Une déception personnelle
A chaque fois que je repense à ce jeu, une vague de frustration nostalgique remonte en moi. Il faut dire que Kingdom Hearts possédait a priori tout pour me plaire, à savoir un mélange original et osé d'univers, amenant à une ambiance et une histoire niaises mais pas trop et flirtant avec le totalement n'importe quoi, mais un n'importe quoi crédible avec lui-même, cohérent et surtout tellement enchanteur. Redécouvrir les héros de Disney sous un jour totalement nouveau, dans un melting-pot improbable et au milieu d'environnements chatoyants, cela ne pouvait que réjouir l'enfant qui sommeille en moi. C'est pourquoi j'ai tenu (quasiment) jusqu'à la fin du titre.
Car oui, malheureusement, il a fallu tenir. Le bonheur de découvrir cet univers restant, mais la surprise diminuant avec la progression et surtout, surtout, la lassitude du gameplay répétitif à outrance montant en flèche, le fragile équilibre sur lequel reposait Kingdom Hearts s'est rompu. De l'Action-RPG, il faut croire que les développeurs n'ont retenu que le premier terme. Pourquoi pas après tout ? Mais encore aurait-il fallu la rendre intéressante dans la progression, moins basique, moins répétitive (mon bouton Croix s'en souvient encore). Et ce n'est en tout cas pas le côté plate-forme qui risquait de rehausser le tout, car assez peu inspiré et surtout reposant sur une maniabilité nébuleuse qui ne donne pas suffisamment au joueur le sentiment de contrôle de son personnage. Enfin, pour parachever mon âme déjà fort meurtrie, que dire des phases de shoot en vaisseaux ?
En bref, Kingdom Hearts, j'en pleure encore. L'univers si accrocheur, la bonne idée de départ, qui d'ailleurs se concrétise bien, des graphismes très agréables, tout était réuni pour me faire plaisir. Dommage que Squaresoft ait invité au baptême de si maléfiques fées qui ont totalement réduit à néant les efforts des généreuses marraines précédentes...