La parenthèse enchantée

C’est au sortir de la trilogie complète Yomawari pleine de ses fantômes et autres esprits torturés que j’ai posé mes mains sur Hoa. Autant dire que le grand écart en terme d’univers était bien réel, le sang et la peur laissant place au vent et à la quiétude.

A la croisée des univers

Ce qui bluffe dès le tout premier écran d’Hoa c’est sa direction artistique. Cela a été dit et écrit partout et tout le temps, on se croirait bel et bien face à une œuvre du studio de Monsieur Hayao Miyazaki en personne, c’est indéniable. L’influence serait presque à la limite trop poussée dans tous les secteurs, y compris dans les compositions (magnifiques) qui jalonnent le parcours de notre petite fée. Les musiques vous rappelleront forcément des créations comme Mon Voisin Totoro ou encore Le Voyage de Chihiro.

Le gameplay est on ne peut plus simpl(ist)e. Il vous suffira d’avancer et sauter durant les 3h environ que le jeu vous demandera pour être complété. C’est plutôt court on ne va pas se mentir mais quand on sait qu’un rêve dure quelques poignées de secondes, c’est plutôt honnête en terme de durée de rêve ici ! Car Hoa est clairement une parenthèse rêvée, une œuvre suspendue dans le temps. On y réalise des actions jamais très complexes mais cela aurait de toute façon gâché le titre. Le fait de se balader dans ces aquarelles numériques à la manière d’un Gris nous contente largement. Le jeu n’a pour vocation unique que de vous emmener loin du bruit, du défi, de la performance ou encore de l’orgueil du triomphe sur un boss. Il y a dans cet Hoa un quelque chose du Shadow of the Colossus de Fumito Ueda et en avançant votre partie vous comprendrez pourquoi.

Techniquement au point

Ce qui a également retenu mon attention lors de ma traversée du monde reposant qu’est celui d’Hoa est le nombre de petits détails techniques qui rendent le soft de Skrollcat Studio vraiment complet en dépit de sa faible durée de vie. Des flous magnifiquement placés, un auto scroll des éléments sur divers plans qui dynamisent chaque écran, ou encore des effets de flammes dans l’épisode du four qui m’auront littéralement scotché la rétine. À tout cela s’ajoute une utilisation intelligente de la 3D si tant est que l’on veuille s’attarder sur les écrans qui nous sont proposés parfois.

Verdict

Vous l’aurez compris Hoa est une œuvre qui se savoure pleinement. On regrettera juste une durée de vie faible ainsi qu'un petit manque d'originalité dans les énigmes et le gameplay. Mais Hoa reste un véritable petit bonbon aux parfums oniriques auquel on aurait tort de ne pas goûter…