Un open world entre tradition et modernité.

Quand je joue à un open world, c'est souvent du tout ou rien : soit en quelques heures j'en ai déjà assez des mécaniques proposées, soit ça clique totalement et je m'y plonge des soirées entières pendant des semaines. Ghost of Tsushima est évidemment de cette dernière catégorie, grâce à un design intelligent qui reprend des codes assez classique, mais y injecte plein d'idées intelligentes.

En effet, même si la structure de l'open world reste assez classique (une quête principale, d'autres secondaires et plein de petits objectifs), la façon de l'aborder permet un sens de l'exploration et de la contemplation qui rend le jeu unique. Quasiment aucune interface quand on se balade, le vent nous indiquant où aller, et un occasionnel oiseau doré nous signalant qu'on est près d'un point d'intérêt. Ce n'est que de l'emballage, et pourtant cela est tellement plus engageant qu'une classique minimap (et nous évite d'avoir les yeux rivés sur l'UI). On profite alors totalement du voyage quand on explore ou même qu'on se rend d'un point A à un point B. Et pour peu qu'on s'arrête faire du contenu annexe, on appréciera l'effort de variété et d'originalité dans les petits objectifs de carte (un renard à suivre jusqu’à un sanctuaire, un minijeu de réflexe, un parcours de grimpette, etc...).

Spécificité PS5 mais on est sur un titre qui fait un très bon usage des possibilité offertes par la manette. Très cool ça !

Concernant le gameplay, j'ai également été surpris car je m'attendais à du très classique et le jeu propose un feeling un peu original : on est sur un combat d'attaque et de contres, un tantinet similaire à du Arkham à l'épée, mais avec un feeling très unique. On a vraiment le sentiment de prendre part à un combat de samurai (ou du moins la vision qu'on s'en fait, le jeu ne cachant pas son orientation cinématographique plus qu'historique). Le tout est complété de différents outils qui permettent de varier le gameplay et surtout, de garder l'ascendant dans les modes de difficultés les plus élevés, ceux-ci nous mettant bien à l'épreuve.

L'aspect RPG (items, talents, etc...) est également très bien géré je trouve : on est sur un jeu qui va proposer des améliorations concrètes via peu de points de talents, plutôt que d'avoir un énorme arbre débloquant 5% de dégâts ça et là. Dans un tel jeu, c'est plus engageant je trouve. Les armures fonctionnent de même en proposant des améliorations globales différentes les unes des autres. On aura également beaucoup d'éléments cosmétiques à débloquer, si on est intéressé par ça (et c'est mon cas !).

J'ai trouvé l'histoire super prenante et bien racontée. Elle pose des enjeux intéressants et qui prennent le temps de se construire, alors qu’il aurait été aisé de catapulter ceux-ci, notamment via l’antagonisme grandissants entre certains perso. Or ces tensions arrivent par touches et font que les conflits ou alliances ont du sens et construisent un univers tangible. Cela est également supporté par des personnages qui ne sont pas unidimensionnels ; le protagoniste est attachant et bien écrit, n'est pas parfait, a parfois des cotés agaçants mais justement humains.

On pourrait cependant reprocher que les traits “méchants” des mongols sont un peu forcés cela dit ; c'est désamorcé par le coté ciné / épopée du titre mais difficile à complètement ignorer.

Un détail cool sur le jeu est que bien que long (c'est un AAA Open World après tout), quasiment toutes les activités, y compris le récit principal, sont segmentés de façon à pouvoir jouer en sessions courtes. Si le jeu invite à s'y plonger pendant des heures, j'ai apprécié aussi pouvoir avancer l'histoire ou m'y balader l'espace de 20 min si je voulais.

Un excellent titre, que je recommande chaudement !