Une épine dans mon cœur

Ib est un jeu m'ayant beaucoup émue, un jeu ayant changé ma vision de ce qu'est un bon jeu vidéo. Un jeu qui m'a montrée qu'on n'est pas obligé de jouer à un Light Novel pour avoir une bonne histoire, qu'on n'est pas obligé d'avoir de bons graphismes pour avoir une ambiance incroyable, qu'on est pas obligé de faire une histoire d'amour pour rendre une relation entre deux personnages très touchante. Ib est incroyable, m'a faite découvrir un pan tout entier d'un genre de jeux que je ne connaissais pas, l'Indie Horror type Rpg Maker et je suis bien heureuse de l'avoir découverte. Il est un excellent jeu développé par une seule personne, qui met encore aujourd’hui la pâté au trois quarts des AAA actuels. Mais développons un peu plus.

Ib est un jeu où vous contrôlez le héros éponyme au jeu (donc Ib). C'est une petite fille de 8 ans qui se rend, avec ses parents, à une exposition post-mortem d'un artiste se nommant Guertena. Après avoir regardé un tableau étrange, elle se retrouve dans un univers parallèle où les tableaux et sculptures de Guertena prennent vie. Vous devrez donc survivre dans cet univers tantôt surprenant tantôt effrayant où vous ferez la rencontre de différents personnages.

Ceci est un mélange de subjectif et d'objectif, je ne dis pas détenir la vérité universelle, il est donc normal de ne pas être d'accord avec ma critique.

L'histoire de Ib n'est, de mon point de vue, franchement pas la plus incroyable qui ait existé dans ce genre de jeu. Mais elle est tout de même très bonne et brillante, avec quelques plot twist très surprenant, par exemple :

Le fait que Garry soit fou et voit les lapins comme des poupées maléfiques voulant le tuer.

Elle n'a aucun défaut majeur, je n'y ais pas non plus vu d'énormes incohérences ce qui nous met encore plus à fond dans le jeu. L'histoire regorge de mystères se complétant avec différents événements spéciaux se déclenchant par différentes suites d'actions assez logiques et/ou avec les fins. Nous pouvons donc faire des liens tout seul, des suppositions sur la suite ou les mystères etc... ce qui est vraiment sympa et nous fait bien "rentrer" dans Ib. Les différentes fins de Ib sont d'ailleurs très bonnes, nous laissant pas de goûts amères après les avoir toutes faites, elles sont d'ailleurs accessibles assez logiquement, nous pouvons donc les découvrir sans avoir réellement suivi de guide mais simplement par notre simple esprit de déduction et par notre curiosité (j'ai personnellement dû regarder un guide pour faire seulement deux d'entre elles, et mon dieu que ces fins sont durs à réaliser même avec un guide ce que je trouve assez négatif, spoil de la manière de faire ces fins et des fins :

devoir parler 25 fois à un personnage spécifiquement à un moment pour débloquer une fin. Je dis non : c'est ni logique, ni intuitif, ni fun. Heureusement que l'excellente fin "A Painting Demise" rattrape ces dizaines échecs douloureux.

Assembler les pièces du puzzle d'histoire qu'est Ib est très plaisant, satisfaisant et c'est l'unes de ces plus grandes forces, bien que cette histoire est très courte et parfois secondaire (parfois pendant plus d'une heure il ne se passe rien... ce qui peut être dérangeant mais ce qui ne m'a pas dérangé personnellement grâce à son excellent gameplay.

L'ambiance de Ib est très spéciale et impressionnante, m'ayant parfois fait ressentir un profond malaise malgré ses graphismes pas incroyables (voir partie GRAPHISMES), le jeu a vraiment réussi à me faire ressentir l'impression que je suis dans une galerie hantée par les créations de Guertena, un artiste un peu... spécial ? Et ceci par les très nombreuses peintures remplissant la galerie, les livres nous contant l'histoire de ces peintures, les énigmes liées à celle-ci et les émotions qu'ils peuvent nous faire transmettre (c'est incroyable de nous faire ressentir des émotions par ce procédés). L'horreur est d'ailleurs utilisée intelligemment pour contribuer à l'ambiance. Même si l'horreur fait donc rarement peur, utilisant toujours les mêmes procédés type : oh je suis poursuivi, oh ça ça va me faire du mal, même si en terme d'horreur il y a parfois de bonnes surprises enfin bonnes... ça m'a fait bondir de ma chaise donc je sais pas si c'était réellement bon pour moi, exemple :

Cette foutue poupée qui sort du tableau pendant que t'essayes de récupérer la clef permettant de sortir de la pièce.

