Ce qu'il y a de drôle avec le monde du cinéma et celui du jeu vidéo, c'est que les deux se tournent autour et regardent ce qu'ils pourraient puiser chez l'autre. Comme tous les amoureux, il arrive le jour où ils copulent pour avoir un enfant. Et de l'union de ces deux partenaires sont nés Hitman, le film, et Absolution, le jeu. Hélàs, il arrive aussi que la génétique s'en mêle pour tirer le pire des deux compagnons. Ces deux oeuvres de l'esprit partagent une caractéristique commune (outre l'absence d'un chromosome) : un scénario de merde qui chie plus ou moins à la gueule de la série.

Tout comme Ubisoft l'a fait avec Splinter Cell, l'histoire a été réecrite pour créer un personnage à la fois plus sombre et à la fois plus thug tout en étant sensible. Oui, notre bon agent 47 qui approche désormais de son bon âge a décidé de devenir sensible et à l'instar de Sam Fisher, il a aussi injecté du botox dans son visage. Cela se traduit par un comportement moins enclin à tuer tout le monde et plus proche de celui d'un héros conventionnel.

Bien sûr, les méchants sont devenus encore plus méchants, c'est ce que veut le canon du cinéma. On retrouve comme dans chaque parodie insipide de Jason Burne une méchante corporation pleine d'argent capable de faire apparaître en plein milieu d'une ville un énorme hélicoptère de combat et cinq mille soldats en armure de guerre. C'est l'évidence même, l'agence qui emploie Hitman a absolument besoin d'avoir une armée personnelle. Une belle chiasse sur l'histoire du précédent jeu en somme.

De toute façon, 47 tient plus de monsieur propre dans cet épisode. Et il a bien raison, pour nettoyer toutes les cochonneries que vous allez faire dans Absolution. Le Silent assassin est devenu un Silent crétin qui tombe dans des pièges dignes de Stargate SG-1. En tout, vous allez vous faire capturer DEUX FOIS dans votre aventure dont DEUX FOIS par les mêmes idiots. Là encore, comme dans Conviction, c'est le méchant en personne qui vient vous raconter son horrible plan :

"Haha connard, tu es capturé. Maintenant écoute mon plan machiavellique et après je vais te laisser là tout seul pour que la police te capture. Je suis un génie, le seul homme qui pourrait me poser problème sera derrière les barreaux et je serai riche ! Je pourrais te tuer, mais je vais pas le faire ! PD, lol !"

Il est évident qu'Ubisoft et Square Enix partagent un pool de scénaristes. A priori, les deux ont quinze ans et probablement plusieurs posters de Jason Burne sur les murs de leur bureau. Au moins il y a chez ces huluberlus une certaine vision poétique : on retrouve le syndrome de la princesse.

47 est aussi devenu un grand sensible qui va se lier d'amitié pour une femme, comme dans le film. C'est ainsi qu'il va partir en croisade contre le mal.

Le mal :

- Dallas, le gros lard dont on oublie le nom fume un cigare et traite sa femme comme une pute. C'est le leader des thugs et il pense à se faire un paquet de pognon pour aller vivre sur une île paradisiaque.

- Le tueur professionnel de Dallas. Il roule dans un char de la gaypride sataniste. Deux lignes de dialogue : "haha tu vas mourir, 47" et "tu m'as tué et je bande c'est trop cool" (véridique).

- Le petit chef de l'Agence avec sa prothèse porte-cigarette. Petit chef passe son temps dans le jeu à expliquer son plan machiavélique et à déclencher l'apocalypse sur son chemin. Il est évident qu'un ponte de l'ICA, l'agence la plus dangereuse et secrète du monde (selon les précédent Hitman), a tout à gagner en réglant chaque problème à coup d'hélicoptère atomique, de soldat blindé et de Hummers noirs.

Ne jugez pas ce jeu sur le scénario. C'est une diarhée si liquide qu'elle peut traverser la frontière entre le monde 3D et le monde réel pour vous empester le cerveau comme chaque scénarii issu du monde merveilleux de Jason Burne. Si tu me lis Jason, j'espère que la NSA te fera payer tout le mal que tu as fait au cinéma et aux jeux vidéos.

Maintenant, le jeu en lui même vaut le coup pour ce qu'il est. Une sorte de super bâtard entre Splinter Cell, Metal Gear et Hitman (surement, en fouillant un peu). Mais comme l'eau et l'huile, le gameplay ne sait pas -vraiment- se diluer. Autrement dit : soit vous allez être un ninja soit un gros porc mais pas les deux. La finesse permise par les précédents opus a disparu et ce sera soit tout soit rien. De toute façon, les décors ne permettent plus d'exprimer son art et on fera comme les développeurs l'ont prévu ou bien on fera un bain de sang.

Concrètement, Square Enix vous tient la main. Du début à la fin, ce sont des indices et autres machins d'assistés qui viendront à votre secours de joueur handicapé pour mâcher le jeu et vous offrir une experience cinématographique. Sachant qu'à 40€, vous pouvez vous payer environ quatre experiences cinématographiques, je vous laisse comprendre pourquoi je suis perplexe. Tout vous pousse dans une direction tout en vous laissant croire que vous êtes libre. Le vrai fan d'Hitman sait ce qu'est la liberté. Ici nous sommes dans un pastiche de niveau ouvert avec un blocus à chaque intersection et une main invisible pour nous guider.

Ce jeu est un Splinter Cell : Conviction potable mais un Hitman de merde. D'ailleurs, si c'est un Hitman que vous recherchez, divisez ma note par trois pour obtenir mon évaluation. Si vous voulez un bon jeu de défouloir cinématographique, ajoutez trois points. Enfin, si comme moi vous ne savez pas s'il faut chier sur ce titre ou l'encenser, contentez vous d'un 5.
Nonok
5
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le 7 déc. 2012

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