King Kong
4.6
King Kong

Jeu de Ubisoft (2005Game Boy Advance)

Dans la foulée de ma rétrospective des neufs films King Kong – auxquels s’est fortuitement ajoutée la série animée The King Kong Show –, petit retour sur le jeu Peter Jackson's King Kong The Official Game of the Movie sur Game Boy Advance.


Un jeu qui, comme son titre l’indique, se veut l’adaptation officielle du film de Peter Jackson sorti fin 2005, et que j’avais pour ma part acheté trois ou quatre semaines après sa sortie, suite à l’euphorie de la découverte du film en question. Un jeu qui m’avait alors occupé de très nombreuses heures, sur plusieurs semaines, puis que j’avais ensuite refait une poignée de fois les années suivantes, mais auquel je n’avais plus touché depuis une belle décennie maintenant je pense. Mais nous y revoilà !


Alors je l’ai cette fois-ci plié en six heures seulement (ce qui n’aurait pas manqué d’impressionner le moi de onze ans) mais j’y ai ma foi retrouvé le plaisir des sessions d’antan. Le jeu n’est certes pas un grand cru – raison pour laquelle je me verrais mal le recommander à quelqu’un n’en ayant pas la nostalgie – mais il a indéniablement son petit charme. Outre le skin King Kong qui naturellement fait toujours plaisir, cette carte labyrinthique dans laquelle je me suis parfois perdu cette année encore est vraiment sympatoche à parcourir, et en particulier sa poignée de temples remplis de passages tortueux à base de blocs à déplacer pour accéder à la pièce suivante ou bien à un quelconque artefact. Un ou deux de ces passages m’ont encore bien pris la tête lors de cette session.


Dommage en revanche que toutes les séquences où l’on joue King Kong soit elles si nulles… Il doit y en avoir huit ou neuf et toutes consistent en fait à avancer tout droit en détruisant ses ennemis. Même pas de plateformes sur lesquelles grimper/sauter/s’agripper, on se contente de rester à quatre pattes sur le sol et d’avancer vers la droite en cognant ses adversaires. Il aurait été je pense plus intéressant de proposer des niveaux un peu plus variés ou inventifs, histoire d’exploiter un minimum le potentiel de fun qu’il y avait à incarner un gorille géant. C’est tout de même cocasse de se dire que les bastons avec King Kong sont plus ludiques dans le film de Peter Jackson que dans ce jeu. Franchement…


Fort « heureusement », ces séquences avec Kong ne représentent qu’une extrême minorité du jeu (huit ou neuf fois une minute, en gros). Je dis « heureusement » parce qu’elles sont nulles, mais évidemment qu’il aurait été plus intéressant qu’elles soient plus nombreuses… si elles étaient réussies. Mais en l’état, vu ce qu’ils sont arrivés à nous pondre, ce n’était pas la peine d’en foutre plus, effectivement. On est mieux à jouer les humains. Pour lesquels je formulerais tout de même un reproche : le fait que le jeu nous oblige, une fois Ann sauvée, à la faire recapturer deux fois encore par Kong (!), nous obligeant du coup à aller la rechercher deux fois dans l’antre de Kong… autrement dit, tout au bout de la carte. Une manière assez grossière de rallonger artificiellement la durée de vie du jeu… C’est typiquement le genre de procédés qui a tendance à me faire chier sur un jeu vidéo. Ça ne présente aucune nouveauté ni variante, aucune difficulté, aucune espèce d’intérêt, c’est juste une perte de temps. Et nous faire le coup deux fois est vraiment abusé.


Une qualité que je reconnais en revanche au jeu est son choix d’en faire le minimum syndical en termes de parlote et d’animations. Les dialogues sont réduits au plus strict minimum et les rares « animations » limitées à une malheureuse illustration fixe de trois secondes en musique. A la bonne heure… L’abondance de cinématiques à tendance à me faire chier.


Dernier point sympa : les musiques. Le jeu fait le choix de n’employer aucune musique de la (très belle) bande-son composée par James Newton Howard pour le film de Peter Jackson. Ce qui pourrait paraître dommage m’a au contraire plutôt plu. Les musiques du jeu, sans égaler évidemment celles du film, ont leur petit charme et plongent bien dans l’ambiance. Elles donnent au jeu une identité musicale propre et c’est très bien ainsi.


J’ai enfin eu la surprise, en refaisant le jeu ce mois-ci, de découvrir qu’il avait… une fin alternative ! Qui dépend de notre maîtrise du dernier niveau (Kong contre les avions). Toutes mes parties précédentes s’étaient soldées par la « vraie fin » – comprendre la mort de Kong et la réplique sur la Belle qui a tué la Bête blabla – mais j’ai halluciné en découvrant cette fois-ci une happy end, voyant Jack et Ann parlant de mariage (!) et surtout sauvant Kong en le ramenant sur son île (!!). Hein… ? Mais pourquoi… J’ai bugué, me demandant comment diable avais-je pu oublier que le jeu s’achevait ainsi, mais, après petite enquête, j’ai appris que si l’on parvenait à conserver un certain niveau de vie jusqu’à la fin du niveau, on débloquait cette happy end (puisque Kong ne succombait pas à ses blessures).


J’en ai donc conclu que 1) je devais être une sacrée merde à l’époque pour ne jamais avoir débloqué cette happy end 2) le fameux jeu officiel du film qui se permettait sans pression d’en changer la fin prenait tout de même un peu son public pour des cons.


Précisons toutefois que cette fin alternative ne corrige pas le sale défaut du jeu consistant, une fois la partie bouclée, à ne plus rien pouvoir y faire d’autre que de rejouer en boucle le dernier niveau…


M’enfin malgré tous ces vilains défauts, et le manque flagrant d’ambition du jeu, cette nouvelle partie fut sympatoche comme tout. Un petit shot de nostalgie sur Game Boy Advance !

ServalReturns
6
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le 8 déc. 2021

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ServalReturns

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