Voilà un jeu qui était particulièrement attendu, tant il était prometteur. Et si, à l’arrivée, le résultat peut parfois être un peu mitigé, il est bien un très bon jeu d’action, digne de ses modèles. Digne de sa licence, là… Du point de vue des films, oui, assez. Du point de vue des livres originaux… Nettement moins. Mais on y reviendra sans doute plus tard.

Donc, pour résumer rapidement, L’Ombre du Mordor, c’est un crossover entre le visuel du Seigneur des Anneaux version Peter Jackson, le système de combat d’un Batman Arkham, et les possibilités de mouvement et de combat furtif d’un Assassin’s Creed.
Dit comme ça, ça fait pas envie, hein ? Et pourtant, c’est parfaitement géré, et ça en devient même une association parfaitement naturelle, tant tout ça fonctionne bien ensemble.
Le gameplay est donc parfaitement ciselé et efficace, et tout ça dans un univers assez vaste, beau, et fluide (enfin… Sur PS4, One et PC… Je ferai un point sur les versions PS3/XBox 360à la fin, ayant joué d’abord sur PS3, avant de le racheter sur PS4 avec la console, pour les raisons qui seront évoquées dans ce point final…). Et parcourir le Mordor en tuant de l’Orc, c’est un vrai plaisir.

D’abord, donc, parce que c’est vraiment beau et fin, et ensuite, parce que le gameplay est assez efficace pour que les combats soient un régal, d’autant qu’il y a un léger aspect RPG, permettant de débloquer diverses capacités pour Talion, ainsi que de lui obtenir plus de santé, de concentration, et de flèches.
De plus, certaines compétences sont bloquées par des paliers, à débloquer avec du pouvoir, qui ne s’obtient qu’à travers certaines missions ou avec le meurtres de capitaines Orcs/Uruks (dont les luttes de pouvoir internes donnent accès à diverses missions qui accordent plus de pouvoir qu’un « simple » meurtre).

C’est là qu’intervient le système Nemesis : un capitaine qui vous tue (ou que vous tuez et qui revient quand même) garde en mémoire ce qui s’est passé, et adapte ses dialogues pendant le combat en conséquence. De plus, un capitaine qui vous tue ne met pas fin à la partie (Talion est maudit et immortel, souvenez-vous), mais lance une vague de promotions dans l’armée de Sauron, ainsi que le résultat des missions de lutte de pouvoir non accomplies. Le recrutement des capitaines tombés se fait aussi à mesure que le temps passe, garantissant ainsi la possibilité d’acquérir du pouvoir.
Bref, tout ça fait un Assassin’s Creed sous traitement de testostérone, et c’est diablement efficace.

On ne peut pas en dire autant du scénario…
Si celui-ci est assez sympathique pour être efficace, il n’est rien de plus qu’une banale histoire de vengeance, avec Talion qui remonte l’armée de Sauron des capitaines Uruks jusqu’à leurs chefs de guerre, pour ensuite atteindre les Capitaines Noirs, et libérer le Mordor de leur présence.
Alors, oui, il rajoute quelques éléments intéressants (voire importants) concernant la création de l’Anneau Unique par Sauron, et Gollum fait des apparitions remarquées, mais à part ça, c’est faible, que ce soit par rapport aux films de Jackson ou aux livres de Tolkien, et tout de même assez prévisible. D’autant que la fin est particulièrement abrupte (certains diront même sans doute bâclée, et il est difficile de leur donner tort, tout de même…), et que tout ça ne s’étend que sur 20 petites missions principales.
Bref, l’histoire est loin d’être le fort de L’Ombre du Mordor, qui joue surtout sur son ambiance et son gameplay, et ses infos intéressantes sur les lieux parcourus et les personnages rencontrés dans le Mordor.

Un jeu d’action qui n’est sans doute pas un must have, mais remplit honorablement son contrat et ses promesses, et c’est déjà pas mal, finalement.

On finit donc, comme annoncé, sur un rapide point sur les versions PS3/XBox 360.
J’ai acheté le jeu au départ sur PS3, n’ayant alors pas encore la PS4. Et j’aurais dû attendre. Car, si la version PS4 (et donc, la version XBox One/PC) est magnifique, fluide, et sans problème technique notable, il n’en va pas de même pour la version PS3/360, qui est tout simplement une honte technique !
D’abord, toutes les fonctions réseau ont été coupées (pas de WBPlay, pas de missions Vendetta consistant à venger les joueurs tués par un capitaine…). Ensuite, c’est bourré de bugs en tout genre (personnages figés, Orcs aériens, lag, bugs sonores, Talion incapable de bouger, ce qui bloque tout, sauf l’accès au menu, textures qui mettent des plombes à s’afficher et peuvent disparaître dès que l’objet n’est plus dans votre champ de vision, et j’en passe…).
Bref, un vrai cauchemar technique, bien codé avec les pieds comme il faut, et une version à fuir comme la peste, pour un jeu qui ne s’épanouit vraiment que sur la génération qui débute…

Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour bien profiter de l’expérience.

7 sur PS4/One/PC.
Un bon gros 4, voire 3, sur PS3/360.
Lonewolf
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le 19 déc. 2014

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Lonewolf

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