Son nom, il le signe à grands coups de bottes dans la mâchoire

Adaptation cinématographique de l'un des premiers poèmes épiques anglo-saxons, la légende de Beowulf poursuit ses déclinaisons sur nos PC dans un jeu d'action en vue à la troisième personne. Un titre qui promet une expérience stimulante quand on sait que le guerrier nordique est connu pour sa soif de sang inextinguible.

Dans l'œuvre littéraire, Beowulf, appelé en aide par le roi du Danemark, extermine le monstre Grendel et sa sorcière de génitrice alors qu'ils terrifient la population locale pour ensuite s'approprier le trône de son employeur et s'autoproclamer roi. Digne de cet héritage, le jeu d'action, intense et brutal, satisfait notre virilité. Au cours de la douzaine d'heure que constituent les dix-huit niveaux de l'aventure, on ne voit que gerbes de sang, écartèlements et mâchoires brisées. Que ce soit dans la partie tirée du poème ou dans la suite inventée durant laquelle le nouveau roi défend son territoire des hordes de monstres envahisseurs.

Sur les champs de bataille, un peu trop linéaires, il combat sans frémir des vagues d'ennemis toujours plus denses. Fidèle à sa réputation de brute épaisse, Beowulf peut attraper tout ce qui traîne, de l'épée au pilier de pierre, et s'en servir comme arme jusqu'à ce que ça casse. Très vite, il faut choisir un style de combat, une voie déterminante pour l'avenir du pays. La voie du roi héroïque pour un Danemark civilisé ou celle de la brutalité pour un royaume barbare. La première nous demande de tirer parti de l'aspect tactique du titre, peu prononcé, autorisant le héros à donner des ordres simples ou à exalter les quelques hommes qui l'accompagne. La seconde privilégie l'utilisation de la rage Berserk, le pouvoir spécial de Beowulf qui lui octroie la puissance de 30 hommes contre un lourd sacrifice d'énergie. En contrepartie, il ne distingue plus ses alliés de ses ennemis et abat tout ce qui bouge à tour de bras, occasionnant d'énormes carnages.

Malheureusement, cette succession de combats ultra-violents ponctuée de boss gigantesques se révèle vite trop lassante pour qu'on s'y attarde. En partie à cause de commandes peu intuitives et d'armes trop fragiles qui cassent le rythme des combats, mais surtout en raison d'un scénario trop décousu et d'une réalisation largement en dessous de nos espérances. Les niveaux sont souvent vides, les humains se ressemblent tous et il arrive que le jeu saccade, notamment lorsque le héros combat les pieds dans l'eau. Encore une fois, malgré les bonnes intentions des développeurs, la date butoire bien définie en raison de la sortie du film dans les salles obscures aura eu raison de cette adaptation.
Anark23
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le 8 août 2011

Critique lue 365 fois

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