Inscryption nous place dans la peau d’une personne emprisonnée malgré elle dans une cabine quelque part avec comme seule échappatoire de jouer à un jeu de carte plus sournois et sombre qu’escompté. Sans jamais bien voir la personne ou la chose qui nous détient prisonnier, on va devoir l’affronter dans un jeu compétitif où la défaite entrainera forcément notre mort.


Si la mort de notre avatar actuel est définitive, on reprendra dès lors du service dans la peau d’un tout nouveau prisonnier mais avec l’avantage de garder une partie du deck de cartes précédent. Cadeau bonus, on pourra récupérer une toute nouvelle carte qui aura comme particularité d’être notre ancien nous avec des compétences choisies lors de notre mort.


Inscryption propose donc une aventure particulière avec un gameplay à mi-chemin entre le CCG, le deck building et les jeux de plateau. Si le mélange peut paraitre complexe à appréhender de prime abord, le jeu parvient magistralement bien à expliquer ses règles et à nous placer dans une ambiance malsaine et oppressante.


On va très vite comprendre que les apparences sont souvent trompeuses et que rien ne va se passer comme prévu lors de nos différentes parties avec notre adversaire-conteur particulière flippant. La narration est omniprésente avec une excellente gestion des dialogues entre notre personnage et les cartes ainsi qu’avec notre ravisseur.


Cabin Fever
Et oui, les cartes parlent et parviennent à communiquer avec nous en essayant de nous prévenir des dangers et nous aidant avec des combos et autres combinaisons de cartes plus efficientes que d’autres.


Inscryption est un bel ovni vidéo-ludique qui parvient à réussir un pari pourtant complexe au départ que ce soit dans le fond et dans la forme à savoir proposer une expérience unique avec un gameplay varié. On peut se balader dans la cabane comme bon nous semble, sans toutefois aller trop près de notre ravisseur, pour y découvrir de très nombreuses énigmes dignes d’une bonne escape-game.


Ce sera à nous de comprendre ce qu’il faut faire avec parfois une aide inattendue des cartes ce qui nous permettra de nous mettre sur la bonne piste afin de progresser naturellement dans le jeu. Les indices sont nombreux et plutôt bien amenés et on aura aucun mal à trouver certaines cartes cachées via les premiers puzzles.


De son côté, l’aventure Rogue-like est linéaire et nous entrainera dans des situations étranges et cocasses, il y aura toujours quelque chose à faire ou à voir afin de débloquer certains paliers qui semble inaccessibles. On pourra choisir notre chemin avec différents embranchements qui entraineront certaines actions prédéfinies par le jeu.


Card for Blood
Inscryption propose un challenge plutôt intéressant et avoir de très grosses cartes ne nous aidera pas forcément à mener au bout notre expédition. Il faudra toujours s’adapter et bien réfléchir aux différents effets bonus des cartes. Certaines basées sur nos propres morts peuvent être particulièrement game-breaker pour ce que j’ai vu expérimenter au fil des morts et autres différents runs.


Sachez qu’il est possible de terminer la première phase du jeu dès notre premier run avec un peu de chance et de jugeotte. C’est rare, mais c’est tout à fait possible. Car oui, il existe une autre phase de jeu et de gameplay dans Inscryption.


Pour des raisons évidentes je ne vous parlerais pas de cette autre phase qui, sans atteindre la qualité et le niveau de la première, sont surprenantes pour ne pas trop en dire. Pour être complètement honnête j’ai beaucoup moins aimé cette seconde partie ce qui implique que la note du jeu ne frôle pas le 10/10!


A partir de ce moment là, il y a des grosses modifications dans le gameplay et dans la réalisation même de Inscryption. C’est inattendu mais sacrément bien fait mais les ajouts ne changent pas vraiment la donne et cela ne pousse pas vraiment la narration dans de nouvelles hauteurs.


Totem d’immunité
C’est par ailleurs assez dommage de voir un début d’intrigue aussi bien amené pour se conclure de la sorte. J’ai vraiment énormément apprécié la partie escape-game avec des intrigues vraiment chouettes et pleins de surprises à débloquer et à trouver. La difficulté de ces énigmes ne devrait pas poser de problème aux habitués du genre et sachez qu’il existe de très bons guides dans la partie Steam Community du jeu qui vous aideront à ce niveau là.


Inscryption se la joue méta également avec quelques rebondissements que l’on découvre dans la seconde phase du jeu et qui nécessiteront des actions de notre part en dehors du jeu. C’est surprenant mais d’autres jeux ont déjà fait beaucoup mieux avec autrement plus de finesse. Vous allez croire que je démonte le jeu alors qu’il a vraiment une excellente note mais il y avait encore une belle marge de progression qualitative pour en faire un GOTY 2021.


Inscryption reste malgré tout un jeu de cartes, certes délirant et plutôt bien fait, et il faut vraiment aimer ce genre pour s’attacher à son univers et à ses personnages. A titre personnel, je ne suis pas un grand fan de ce genre de jeu mais j’ai vraiment passé un super moment du début jusqu’à la toute fin de mon aventure.


En fait la partie Escape Game n’est qu’un bonus nous permettant d’obtenir des cartes nécessaire à notre avancée et au bon déroulement de la narration. Devoir sacrifier nos cartes pour en invoquer d’autres et autrement plus amusant quand les cartes nous demandent si nous sommes sûrs de notre choix.


Le fait de pouvoir améliorer les cartes avec des autels et autres objets à débloquer lors de nos explorations est également très important afin de survivre aux différentes rencontres et autres boss du jeu. Mine de rien il y a pas mal de possibilités et énormément de variété dans les attributs et autres bonus des cartes.


Beneath the surface
Inscryption est intégralement en français dans le texte et propose, vous l’aurez compris, assez peu d’options graphiques vu le parti pris tout en pixels. Même si elle parait daté, la réalisation reste excellente avec une direction artistique au top et une bande son en parfaite adéquation avec l’ambiance globale du titre.


Forcément, le jeu ne plaira pas à tout le monde avec ce mélange si particulier des genres et des portions de l’histoire qui risque d’en énerver plus d’un. J’ai trouvé cela tout à fait opportun et j’ai même bien aimé certains rebondissements malgré ce qu’ils impliquaient.


Le jeu gère également le Steam Cloud ce qui est plutôt intéressant pour peu que vous disposez de plusieurs ordinateurs où lancer le jeu. Il y a également des cartes Steam à débloquer ainsi que quelques succès particulièrement complexes à débloquer.


Le jeu est également disponible dans un excellent bundle qui réunit Loop Hero, Inscryption et le brillant Death’s Door à très bon prix.


Au final, Inscryption est un vrai prétendant au titre du jeu de l’année 2021 et ce n’est pas une surprise de le voir nominé un peu partout en ce mois de décembre. C’est un jeu unique en son genre et qui réussi presque tout ce qu’il entreprend. C’est juste dommage qu’ils soit aussi clivant et que son histoire ne parvienne pas à décoller comme elle aurait pu le faire.

LoutrePerfide
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le 7 déc. 2021

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