Après un premier épisode aussi prometteur que bancal les danois de Io Interactive revoient leur copie avec cette nouvelle aventure de 47, élégant sobriquet d'un personnage principal qui ne l'est pas moins. Comme en 2000 on nous propose de vivre la vie tumultueuse d'un tueur à gage (attention, calembour) à travers divers contrats se déroulant aux quatre coins du monde.

La grande idée de Hitman est de laissé au joueur le choix de son approche pour les missions. Lorsque l'on parle de choix on ne veut pas dire "prend à gauche pour bourriner et prend à droite pour t'infiltrer" comme c'est trop souvent le cas dans les productions vidéoludiques. Non, ici on à droit à tout un tas de nuances et de possibilités.
Le game design s'articule autour d'un level design ouvert et riche. Ainsi chaque map (donc chaque contrat) propose différents points d'entrée avec chacun ses avantages, ses inconvénients, ses possibilités, ses contraintes. Le cheminement dans les niveaux est totalement libre, peu importe le chemin tant que l'objectif est atteint.

Cette liberté se retrouve aussi dans le gameplay et dans ses immenses possibilités d'éliminer sa cible. Il y a bien sûr l'arsenal que l'on transporte (avec les fameux double Ballers qui sont d'une classe infinie) mais aussi celui des hommes de main de la cible (il y a d'ailleurs un intérêt certain à se les procurer puisqu'on peut les collectionner et les réutiliser dans les missions suivantes et parfois se faciliter la vie en ayant récupérer telle ou telle arme), toute une panoplie d'arme blanche (aaaaah la corde à piano !) ou d'accessoires de différente nature (club de golf, poisons, pièges, etc...).
47 a aussi la possibilité de se déguiser en utilisant les vêtements des personnes qu'il croise. Une fonction très pratique pour déambuler dans le niveau mais qui n'est pas pour autant le choix de la facilité puisqu'elle oblige à adopter certaines attitudes liés avec la fonction supposée de votre déguisement (ne pas courir, zone d'accès limitée). Bien sûr il faudra aussi veillé à ne pas s'approcher trop des hommes en armes du niveau sous peine qu'ils vous identifient et se mettent ainsi à vous tirer dessus.

Sur une même mission on peut ainsi simplement dégainer ses pistolet et foncer droit devant en butant tout ce qui passe (civils innocents compris) ou alors prendre so ntemps en contournant les défenses, assommant les ennemis pour ensuite planquer les corps dan un coin et en n'éliminant que sa cible dans un silence absolu avant de repartir incognito. On peut aussi faire un mix des deux et s'approcher de sa cible à pas de loup pour faire une sortie en fanfare à grand coup de shotgun. Il y a aussi les petits vicieux qui opteront pour la diversion et l'attaque au sniper, etc....
les possibilités sont simplement incroyable et l'immense réussite de Hitman 2 est de laisser au joueur l'entière appréciation de l'approche, il n'y a pas de bon ou de mauvais cheminement, chacun fera comme il l'entend , selon le caractère ou l'humeur. Ainsi le bourrin de base s'amusera autant que le mec méticuleux et patient.
Bien sûr l'approche "John Matrix" est nettement plus simple que l'approche ninja et c'est pourquoi les fins de niveaux proposent des scores et des bonus plus importants à ceux qui ont pris le temps de réfléchir avant d'agir. Des bonus qui ne seront pas pénalisant pour les autres afin de ne pénaliser personne dans la progression.

Le revers de la médaille est que le jeu offre peu d'indications sur les différentes possibilités et les joueurs les moins patients/curieux passeront à côté de 90% de l'intérêt du titre. Il faut en effet bien observer sa carte, longtemps. Il faut bien observer son environnement et il faut avoir de l'imagination. Cette grande composante exploration fait parti du plaisir de jeu, on n'est pas pris par la main et on doit accomplir sa mission par soi-même, comme un grand. Tant de liberté peut faire peur mais c'est tout simplement grisant. C'est bien simple on peut refaire 10 fois de suite le même niveau et découvrir à chaque de nouvelles choses, de nouvelles possibilités. Un chemin caché par là, une arme par ici, un tour de garde qui libère un passage ,etc...
On ne refait jamais exactement la même mission dans Hitman 2 et l'inventivité des développeurs étonne à chaque nouvelle tentative du joueur, la replay value est donc pleinement assurée

Hitman 2 c'est aussi 47, un personnage taciturne et incroyablement classe. Notre avatar trimballe son charisme et son costume 2 pièces-cravate rouge à travers des environnements très variés ( On ira d'une villa en Sicile aux bases russes en Afghanistan en passant par les Tours Petronas de Kuala Lumpur) au grès d'un scénario assez classique mais efficace. L'univers Hitman se dessine entre complot politique d'envergure international et règlements de compte mafieux comme dans tout bon thriller paranoïaque qui se respecte.

Hitman 2 a ceci de précieux qu'il mise avant tout sur son gameplay et sur l'inventivité du joueur. C'est à chacun de se forger son expérience de jeu et le fait est que le jeu propose d'excellentes sensations quelle que soit l'approche. Bien sûr le jeu est avant tout pensé comme un jeu d'infiltration et c'est en l'abordant comme tel qu'il déploiera tout son potentiel et que le joueur curieux découvrira la profondeur impressionnante des possibilités. Hitman 2 corrige les erreurs de jeunesse de son prédécesseur et s'inscrit directement comme l'un (le ?) des tout meilleur jeu d'infiltration jamais joué aux côtés de Dark Project 2 et de Metal Gear Solid (même si les registres sont très différents dans les deux cas).
Vnr-Herzog
9
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le 29 mai 2011

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