Admirable.
Je crois que, de toute ma vie de joueur, je n'ai jamais été aussi bouleversé par une histoire que par celle présente dans Life Is Strange.
A l'heure où le jeu vidéo s'enfonce de plus en plus dans les sinistres abîmes du « toujours plus beau, toujours plus cher, toujours plus vide », Dontnod fait le pari de proposer un jeu petit budget avec une histoire originale où la simple vie d'adolescente se retrouve liée au voyage temporel.


Avec Life Is Strange, Dontnod a su proposer une histoire des plus sublimes où la Science-fiction se mêle aux thèmes du passage à l'âge adulte sans jamais se vautrer dans l’excès.
L'Histoire du jeu, c'est l'histoire de Max, une jeune étudiante qui se retrouve capable de manipuler le temps et de créer des réalités parallèles.
Life Is Strange, c'est le parcours initiatique d'une jeune femme perdue qui tente de sauver sa meilleure amie des griffes de la cruauté du temps. Un combat acharné contre le destin lui-même.


En terme d'histoire, je suis partisan de la philosophie « Star Trek ».
Qu'importe la qualité des intrigues, la richesse de l'univers ou l'omniprésence de péripéties, le cœur d'une bonne histoire se trouve dans ses personnages avec leurs doutes, leurs sentiments, leurs qualités et leurs défauts. En bref, leurs aspect terriblement humain.


C'est pour cette raison que j'ai toujours préféré Mass Effect 2 au premier et c'est désormais pour cette raison que je considère le scénario de Life Is Strange comme l'un des meilleurs du monde du jeu vidéo.


L'histoire de Life is Strange est une histoire aux dimensions très humaines et riche en émotions. Pour la première fois de ma vie dans un jeu vidéo, je me suis senti profondément attaché à un personnage principal, chose qui ne m'arrive que de temps à autres dans certains livres...et encore.


Émotionnellement, j'ai été scotché au personnage de Max à un point que je pensais improbable. J'avais l'impression d'être Max, de comprendre ses sentiments, de ressentir ce qu'elle ressentait...bref l’impression de ne pas faire le jeu en tant que joueur mais de parcourir les rues d'Arcadia Bay en tant que Max, une simple héroïne du quotidien.


Déjà aisément emporté par un personnage principal attachant, bien écrit et avec lequel je me suis cimenté, le jeu enfonce le clou en me présentant une galerie de personnages, certes clichés par moments, mais particulièrement marquants.
J'ai eu peur pour la jeune Kate Marsh, j'ai eu pitié pour Nathan Presscott, j'ai détesté puis compris David Madsen, j'ai aimé Warren Graham et j'ai surtout savouré l'amitié/amour pur et quasi-fusionnel avec la survoltée Chloé Price.


Rajoutez à cela une ambiance prenante, mélancolique et colorée accompagnée par des choix musicaux parfaits qui me parlent* et qui épousent chaque scène de façon naturelle et vous aurez compris que tenter de faire preuve d'objectivité sur ce jeu est largement au dessus de mes forces.


Bien sûr, le jeu n'est pas dénué de défauts : les décors sont répétitifs, certains clichés ont la vie dure et l'omniprésence des références à la pop culture est parfois agaçante mais j'ai été transporté émotionnellement par les personnages, par les thèmes, par la musique, par l'ambiance, par les dialogues, bref par l’ensemble de ce que le titre avait à proposer.


Life Is Strange m'a fait prendre conscience d'une chose...déjà que je pense pouvoir réussir sans difficulté le test de Voight-Kampff (vu les litres de larmes versées) mais surtout, que le jeu vidéo a le potentiel de devenir un média puissant capable de détrôner aisément le cinéma ou la série-télé en terme d’émotion et de sensation.


Life Is Strange est plus qu'un simple jeu.
Si vous acceptez le postulat de base teenager/girly/arty sans problème, si vous arrivez à vous immergez totalement dans l'atmosphère de la petite ville d'Arcadia Bay et si vous arrivez à ne faire qu'un avec le personnage de Max, Life Is Strange devient une expérience vidéo-ludique enivrante.
Le genre de titre qui vous démontre, de façon intense, que le jeu vidéo est un excellent vecteur d'empathie.
Le genre de baffe qui vous défonce la mâchoire et vous empêche de dormir la nuit.
Le genre d’œuvre qui, une fois terminée, ne fait que laisser un sentiment de vide dans votre cœur...
Tout simplement l'une de mes plus belles expériences vidéo-ludiques ! Une pépite !


PS (spoiler) : ET LA FIN EST PARFAITE !!! Le choix n'est pas là pour donner un sens précis à l'aventure mais pour la personnaliser et la rendre plus immersive. Il y a une belle mise en abyme sur cela dans l'épisode 5.

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le 26 oct. 2015

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Asarkias

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