En commençant Shadow of Mordor, j'étais persuadé de m'attaquer au plus gros pot-pourri de cette jeune génération. Dès les premiers gameplays dévoilés, la comparaison avec Assassin's Creed était évidente et on risquait fort de se retrouver avec un ersatz au pays de Tolkien. Ersatz dont la seule qualité serait celle de sortir quelques semaines avant Unity : mais finalement, il n'en est rien.

Loin de moi l'idée de dire que les influences de Shadow of Mordor ne sont pas criantes dès les premières minutes, ça serait folie que de prétendre le contraire, mais au bout de quelques heures de jeu un gros "here's come a new challenger" a sonné dans ma tête.

Pour faire simple : les combats sont clairement inspirés de ceux de Batman et d'Assassin's Creed, mais en mieux. Les ennemis sont nombreux, vous attaquent en même temps, et les combats réussissent l'exploit d'être spectaculaires, dynamiques mais aussi assez complexes.
Même constat pour l'infiltration : c'est du Assassin's Creed mais en mieux. Si l'IA n'avait pas été aussi à la ramasse, ça aurait presque pu faire un bon jeu d'infiltration.
Autant vous dire que si la série phare d'Ubisoft ne bouge pas ses mécaniques de gameplay, elle se fera battre à plate couture par l'outsider que personne n'attendait.

Ce n'est cependant pas là où Shadow of Mordor a réussi à m'enthousiasmer. Le système Nemesis, présenté comme une feature sympathique, est en réalité une petite révolution qui parvient à transcender le potentiel du jeu.
Vous vous souvenez de la promesse du premier Assassin's Creed ? Réaliser des missions secondaires pour se renseigner sur ses cibles, pour préparer les missions... perspective alléchante mais jamais pleinement réalisée jusqu'à... L'Ombre du Mordor.
Chaque ennemi étant unique, on prend plaisir à interroger ses sous-fifres pour connaître ses forces et ses faiblesses. Le jeu étant parfois assez difficile, même le joueur lambda risque de se prêter au jeu.
L'intérêt devient double une fois que l'on a accès à la manipulation des esprits des orcs. On prendra alors plaisir à prendre le contrôle des gardes du corps de notre cible pour, bien plus tard lors de notre mission, pouvoir combattre un boss avec l'aide de deux traîtres plutôt que de se faire décapiter par trois boss.
Mais le système Nemesis offre également une sorte de meta-game où on prendra plaisir à prendre peu à peu le contrôle de l'armée de Sauron, notre influence se propageant alors telle une gangrène. Le pire étant qu'on s'attache à nos chefs de guerre, on s'amuse à faire des quêtes secondaires pour les aider à progresser, les rendre plus puissants et donc accroître encore une fois notre influence. On découvre alors un jeu au contenu assez généreux, et surtout aux quêtes secondaires pleines de sens dans l'aventure.

Bref : Shadow of Mordor est un ersatz qui dépasse l'original mais qui en plus se paye le luxe d'introduire un système original et réussi dès sa première tentative : c'est suffisamment rare pour être souligné.
Bien sûr, tout n'est pas parfait : environnements sans intérêts, scénario relativement décevant au vu de la mythologie qu'offre l'oeuvre de Tolkien, mais qu'importe !

Ce que je retiendrais de ce jeu, c'est qu'il a enfin réalisé la promesse qu'on m'avait vendue avec la préparation des assassinats d'Assassin's Creed.

(et en plus, c'est loin d'être vilain et assez bien optimisé sur PC)
Mikaouel
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le 5 oct. 2014

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Mickaël TMF

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