Comme nous avons pu le voir précédemment avec le test de la version PC, la licence Harry Potter a rhytmé la sortie de ses films avec une adaptation vidéoludique, en développant une version propre à chaque console. Si la mouture PC s’en sort plutôt bien dans l’ensemble, qu’en est-il de son équivalent PS1 ?

Une fois n’est pas coutume, on retrouve la narration illustrée qui renverra à quelques souvenirs de lecture, et ravira très certainement les plus jeunes. La jeunesse vers qui, d’ailleurs, cette version est clairement orientée, tant dans son esthétique que dans ses mécaniques.

De fait, on se laissera conter l’histoire du petit sorcier à lunettes Harry Pottaire (excusez la VF voulez-vous) à Poudlard. L’occasion de s’immerger à nouveau dans le monde de la magie de J.K.Rowling au sein d’un petit jeu action plateforme de l’époque. C’est d’ailleurs bien cet univers qui confère tout son charme à un gameplay pour le moins limité, qui conviendra essentiellement aux amateurs plus soucieux de retrouver l’ambiance des romans que des mécanismes de jeu très approfondis. Une ambiance qui fait mouche, bien qu’elle pêche par une modélisation 3D des visages totalement désastreuses (on est sur PS1 cela étant) mais un décor qui restitue assez fidèlement l’univers du chateau. L’ensemble reste magnifié par une bande son magistrale, signée Jérémy Soule (ayant entre autre officié quelques années plus tard sur Morrowind puis Skyrim, excusez du peu). L’immersion opère toujours chez les petits comme chez les grands.

Les bruitages quant à eux se révèlent également dans le ton, bien qu’assez limités, la version française quant à elle trébuchant sur une prononciation des noms absolument calamiteuse et un nombre de doubleurs des plus limités (Brigitte Lecordier, heureusement que tu es là) dont on aura vite fait le tour au cours de nos pérégrinations. Une balade à travers l’école, son parc et même un détour par le Chemin de Traverse et la Forêt Interdite, le jeu alternant le suivi des grands événements du livre et quelques ajouts de quêtes supplémentaires. Si on pourra s’étonner devant quelques absurdités de level design (la tour de Gryffondor…au rez-de-chaussée ?!), on appréciera de pouvoir visiter salles de classes, couloirs, cachots et même quelques passages secrets. De quoi dénicher des Cartes de Sorcières et Sorciers Célèbres dont la collection est à compléter, ainsi que des dragées surprises de Bertie Crochue. Les premières, toutes illustrées et agrémentées d’une petite note explicative de leur sujet, apportent un complément à l’univers. Les secondes seront à récolter selon diverses quantités auprès de Fred et George afin de pouvoir profiter de quelques bonus supplémentaires, qui hélas n’auront que très peu (voir aucun) impact au cours de l’aventure. Un petit bonus pour les complétionnistes, pour un soft dont la durée de vie n’excède malheureusement pas les 5 heures…

Il faut dire que l’absence de tout réel challenge n’entrave aucunement la progression. Les phases de plateformes s’avèrent totalement assistées (saut automatique) et les quelques rares pièges figurant sur la route sont très largement esquivables. Les quelques affrontements sont également très vite expédiés, de quoi permettre à Harry d’utiliser les quelques sorts à sa disposition : ceux-ci s’apprennent lors des différents cours dispensés par les professeurs après un rapide mini-jeu. Par la suite, ils pourront être reproduits dans des situations bien définies pour permettre au jeune Potter de progresser sur son chemin : faire léviter un objet, enflammer une Tentacula vénéneuse, révéler une plate forme dissimulée… Si l’enchainement entre phases de plateforme et apprentissage de sortilèges assure une certaine dynamique de suivi, cet équilibre tend à se perdre quelque peu dans la seconde moitié du jeu.

La faute à des mini jeux qui s’enchainent, sans être forcément bien inspirés. A ce titre, le passage sur le Chemin de Traverse oscille entre le redondant (la recherche du crapaud), l’ennuyeux (nourrir le hibou), et le difficilement jouable (plus jamais le “wagonnay” ! Plus jamais !). On perd de fait en intérêt avec ces quelques séquences jamais réellement insupportables, mais guère plaisantes pour autant. La très faible durée de vie tel que je le mentionnais plus tôt empêche cela étant de s’ennuyer, une poignée d’heure étant très largement suffisante pour en voir le bout. Dommage de n’avoir pas approfondis certains éléments, tel que le vol en balais, qui se révèle des plus difficiles à maitriser à l’entrainement, et finalement lent et ennuyeux lors des matches de Quidditch. L’exploration du chateau s’avèrera également limitée au regard des portages sur les autres plateformes.

Reste une ambiance qui fonctionne, et sera invariablement attirante pour tout amateur de la saga magique !

Harry Potter à l’Ecole des Sorciers sur PS1 rend une copie honnête, compensant son manque d’ambition réelle en s’adressant aux plus jeunes avant tout. Sa narration illustrée, sa simplicité et son gameplay basique le rendant accessible à tous. Une durée de vie anémique et une absence de réelle replay value l’empêche toutefois de réellement s’illustrer aux côtés de ses homologues sur PC et consoles de sixième génération. Reste une bande son magistrale et une reproduction fidèle de l’univers assurant une partie simple mais agréable.


LES PLUS:


  • La version idéale pour le jeune public
  • Gameplay simple et prise en main immédiate
  • Univers bien retranscrit et musique enchanteresse

LES MOINS:


  • Durée de vie catastrophique
  • Trop de mini-jeux tue le mini-jeu
  • Rejouabilité inexistante
David_AVINENC
6
Écrit par

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le 2 janv. 2023

Critique lue 30 fois

David_AVINENC

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