aurore pour éclairer des emblèmes

Citation de Gaël Faye

De l'incipit au grandiose, Les Chroniques de la GBA: Episode 1, Fire Emblem 7, le colon annonciateur.

Nous le savons tous et c'est normal, le succès d'Intelligent Systems est depuis toujours lié à celui de Nintendo. C'est donc grâce au petit succès d'un certain Super Smash Bros Mélée ou apparaissent Marth et Roy que la série réussit ENFIN à sortir son jeu en occident. De là se pose une question... enfin non plein de question car Fire Emblem: Rekka no Ken doit charmer un tout nouveau public et ce dans la durée.
A cela Intelligent Systems va décider de rester sur ses gardes. On reste sur ce qu'on maîtrise, on ne peut pas se permettre quelques folies (dans le sens trop s'éloigner des principes établis par les prédécesseurs). Le choix va donc se porter sur un opus Game Boy Advance, le moteur graphique de Fire Emblem : The Binding Blade marche plus que bien (ce qui va d'ailleurs permettre à la petite entreprise de sortir 3 jeux en 3 ans, et même si ils ont le même moteur graphique, au vue de la qualité de ceux-ci on peut le dire ça relève d'une prouesse incroyable). On va éviter de partir trop loin en restant sur le même continent, juste quelques années plus tôt, on retrouve d'ailleurs beaucoup de personnages que l'on avait laissé dans son prédesseur (Eliwood et Hector, Marcus, Zephiel et Guinivere, Nino et Jaffar (parents de Lugh et Raigh) et Kent et Sain (qui font sans nul doute référence à Alan et Lance). Il ne serait même pas impossible que les grandes lignes de ce Fire Emblem aient été inventer en même temps que son prédécesseure mais que faute de place sur la cartouche, ils ont du s'en séparer. Mais c'est là que Intelligent Systems montre encore une fois son génie indéniable: ils ont fait pareil tout en innovant avec brio et en nous proposant une des plus belle perle de la GBA.

Parce que oui je radote depuis tout à leur mais on n'a toujours pas exploré le contenu, et pourtant il y en a des choses à dire sur le jeu. Avant même de vous parler du jeu, parlons de ce qui le fait vivre. Parce que oui j'ai beau idolâtrer mon petit Sacred Stones, même moi je dois le reconnaître, la musique (et en particulier le remix du thème principal) est bien mieux réussie, iconique et représentative du génie Fire Emblem que son successeur. Au niveau des graphismes rien à dire, le jeu et la licence en général ont de quoi prétendre aux titres de "plus beaux jeux de la console". Les animations de combats toujours parfaites, que ce soit les personnages avec par exemple une Lyn jouissive ou les armes avec les sorts.

Et il n'y a pas que dans sa musique que le jeu surpasse son cadet, dans ses personnages et leurs relations entre eux le jeux devances royalement "Sacred Stones". Rien que les relations qui unis Nino et Jaffar et Lyn et vous surpasse tout ce que Fe 8 permet à son maximum. Et oui, j'ai bien dit "vous", dans ce Fire Emblem vous n'êtes plus spectateur, mais bien acteur de votre histoire, tout le monde compte sur vous pour la victoire, et rien que ça ça permet une bien meilleure implication dans le jeu que ce vous ne pouvez l'imaginer. Et même en général les histoires délivrées par les personnages lors des dialogues de soutiens sont biens au dessus du lot que ce que la licence à l'habitude de nous permettre.
Et dans son histoire aussi qui, bien que classique du "Lord qui va reconquérir son royaume", va, notamment grâce à son exécution et sa maîtrise du rythme, proposer une intrigue touchante et surtout addictive qui va rester tout du long de l'histoire, La tragédie du Black Fang, et la reconquête de Lyn étant selon moi les meilleurs moments. Histoire qui va aussi avoir la brillante idée de ne pas montrer les protagonistes de l’ancien opus tout de suite, ce qui va laisser au nouveau spectateur comme aux anciens de disposer d'une base avant l'arrivée du rouquin. Histoire aussi plus longue et plus dure (30 chapitres avec 5 plutôt compliqués, même pour des joueurs expérimentés), avant de vous lancer dans l'aventure Fire Emblem 7, il est recommandé d'avoir fait la route d'Ephraim en difficile (FE 8) et même en général, il est plus intéressant d’apprendre les bases du jeu sur FE "Sacred Stones" qui est plus court et plus simple (mais bien loin d'être mauvais)

Malgré toutes les éloges faites à ce jeux, il serait hypocrite de ne pas parler de ses défauts aussi rares soient-ils. Déjà l'absence d'un post-game fait mal, dès qu'on a finit le jeu on ne pourra plus jamais toucher à nos personnages, ce qui est un peu bête dans le sens ou on aime bien rejouer les personnages que l'on a vu évoluer indépendamment de l'histoire qui est terminée, donc dommage de ne pas avoir fait un "Battle Map" à la FE6 ou une "Monster Map" à la FE8. Ensuite il faut le reconnaître, même sans être mauvaise, on ne retrouve ni l'ambiance adrénaline et joyeuse de FE6 ni la sombre et réaliste de FE8, elle est loin d'être horrible, elle est même vachement sympathique mais reste en dessous de ce que ses homologues nous proposent. Et enfin l'impossibilité de Customiser son équipe, si on veut réussir il faut se plier aux règles du jeu et au niveau de ses personnages. A l'inverse de FE8 ou on pouvait finir le jeu avec n'importe quelle équipe (à deux trois personnages près) ce qui rendaient chaque aventure unique, mais bon ce problème est surtout lié à la difficulté du jeu alors c'est excusable.

Il y a aussi de légers problèmes négligeables d'équilibrages, les archers sont plutôt inutiles et les chevaliers sont un peu trop nombreux et un peu trop forts (2 problèmes récurrents des opus GBA). Et aussi des pénuries de mages notamment en magie noir avec seulement Canas qui est en plus disponible uniquement dans un niveau annexe.

Je ne l'ai pas préciser plus tôt alors j'en profite maintenant que tout le monde est parti. On retrouve tout ce qui fait de Fire Emblem un monument du T-RPG. Le triangle des armes physiques et magiques, les soutiens entre les personnages, les personnages recrutables au fil de l'intrigue, des personnages touchants plutôt qu'une armée déshumanisée, les morts définitives (non de dieu que cette invention est géniale) ou encore les classes et leur évolution.

Bref pari réussit pour Intelligent Systems qui dès leur premier jeu à l’international, se positionnent comme l'indétrônable leader du T-RPG dans le monde