Pour le gameplay, je ne sais pas vraiment quoi dire tellement c'est un sans-faute pour moi. Il faut savoir que la grande majorité du gameplay repose sur l'exploration et les énigmes : les énigmes ne sont ni trop dur ni trop simple permettant de les résoudre tout en ressentant une fierté de les avoir accompli, très peu d'entre-elles se repose sur l'aléatoire ne permettant pas de piffer en espérant que ça marche , exemple d'une contradiction :

Une des dernières énigmes, celle avec les symboles à mettre dans l'ordre où je n'ai toujours pas trouvé certains symboles (bon je dois être un peu stupide aussi mais rien que le fait que tu puisses résoudre l'énigme en piffant en plus du fait qu'elle soit vraiment dur est, je trouve, un problème car tu peux "passer" l’énigme.)

L'exploration est bonne, dans le sens où tu dois beaucoup explorer pour continuer le jeu mais que l'exploration n'est pas contraignante, que le jeu donne envie d'explorer, grâce à ses secrets, ses nombreux tableaux etc... Bonus pour appuyer à quel point son gameplay est bien : quand tu dois recommencer le jeu pour faire une autre fin, il ne t'en empêche pas, il est assez facile à recommencer. Car mon dieu que c'est embêtant quand tu ne peux pas résoudre une énigme que tu connais déjà car il fallait d'abord faire CETTE action parce que sinon la variable marche pas (désolée c'est un peu technique mais c'est comme ça que marche Rpg Maker, le jeu où Ib a été fait), Ib n'a que très rarement ces problèmes et c'est vraiment plaisant (ça rend même le jeu speedrunable... que cet anglicisme est infernal.)

Ib n'a que très peu de personnages, 3 vraiment importants, 5 si vous comptez les parents de Ib, 6 si vous comptez Guertena même si on ne le voit jamais physiquement dans le jeu. Mais pour les principaux, ils s'illustrent tous par des personnalités marquantes, des charadesign poussés, une importance particulière et des relations/liens étranges et géniaux Je n'en dis pas plus car chaque information peut possiblement spoil et ruiner totalement l'expérience de jeu mais c'est également une des plus grandes forces de Ib.

Après avoir parlé des plus grands atouts de Ib, passons à quelque chose qui ne l'est pas : les graphismes. Dans les jeux de ce style, ils ne sont pas vraiment quelque chose de très important donc on ne doit pas en exiger des excellents mais dans le cas de Ib c'est parfois vraiment pas très beau. Ib a un style particulier mais c'est un style donc ça va mais parfois on a vraiment du mal à reconnaître ce qu'est quelque chose avec cette bouillie de pixel, alors que pourtant on peut faire du pixel art très lisible. De mon point de vue personnel, je suis aussi parfois pas fan des peintures, exemple :

L'autoportrait de Guertena quoi... c'est censé représenter l'auteur de ce monde ! Pourquoi on dirait un collégien, débutant en dessin, qui a tenté de faire un homme de dos ! Alors que pourtant l'auteur de Ib sait dessiner et dessine même très bien, dans ce cas-là c'est vraiment pas beau, dommage pour ce qui est censé être une des plus grandes œuvres du monde de Guertena.

Pour la musique, on peut trouver ça stupide de juger la musique d'un jeu si celle-ci est téléchargée sur Internet et n'est pas créé par l'auteur lui-même mais il me semble bien de quand même préciser que les musiques de Ib sont marquantes, collent à l'ambiance et qu'elles sont "cohérentes" entre elle (en gros que ça se remarque pas que ce sont des musiques téléchargées depuis différents sites).

En bref, Ib est un excellent jeu, l'exemple de ce qui est bon dans un rpg horror/indie horror. Il s'illustre par une ambiance excellente, un gameplay excellent et un histoire très bonne. Ib est marquant, surprenant, plaisant et vous laissera un très bon souvenir. Ce jeu m'a personnellement marqué, il m'a profondément touché, et malgré ses graphismes un peu repoussants il restera gravé dans ma mémoire tel une épine dans mon cœur.