Lux-Pain
6.7
Lux-Pain

Jeu de Marvelous! et Rising Star Games (2008Nintendo DS)

Lux-Pain, c'est une histoire introduite de façon un peu pêle-mêle, et il faut s'y intéresser pour vraiment la comprendre dans ses détails. On nous présente Kisaragi, une petite ville remplie de mystères et de sombres crimes. Leur cause est Silent, une espèce de ver qui naît dans les sentiments de haine et de désespoir, et qui infecte les hommes pour leur faire commettre des meurtres ou se suicider. Il laisse néanmoins des traces derrière lui : les shinen, des émotions, qui peuvent se décrire un peu comme l'émotion du deuil que l'on ressent lorsque l'on traverse un cimetière.

Le scénario sent un peu le nanar. Et il est difficile de dire qu'il devient plus crédible au fur et à mesure, puisque j'ai trouvé la fin absolument décevante (peu importe celle que vous obtenez, il me semble bien que la scène finale est la même). Je dois même avouer que je ne la suivais qu'avec peu d'attention tant elle s'est montrée dénuée d'intérêt. Au final, je n'ai pas trouvé le scénario fascinant, même si j'ai su apprécier les petits détails qui sont donnés çà et là dans le jeu pour le rendre un peu plus vivant.

Le gameplay est sobre et simple, ce qui est tout à fait normal de la part d'un visual novel. Lors des dialogues, l'écran du haut affiche la vision sous Sigma, l'œil du héros qui vous permet de voir les shinen, tandis que celui du bas affichera les sprites normaux. Aucune animation n'est proposée ici, il faudra vous contenter des simples clignements d'yeux et de mouvements de bouche, comme c'est souvent le cas du genre. Parfois, quelques scènes plus importantes auront droit à leurs propres illustrations, qu'on découvrira avec plaisir : il faut dire que les artwork sont plutôt beaux.
En dehors des dialogues, qui doivent quand même grignoter la plus grande partie du jeu, vous êtes lâché dans Kisaragi, avec la carte sur l'écran du bas, vous laissant naviguer entre les zônes à votre guise. Et c'est ça la force du jeu : vous décidez vous-mêmes d'où aller, à qui parler.

Un autre élément important du gameplay concerne la détection des shinen et les phases d'élimination de Silent. Pour la première, lorsque Sigma indique qu'un shinen a été détecté, vous devrez gratter l'écran tactile jusqu'à découvrir des petites boules sombres, qu'il faudra entièrement dévoiler. Quant aux secondes, quelque peu stressantes au début, vous devrez marteler votre écran tactile de différentes façons afin de vous débarasser des petites sphères pour faire baisser la vie du Silent. Rien de bien intelligent là-dedans, et ça peut même s'avérer chiant.

S'il y a une chose qui peut vraiment dégoûter du jeu, c'est avant tout la traduction anglaise. J'ai joué à la version américaine du jeu, et je ne dirai pas que c'est un carnage, mais c'en est un. Je ne vois pas comment la décrire si ce n'est en disant qu'elle a été faite avec les fesses. Il y a des fautes de frappe partout, des erreurs de grammaire, des phrases sans queue ni tête, des erreurs de ponctuation (qui auraient encore été pardonnables s'il n'y avait pas tout le reste), et en guise de bouquet final, des noms propres qui changent de traduction en cours de route. Par exemple, l'organisation Picus est traduite par Peaks vers la fin du jeu, sans raison. Et à cause de cette traduction en carton, il est impossible de comprendre si la ville se situe au Japon ou aux États-Unis, alors que tous les personnages ont des noms clairement japonais et qu'il n'y a aucune logique pour prouver que l'histoire se déroulerait en Amérique... S'il y a un gros problème avec ce jeu, c'est celui-là. Ce n'est vraiment pas agréable de jouer dans des conditions pareilles, surtout pour un jeu qui demande avant tout de lire des dialogues. Donc forcément, la version japonaise doit sans doute être un vrai plaisir à jouer comparée à ça, du moins je l'espère. Parce que là, on a non seulement l'impression que ça a été traduit par un petit groupe de gens qui parlaient à peine anglais, mais aussi que ça n'a jamais été relu (et c'était sans doute le cas).

En revanche, l'esthétique du jeu est séduisante. Les musiques, quant à elles, sont en petit nombre et reviennent trop souvent, donc on les oublie vite et elles sont sans importance. Néanmoins, elles remplissent le strict nécessaire pour ce jeu, c'est à dire apporter une petite ambiance à chaque scène. Les personnages sont assez attachants, quoiqu'un peu stéréotypés. On apprécie discuter avec eux, et on apprécie regarder leurs relations évoluer, chose que l'on peut vérifier grâce à la boutique de Pumpkin Witch.

En clair, Lux-Pain a beau être un jeu bourré de défauts et dont la traduction ignoble m'aura écorché les yeux, je ne peux que l'apprécier à cause de ses personnages attachants et de sa belle ambiance. Malgré ses gros défauts, il reste suffisamment intrigant et prenant pour mériter le détour.
Yuan
5
Écrit par

Créée

le 27 janv. 2013

Modifiée

le 11 janv. 2014

Critique lue 633 fois

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Yuan

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