Rouler les mécaniques

Hob, je n'en ai entendu parler qu'à sa sortie. Par la page d'accueil Steam, qui plus est, où il se pavanait fièrement. Et il peut se le permettre. Mais si les quelques vidéos associées font très envie, je n'avais pas 20€ à dépenser, hélas Hob allait attendre. Tout cela, c'était sans compter sur un très cher ami ayant décidé de me l'offrir sur un coup de tête. Grand bien lui en a pris.

S'il est une chose à retenir, c'est que la première heure de jeu est quasi-parfaite à tous les niveaux. En lieu et place de la cinématique déjà servie cent fois, Hob nous offre une balade. On suit un colosse aux allures de Bastion (référence à Overwatch) en tapotant tous les boutons et en admirant notre personnage poursuivre quelques animaux dans l'herbe. On observe, avec attention, notre ami robotique activer les mécanismes du jeu, détruire des murs et pousser des remparts entiers. Et ce petit manège dure quelques minutes, jusqu'à l'élément déclencheur.

Pris au jeu de sa propre naïveté, notre avatar est attaqué par une étrange plante et son bras commence à gonfler. Notre tas de boulons préféré accourt alors à notre secours et est contraint de nous sectionner le membre gangrené. Transporté dans un sanctuaire, ce n'est que quelques instants plus tard que nous nous réveillons... muni d'un nouveau bras qui ne nous est pas inconnu. Peu après, nous retrouvons notre ami et l'aventure peut réellement commencer.

Avant que l'on ait le temps de souffler, Hob récupère une arme suivie de peu d'une capacité nous permettant d'explorer de nouveaux horizons. À peine cette introduction passée que le jeu nous régale de son ambiance. Les mécanismes tournent et s'emboîtent, s’enchaînent les cliquètements des roues dentées et la mise en marche des machineries. Les salles se suivent et ne se ressemblent pas mais reste l'aura mécanique et ses rouages bien huilés. Au tournoiement d'une valve, un pan entier du monde sort du vide pour venir s’emboîter parfaitement à celui existant et c'est à la pression d'une excroissance mécanique qu'un chemin se dessinera dans la ferraille. Et je suis là, fébrile, accrochée à ma manette et des étoiles dans les yeux.

Puis, à mesure que le jeu avance, l'euphorie redescend, quelques ombres au tableau. Ce n'est pas qu'il devient mauvais, loin de là. Mais le souffle frais du départ peine à souffler encore. On débloque une seconde capacité, puis une troisième, moins exploitées que la première. La carte est un peu fouilli et l'on se perd parfois à ne pas trouver la plateforme qui était sous nos yeux depuis le départ. À chercher la suite de l'aventure, on se retrouve dans plusieurs culs de sac agrémentés d'un trésor. Et si l'on ne rechigne pas à dévorer les 6-8 heures nécessaires pour terminer le jeu, il ne parvient jamais à nous surprendre comme à ses débuts.

On regrettera également les quelques écarts d'angles de vue lorsque l'on sort des sentiers battus, car si les plans fixes ont l'avantage de nous faire profiter du paysage, le moindre écart au chemin principal rendra la caméra hésitante. De même que le magnétisme du personnage aura parfois tendance à nous faire gravir un obstacle que l'on voulait pousser ou rattraper à une passerelle que l'on voulait franchir.

Malgré ces quelques défauts, Hob est un bijou et est une véritable leçon à bien des égards. Je ne saurais que le recommander.