La trilogie PS2 remasterisée semble avoir été conspuée par le public, et je ne comprends pas bien pourquoi. Peut-être le problème est-il sur les deux autres opus que je n'ai pas fait, ou peut-être est-il de l'ordre technique (auquel cas ça dû être patché puisque je n'ai pas eu de souci particulier), je n'en sais rien.

Toujours est-il que me relancer dans les rues de Vice City, premier épisode de la franchise auquel j'ai touché, y jouant en cachette avec un pote car ses parents avaient bien compris que nous n'avions pas l'âge nécessaire, fut un brin nostalgique, mais aussi emprunt de désillusion. Car dans mes souvenirs, Vice City était immense, d’une longueur interminable, avec des dizaines d’heures de radio, un nombre de véhicules incalculable et une écriture au cordeau. Sauf qu’au final, avec mes yeux de 2022, Vice City apparaît à peine plus grand qu’un quartier de GTA V, le scénario se boucle en une petite quinzaine d’heures en ligne droite, quinzaine d’heures durant laquelle les morceaux musicaux et autres talk-shows tourneront en boucle ad nauseam, la variété des véhicules peine à réjouir, et l’écriture est le plus gros défaut du jeu.

On sent l’envie de Rockstar, déjà à l’époque, de singer le cinéma dans ses briefings de mission, mais la réalisation composée de champs/contre-champs, les personnages n’étant que de simples fonctions, l’humour douteux (“Mis cojones, mis cojones!”) et les enjeux inexistants sont un dur rappel que GTA n’a pas toujours été l’efficace machine satirique qu’il est aujourd’hui. Et je ne jugerais pas les messages délivrés à l’aune de nos préoccupations sociétales actuelles, ce serait de mauvais aloi (et c’est pour ça que ma critique se porte sur cette Definitive Edition et non pas sur le jeu original dont ma note de 8 reste inchangée), mais ce côté bas du front qui ne me dérangeait pas quand j’avais 12 ans me paraît beaucoup moins digeste aujourd’hui.


Mais malgré cette déchéance du fond à mes yeux, j’ai tout de même été content de parcourir les rues de Vice City. Les mécaniques sont simples, épurées, et la relativement faible durée de vie permet de profiter du jeu sans se dire qu’on est partis pour 150 heures d’investissement personnel, ce qui dans une vie adulte est toujours source de réticence. On a un bac à sable à taille raisonnable, aux activités assez variées pour que l’on s’y amuse, et à l’ambiance 80s que les polygones rétros semblent subjuguer.


Pas le Vice City de mes souvenirs donc, mais un ancêtre plus archaïque mais plus abordable du mastodonte de Rockstar, dans lequel on peut se perdre quelques jours sans prise de tête.



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le 12 janv. 2023

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Frakkazak

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